Je me dirigeais vers le lieu d’une première rencontre régionale d’organisateurs coalisés. Je me disais que ce serait spécial de se retrouver autour de la même table pour une première fois, militants de l’A.D.Q. fraîchement devenus C.A.Q. et militants de la première heure de la Coalition Avenir Québec.
Arrivé sur place, je trouve une salle bondée de gens qui discutent doucement. Après avoir adressé quelques blagues à celui qui a réservé un local trop exigu pour le nombre que nous sommes, je réalise que dans le fond, c’est probablement une stratégie pour qu’on soit dans la bulle les uns des autres.
Plus sérieusement, je réalise après coup avoir été surpris par la chaleur des salutations et l’intensité de ces premiers échanges. Non pas que j’appréhendais les « premières impressions », mais le climat était davantage sous l’humeur des retrouvailles que sous l’ambiance qui caractérise la gêne ou le malaise. Je suis moi-même ravi d’avoir revu des personnes rencontrées au hasard de mes escapades de blogueur-reporter. Je constate encore une fois que des gens de terrain qui ont pu « livrer batailles » dans des organisations différentes entretiennent du respect pour l’engagement politique et qu’au-delà des différences dans les points de vue, chacun partage la conviction que militer en politique c’est déjà être solidaire d’une certaine abnégation.
Depuis cette rencontre et au terme de la première semaine de l’après-vote de fusion, je constate que les gens ont vraiment entrepris rapidement de faire équipe dans la région de Québec. Je peux facilement imaginer que ça se passe aussi bien dans plusieurs régions…
Déjà au lendemain de la rencontre, un directeur d’organisation de campagne d’une circonscription où avait été élu un député adéquiste venait me rencontrer, en confiance, quelques minutes, pour discuter de l’utilisation de Facebook; dans l’informel, il n’a pas hésité à me situer sur le fait d’être heureux de voir ce « qui s’en venait »…
Il y aura de gros défis à relever : nommer des gens à des postes, distribuer des responsabilités à partir des suggestions de tous, échanger en fonction de l’adoption d’un programme électoral et aussi, apporter notre contribution au chantier qui consiste à apprendre à faire de la politique autrement. Chacun convient de l’importance de se préparer à des élections au printemps… c’est un puissant levier pour agir sur l’unité à construire.
Je retiens de cette première semaine que cette fusion aura été une bien bonne chose, d’autant qu’elle survient au tout début de la création de notre nouveau parti.
Sans préjuger des arbitrages qui sauront probablement nous rattraper, le climat sous lequel s’organise le travail de terrain est vraiment encourageant.
Nous apprenons rapidement à tous devenir des coalisés !
Bonjour M. Asselin,
Pour que ce travail puisse être pertinent, il devra ternir compte qu’à l’égard de l’avenir politique du Québec, les faits sont que s’il y avait référendum, 3 personnes 10 disent vouloir opter pour la souveraineté, 4 sur 10 souhaitent que le Québec ait plus de pouvoir tout en demeurant dans le Canada et 3 autres souhaitent le maintient de la situation actuelle, ne savent pas, ou refusent de répondre.
En tant que travailleurs de terrain, il sera facile pour les coalisés d’oublier ou de tomber dans l’illusion qu’une telle réalité n’existe pas au sein de la population qu’ils veulent servir.
http://www.ledevoir.com/documents/pdf/sondage28janvier.pdf (page 12)