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Regard sur le nouveau site Web de 24 images

La revue québécoise 24 images a lancé un nouveau site Web il y a quelques semaines.

Pour les néophytes, 24 images est une revue, publiée depuis 1979, qui s’intéresse au septième art. Étant un lecteur de longue date — bien que moins fidèle que je l’étais au début des années 2000 —, j’ai parcouru le site avec beaucoup d’enthousiasme et j’ai relevé les points positifs, et quelques autres qui le sont moins. Des fleurs et des pots, donc.

Commençons par les fleurs.

Tout d’abord, un immense bouquet aux collaborateurs de la rédaction qui savent vraiment de quoi ils parlent. Lorsque l’on visite le site de 24 images, et comme c’est le cas avec la revue, on ne peut nier que le contenu est unique. Nous sommes à 1000 lieues des fermes de contenu, ici. Certains blogues s’annoncent aussi prometteurs. Je sens que je m’intéresserai principalement à Cinéastes invités et Création Web.

La mise en page est très épurée, et l’on se situe rapidement. Grâce au menu de navigati0n situé dans le haut de la page de même qu’au plan de site du pied de page, on repère rapidement les différents types de texte; ce qui peut s’avérer fort utile si l’on cherche un texte en particulier — la critique de l’excellent Blue Jasmine, par exemple. De plus, les liens « Inscrivez-vous à l’infolettre » et « Abonnez-vous à la revue » bénéficient d’une place de choix. Certains ont tendance à oublier leur objectif marketing sur leur site Web, soit celui de vendre des revues dans le cas de 24 images, mais ça n’a pas été le cas ici.

Autre point intéressant : la normalisation de certaines informations. En effet, si l’on se rend dans la page des critiques, par exemple, il est possible de parcourir les films en fonction du titre, du réalisateur, ou de l’appréciation du critique (24 images recommande).

Les pots, maintenant!

L’aspect sémantique a été complètement ignoré. Par exemple, le titre de la page d’accueil est « Home | revue24images ». Pas l’idéal pour une revue francophone spécialisée en septième art. Quant à l’adresse des pages, elles sont tantôt en français, tantôt en anglais, et plus souvent qu’autrement… numérique (ex: http://revue24images.com/entrevue-article-detail/1519). Et en guise de H1 et/ou H2, on n’en retrouve que deux sur cette page, soit Search form et Twitter. Qui plus est, il n’y a pas de description (meta tag). Bref, aucune méta informations pertinentes. Idem si l’on se rend dans la page d’une critique, par exemple. Le titre de la page de toutes les critiques est « revue24images », il n’y a aucune description, et en guise de balise sémantique de type H1, l’on retrouve la même chose que sur la page d’accueil, en plus de Suggestion  et Vos commentaires. Rappelons que ces balises servent à identifier les éléments de contenu importants sur une page — soit le titre du film critiqué, dans ce cas-ci. À quoi servent tous ces éléments? À être vu, lu, entendu et organisé. À vrai dire, je ne suis vraiment pas étonné de ne jamais voir un lien menant à 24 images, sur Google.

Par ailleurs, bien que, comme je le disais, le contenu des blogues s’avère prometteur, la plateforme, elle, laisse à désirer. L’impression d’instantanéité que l’on retrouve sur les plateformes de La Presse, du Journal de Montréal, du Huffington Post, d’Urbania ou du Voir n’est aucunement au rendez-vous. Pas d’abonnement par courriel, de fil RSS, de bio d’auteur, de système de taxonomie; et très peu de suggestions complémentaires… Que des mots, et la possibilité de commenter.

Quant aux contenus de service, nous n’en retrouvons aucun. Si 24 images veut devenir un « top of mind » du cinéma sur le Web, il se doit d’en offrir; que ce soit des bandes-annonces (il y en a seulement à la fin de certains articles, probablement lorsque l’auteur pense à l’ajouter), le box-office, un répertoire de films, ou à tout le moins des horaires de cinéma.

Enfin, peut-être est-ce un choix de la part de l’éditeur, mais la mise en page pourrait difficilement accueillir de la publicité à cause de la largeur des différentes colonnes (div). On sait que la publicité sur le Web, dans le cas d’un média qui ne génère pas des millions de pages vues par mois, est tout sauf payante, mais ça peut au moins permettre de payer les frais d’hébergement, le nom de domaine et quelques autres coûts d’opérations…

Bref, le nouveau site de 24 images nous propose du contenu hautement intéressant, mais dans un contenant peu invitant, et il est difficilement trouvable pour quiconque n’est pas abonné à la page Facebook ou au compte Twitter. Même le fil RSS est boiteux.  Si les administrateurs désirent obtenir des résultats intéressants et bénéficier de ce que le Web a à offrir, il faudra optimiser les contenus et ainsi rehausser le référencement du site sur les moteurs de recherche. Aussi, il serait intéressant de donner plus d’importance et d’espace aux collaborateurs puisque toute la notoriété de la revue repose sur la qualité de ses contenus.

Pour visiter le site : www.revue24images.com