BloguesMichel Vézina

D’Hank Williams, du bonheur de l’édition et de la vie…

J’écoute Hank Williams sur Youtube. 100 tounes en rafale de l’homme seul qui chante qu’il est lonesome. Ça n’a rien à voir avec mon bonheur du jour, mais ça ne l’altère pas, loin de là.

Jambalaya on the bayou… Mmmmm.

Et du bonheur de l’édition, oui. J’aime ce métier, même s’il me fait suer, souvent, surtout dans sa partie « vendeur de chaussettes ». Parce que oui, vient un moment dans le processus où le livre n’est plus qu’un objet à vendre et qu’il faut pour cela savoir faire ça, vendre.

Mon père a été vendeur la plus claire partie sa vie et même s’il ne connaît rien au livre, il arriverait à en vendre, j’en suis certain, comme il a vendu de tout, dont des choses qu’il n’aimait pas. Fallait bien vivre.

Du bonheur de l’édition, comme aujourd’hui et hier aussi, je retiens ce moment presque lubrique qui constitue en l’ouverture du fichier, l’apparition du titre, du nom de l’auteur et des premières lignes. Vous ne connaîtrez jamais ce bonheur, vous qui n’éditez pas, que la découverte d’un incipit qui arrache et qui fait saigner du nez : Je me souviens, petite Élise, je me souviens des vieux vingtièmes siècles comme de mon premier baiser, je me souviens de ces matins de janvier quand le regard embrasse à la fois l’année qui s’achève et celle qui commence – comme aujourd’hui – je me souviens de ces pays qui n’existent plus que dans les rêves échoués des vieillards…

Ça, c’est ce que j’ai reçu aujourd’hui. C’est du Maxime Catellier et non, je ne sombrerai pas dans l’auto-promo, non. Quand Simon Jodoin m’a invité ici et qu’il m’a dit que je pouvais parler d’édition, j’imagine qu’il ne s’attendait ni à ce que je parle de ce que je ne connais pas, ni à ce que j’invente des histoires juste pour le kick de les inventer. Si je parle de manuscrits qui me font bander, c’est parce que je les reçois, et si je les reçois et qu’ils me font bander, faut croire que je vais les publier.

Hier, c’était ceci, mon incipit incandescent : « Câlisse, Claudine. On ne dit pas un ‘frère à friser’. » C’est du Caroline Allard et j’attendais ce texte depuis des mois. Ça y est, je l’ai!

Maintenant, devinez ce que je vais faire, en écoutant mon bon vieux Hank, aussitôt que je met ce texte en ligne?

Je vais préparer mon pâté chinois (à chacun son bayou!) et attendre que Sébastien arrive. On va peut-être regarder un bout de game de hockey, plus tard, en mangeant et en buvant un verre de rhum, oui, et peut-être quelques bières, aussi, en jasant de nos projets de films. Et imaginez-vous qu’il y a aussi Vander qui va peut-être pointer le bout de sa belle tête rasée!

Manger, écouter du Hank, écouter une game, boire un peu, jaser avec des amis et après, oui, lire, lire jusqu’à ce que les yeux me chauffent.