Pour les gens de ma génération, « un nerd » (prononcé à l’anglaise neurdz) c’est quelqu’un de très curieux, très peu conformiste (ni aux modes vestimentaires, ni aux conventions sociales), très attiré par les sciences et la fiction; c’est une bibitte caricaturale à qui on ne voulait pas nécessairement être identifiée.
Aujourd’hui, « le Nerd » est devenu « Geek », c’est-à-dire quelqu’un d’hyper passionné en général, mais on en retrouve plusieurs dans le secteur des nouvelles technologies. Sans être un exégète de ces deux profils, je dirais que le « Geek » est bien entouré, est hyperconnecté, alors que le « nerd » était plutôt solitaire… Genre. Style.
Tout ça pour dire qu’un certain mouvement milite actuellement pour que le Québec s’occupe un peu plus de se donner un plan qui pourrait agir de façon à ce que l’innovation technologique devienne une priorité nationale débordant du seul secteur économique.
Certains comme Michelle Blanc l’ont mis en opposition avec le Plan Nord, mais d’autres comme Sylvain Carle ont rêvé qu’il ressemble à ce qui se fait au Chili avec le programme Start-Up Chile. Pierre Duhamel a bien résumé la situation en décembre dernier…
J’y reviens parce que je crois fermement que le défi de se doter d’une culture numérique au Québec est plus important que bien d’autres pistes d’action qui reçoivent énormément d’attention, en matière de développement. Plan Nerd ou Plan Numérique, il s’agirait « de mobiliser résolument l’ensemble de ses forces vives afin de relever les défis sociaux, culturels et économiques posés par la révolution sociotechnique mondiale en cours. »
Bien des secteurs de l’économie « subissent » le virage numérique sans stratégie pour s’adapter ou tirer profit des opportunités. Les artisans (dont les « Nerds » et les « Geeks ») du numérique offrent de nouvelles réponses à des besoins qui ne cessent d’évoluer et, il faut le dire, le leadership politique pour rassembler et mettre en place les conditions nécessaires à une intégration coordonnée est absent.
Je suis loin de vouloir que l’État devienne « interventionniste » dans ce secteur qui a tout de même bénéficié de certaines mesures. D’ailleurs, c’est à se demander si, sans Plan Nerd, ces mesures ponctuelles ont bien servi le Québec en général et le secteur des nouvelles technologies en particulier. Autant le cas de l’industrie du jeu vidéo semble intéressant, autant celui du commerce électronique tarde à se faire valoir créant ainsi un déficit commercial qui cause un préjudice à l’économie du Québec. C’est simple : la demande est là, mais l’offre n’est pas au rendez-vous ! (source)
Prochaine étape en terme de forum de discussion sur ce sujet : la rencontre « Le Web à Québec », qui aura lieu du 22 au 24 février 2012. Je pense à l’intervention de Nicolas Darveau-Garneau en particulier, mais aussi au GouvCamp et à toutes les occasions d’échanger (formelles et informelles) sur les étapes à franchir pour que les entrepreneurs et les citoyens coordonnent davantage leurs actions.
Déjà, le Québec a fait beaucoup d’efforts par le regroupement des communautés sans-fil du Québec pour qu’Internet soient de plus en plus accessibles gratuitement, mais beaucoup reste à faire. D’ailleurs, ZAP Québec publiait hier son bilan de l’année 2011 et affichait sa satisfaction d’avoir fait de la Capitale l’une des villes parmi les plus branchées.
Un Plan Nerd pour le Québec, c’est davantage que faire ses devoirs… C’est affirmer une vision en matière de développement culturel, social et économique, pour les gens du Sud et du Nord!
Mise à jour du 1er février: Complément d’information chez Sylvain Carle, « Être de gauche et pour l’entrepreneuriat (technologique en plus) »