La nomination de « Monsieur Lazhar » aux Oscars a ceci de particulier que chacun de nous s’est souvenu d’un enseignant qui avait marqué notre vie. Du préscolaire jusqu’à l’université, plus d’une centaine de profs ont été de passage dans notre vie et quelques visages reviennent invariablement dans nos souvenirs quand on pense à un extraordinaire Monsieur Lazhar en chair et en os.
Catherine Perrin s’est livré à l’exercice dernièrement à son émission « Médium large » et c’était captivant d’entendre Francis Reddy, Kim Thuy et Ève Christian nous parler de ceux et celles qui les ont marqués. À cette occasion, j’ai entendu vanter les mérites de Gilbert Bureau, de Madame Pinsonneau, de Monsieur Letourneux, de Paule Caucheau, de Mme Choinière, de Madame Dulude, etc. ; au-delà du nom de ces extraordinaires passeurs de valeurs, il fallait entendre le témoignage des trois invités de Mme Perrin.
Une preuve de plus, si besoin était, que les enseignantes et les enseignants forment le Québec. Ayons cela en tête…
Voici pourquoi cette semaine en particulier, il faut saisir l’occasion de les remercier de manière toute spéciale. Un petit mot glissé dans le sac d’école, un simple merci bien senti, une franche poignée de main accompagnée d’un mot doux ou de tout autre geste de gratitude… carpe diem, comme dirait l’autre.
Saisir au vol le moment où je redonnerai une portion du bonheur à ces hommes et à ces femmes : voilà une préoccupation pour toute la semaine.
Le bon prof, c’est celui qui m’a fait grandir, qui a pris le risque de me transmettre sa passion, qui m’a encadré, qui m’a repris ou qui m’a encouragé. C’est aussi – surtout – celui m’a révélé…
Cette semaine, je lui dis merci !
Ce n’est parfois qu’avec le recul, le temps écoulé, que l’on en vient un jour à pleinement apprécier le précieux bagage de valeurs qu’aura pu nous transmettre un enseignant. Parce que sur le coup, des considérations plus immédiates pourront souvent occulter les bénéfices réels et à long terme d’une rencontre.
En ce qui me concerne, le pédagogue qui m’aura fort probablement le plus marqué fut celui qui se tapait notre classe de pré-adolescents lors de mon cours classique suivi au Collège de Saint-Laurent dans les années 1960. Le père de Sainte-Croix Vincent Picher – écrit à l’infinitif prenait-il narquoisement la peine de nous le signaler – nous enseignait le latin ainsi que le français.
Qu’est-ce que nous avons dû en subir de ces thèmes et versions latines pénibles, et de ces analyses à n’en plus finir… Heureusement que c’était également à cette époque que les Beatles sont arrivés sur la scène mondiale nous apporter un «soulagement» bienvenu à travers cette enfilade de corvées!
De très nombreuses années plus tard, un bon vingt-cinq ans, je suis un soir passé sans prévenir, sur un coup de tête, à la résidence des religieux de la congrégation jouxtant l’Oratoire St-Joseph m’enquérir si, à tout hasard, le père Vincent Picher n’y serait pas. Surprise! Il y était! Nous avons un peu bavardé, lui ne se rappelant que très vaguement du petit jeune d’autrefois, et moi étonné de voir un vieil homme un peu chétif ne m’arrivant qu’au menton…
Peu de temps après, ayant lu dans le journal qu’il avait rendu l’âme, j’ai bravé le mauvais temps (forts vents, froid et rafales de neige) et marché un aller retour de soixante minutes pour apporter un petit mot à la résidence des pères. Peut-être en a-t-il pris connaissance…
oui, mais pourquoi ne pas avoir pris la voiture, s’il y avait tempête? ou les transports en commun? après tout, le coin queen-mary côte-des-neiges a toujours été bien desservi…
Monsieur, vous êtes plus ÉPAIS, ÉPAIS ET ÉPAIS que chasseur de je ne sais trop quoi. Il est flagrant que vous n’avez jamais appris à réfléchir.
CHER ÉPAIS, JE VOUS PLAINS!
JSB
Merci, cher Monsieur Baribeau.
Bien envoyé!
@jean-serge et claude
non mais sans blague! soixante minutes à pied dans le blizzard pour aller à l’oratoire… il y avait une grève des chauffeurs d’autobus? pourquoi ne pas avoir attendu au lendemain?
claude, la prochaine fois que tu inventes des détails pour dramatiser le récit de tes péripéties, pourquoi ne pas t’assurer qu’ils aient de l’allure? tu sais, un lecteur qui décroche, ben… c’est difficile à rattraper.
Il est évident que vous êtes totalement incapable d’imaginer que quelqu’un puisse avoir assez de considération, d’empathie à l’égard d’une personne ayant été généreuse envers une autre, pour se comporter honorablement.
J’aurais marché deux heures par pire temps, s’il l’avait fallu.
En espérant vivement que le «lecteur» que vous êtes «décroche» sans délai, chasseur buté.
@claude
non non, c’est pas ça, je comprends, l’empathie et tout, mais c’est juste que j’ai de la misère à m’imaginer comment quelqu’un peut avoir à marcher une heure dans une tempête pour aller à l’oratoire.
tu partais d’où?