J’ai lu le journal ce matin. À Montréal comme à Québec, il y était encore question des commissions scolaires et de quelques dépenses farfelues. Sous le clavier de Taïeb Moalla, les articles Un vrai «bar ouvert» et Le tour du monde… et le reste résultent « d’une vaste demande d’accès à l’information touchant les dépenses des hauts dirigeants des 72 commissions scolaires, entre le 1er septembre 2010 et le 31 août 2011 ». J’imagine qu’on a pu lire ce qui a été trouvé de pire.
J’avais prévu au terme de mes lectures de ce matin de ne pas bloguer sur le contenu de ces articles. Je suis de ceux qui veulent des écoles publiques autonomes pour le Québec et ça ne passe pas par le maintien des commissions scolaires telles qu’elles existent actuellement; ça me paraissait un peu facile de tomber à bras raccourcis sur des tournois de golf, des plantes vertes et des voyages un peu douteux. Trop facile que je me disais…
L’envie de bloguer est venue à la maison, une fois la soirée bien commencée, en prenant connaissance de la réaction de la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard. Un extrait…
« Tout dépend du traitement qu’on en fait. Si cette histoire fait la première page d’un quotidien et si on martèle le clou, il est certain que l’on nourrit une perception que la situation est grave, mais j’ai confiance que la population saura bien juger tout cela ».
Le caractère gras est de moi.
La ligne « de défense » de la voix officielle des commissions scolaires est donc que tout est affaire de perception et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, « nous sommes très vigilants et toutes les dépenses approuvées sont préalablement vérifiées ».
Pas raison de s’inquiéter que des frais de déplacement pour une participation à des tournois de golf soient autorisés et payés à des cadres de commissions scolaires.
Je m’attendais à lire qu’on mettrait fin à la pratique de rémunérer quelqu’un pour arroser les plantes vertes autant qu’à celle de payer pour envoyer quelqu’un jouer au golf.
Je m’attendais à lire que ce n’était pas quelque chose d’institutionnalisé, « pas une pratique courante ».
Je lis que ce sont des faits avérés, mais qu’ils sont juste présentés de façon sensationnaliste, ce qui devrait nous enlever toute velléité de monter au créneau.
Mme la présidente…
« Mme Bouchard a rappelé qu’il est parfaitement normal de questionner les dépenses d’un organisme public, mais que cet article ne dévoilait pas des transactions frauduleuses et qu’il n’y avait pas lieu d’y voir un scandale. »
Peut-être pas de scandale, mais une folle envie de trouver quelqu’un d’un peu plus responsable parmi les cadres de commissions scolaires du Québec.
Je n’en reviens tout simplement pas. À mon âge, 63 ans, je croyais avoir vu, lu et entendu pas mal d’énormités dans ma vie. Ma là, c’est un genre ce comble, un summum d’inepties, un trop plein d’imbécillités. Mais, j’y pense tout d’un coup, Madame Bouchard contribue aux efforts de persuasion des tenants de l’abolition des commissions scolaires. Mais oui, c’est ça. Elle est l’arme secrète de la CAQ. Oops, je l’ai dévoilée. Bon, on garde ça entre nous.
p.s. Continuez votre beau travail Madame Bouchard, on va les évincer ces libéraux, Yes !!
Une ronde de trop…
Bonjour Mario,
Mois aussi quand j’ai vu la page frontispice du journal, je me suis dit: « Ils n’ont rien compris et ils sont encore en train de se discréditer ». Mais quand j’ai lu les faits qu’ils rapportent j’ai compris qu’il y avait peu de matière à scandale. Et moi aussi, je ne les défend pas.
Je favorise des écoles autonomes en grand nombre. Les sujets sur lesquelles ils veulent créer un scandale sont ici hors contexte. Je te donne des exemples: les tournois de golf. Chaque année, entre autre plusieurs associations régionales de sport scolaire organisent un tournoi de golf annuel pour autofinancer leurs activités. Ce sont les commissions scolaires et les écoles qui sont membres de ces associations. Les commissions scolaires et plusieurs de leurs écoles participent à ces tournois qui servent à financer les activités de leurs membres: les écoles. Ils doivent donc acheter des places pour participer à cette activité. Va-t-on les blâmer pour défrayer la participation des gens de leur organisation qui sont des commissaires, des cadres, des directions, des enseignants. C’est une façon de soutenir leurs activités. Il en est, je crois, de même pour les commissions scolaires qui s’associent à des organismes associatifs qui participent souvent en partenariat avec les écoles à fournir des services complémentaires aux élèves (Ex: centre de soutien pour adolescent, groupe de réintégration de jeunes aux travail, etc.).
Cessons donc de s’offenser à chaque fois qu’un milieu tente de s’aider autrement qu’en taxant indirectement les individus ou les groupes pour se financer. Ce sont des formes d’autofinancement qui bénéficient dans chacun des milieux d’une tolérance sociale acceptable à défaut d’un financement accru de l’État. C’est les jeunes de maintenant qu’ils tentent d’aider en se financement difficilement. Ils ne peuvent pas attendre un financement accru de l’État qui ne viendra pas pour les jeunes d’aujourd’hui du moins. Les commissions scolaires comme les écoles sont pragmatiques à cet égard.
Regardons les quelques congrès extérieurs au pays. Veut-on absolument fermer les portes du monde extérieur au milieu scolaire? Si l’on veut connaître et partager l’expérience éducative il faut se déplacer et aller à la rencontre de gens qui vivent des situations similaires ailleurs. comment avons-nous connu ce qui se passait en Finlande et en Alberta. En y allant. Si j’avais lu que 20 personnes de la commissions scolaire concerné avaient participé à l’échange en France ou en Chine, j’aurais sursauté mais 2 et 6 dans l’autre cas. De quoi parle-t-on ici d’un scandale ou d’un début de procès d’intention futile.
Si l’on veut que l’école québécoise s’améliore, il faut permettre les échanges pas uniquement par des invitations chez nous mais en se déplaçant aussi pour faire nos propres constats. Et je m’arrête ici, je ne veux pas justifier chacun des petits cas mentionnés dans l’article. De plus, ne comptons pas sur madame Bouchard pour bien expliquer ces situations, nous l’avons constaté dans le passé, elle n’a pas cette habilité. Ce dernier article n’a pas contribué à nourrir le débat sur la place de l’école et le rôle des commissions scolaires mais uniquement à semer le discrédit. Ce n’est aucunement nécessaire, les commissions scolaires ont le don de se discréditer eux-mêmes bien autrement. On ne frappe pas sur l’adversaire déjà au sol alors que l’arbitre a commencé le décompte pour mettre fin à la rencontre.