Musique

Scène locale

Caféïne: lancement
Je ne sais pas si c’est l’été, mais le rock’n’roll me rentre dans le corps ces temps-ci. Faut dire qu’on est plutôt choyés depuis quelques semaines de ce côté, et mon dernier coup de cour est l’album Mal éduqué mon amour que la formation Caféïne lancera le 2 juin au Café Campus, dans le cadre d’un 5 à 7. Une bonne production malgré la rapidité avec laquelle s’est effectué l’enregistrement. «Finalement, m’expliquait Xavier Caféïne, le leader de la formation, cet album-là, on l’a fait en deux jours. La conception de la pochette (qui a été conçue en collaboration avec Cocktail, ex-Secrétaire volantes) nous a quasiment pris plus de temps! De toute façon, avec le genre de musique qu’on fait, il ne faut pas s’arrêter aux détails futiles, ça enlèverait la spontanéité. Mais je pense que c’est un bon survol de l’année qu’on a passée; sur les quarante chansons que j’ai composées, on a gardé les treize meilleures. Ça donne aussi un bon portrait du personnage de Caféïne: il est agressif mais il a de bonnes raisons. Mais il n’est pas méchant pour autant…» Des textes qui feraient le bonheur d’une meute de psychanalystes en mal de cobayes, sur un pop garage corsé et juvénile, voilà qui devrait provoquer pas mal de réactions positives. Et, pour l’avoir expérimenté, l’album de Caféïne est éffectivement un excellent stimulant matinal… Bon jusqu’à la dernière note!

Polliwog
Si Demolition ne se rend pas en demi-finale avec la prestation délirante qu’ils ont donnée lors de la première semaine de compétition… je ne bois plus jusqu’à la finale! (J’ai pas dit je l’jure…). Sans blague, ça faisait du bien à entendre. Le 2 juin, toujours au Petit Campus, c’est soirée punk mur à mur, avec Subb et son punk rock mélodique, hardcore et ska, comme en font foi les vingt-deux chansons de leur album intitulé The Highstep to Hell; dans un registre plus éclectique, The G-Strings, qui abordent la chose de façon plus rock’n’roll, et qui traitent chacune de leurs chansons différement; et Fifty Nutz, groupe à l’énergie plus brute, parfois ska et qui ne tourne pas les coins ronds.

La Scène locale au RockFest
Il est vrai que le RockFest, bien avant la musique, veut avant tout nous vendre du houblon, mais il reste qu’il vaut quand même la peine de souligner l’effort des programmateurs en ce qui concerne l’intérêt qu’ils ont porté aux groupes de la scène locale pour leur édition de cette année. Au parc Émilie-Gamelin (ex-square Berri), à partir de 17 h, les 3, 4, 5 et 6 juin, on aura droit à des débuts de soirée exclusivement locaux. Le 3, il y en aura pour tous les goûts (même les plus mauvais…) avec les Dizzy Racers, un groupe-concept avec Jet Sam comme leader, qui chantent des compositions originales et des interprétations parlant d’automobiles, affublés d’habits de pilotes (c’est drôle, j’ai comme une légère appréhension…). Suivront: les excellents Balthazar (qui seront d’ailleurs en tête d’affiche au Cabaret, le ¬12 juin, en compagnie des Stups), et la formation Kermess, qui devrait donner quelques émotions nostalgico-pathétiques avec leur reprise de la chanson de Piché. Le 4 juin, un triplé anglophone, avec Parkside Jones, The Weeds, une formation alternative exclusivement féminine qui donnait une prestation au Bleu est noir, il y a deux semaines, et qui aurait, selon mon espionne préférée qui était sur place, un fort penchant pour les covers; et le puissant groupe Bionic, qui traversera certainement, encore une fois, le mur du son. Le 5 juin, allez donc luncher au parc, vous ne le regretterez pas, puisque l’étonnante formation Jazz Pharmacy agrémentera votre repas avec son acid jazz tout à fait actuel. A 17 h, la soirée la plus intéressante, selon moi, débute avec Les Mauvais Quarts d’heure (qui lanceront finalement leur album de treize chansons intitulé Gaucher, le 17 juin, au Cabaret), pour se poursuivre avec les punk rockers de Men’O’Steel et la sublissime formation Basta. Le 6, on devra se contenter d’Éric Maheu et se consoler avec Elana Harte. Il est à noter que tous les profits des projections du film Tabarnac (du 3 au 5 juin, à 23 h, à la Cinémathéque québécoise) seront versés au groupe récipiendaire de la bourse Génération Rock 1998, choisi par le public et un membre des médias, parmi tous les participants de cette série.

NSF au Saint-Sulpice
La formation de rock francophone N.S.F. lançait, le 27 mars dernier, au Jailhouse, un premier mini-album que je n’avais pas eu, jusqu’à récemment, l’occasion de me mettre entre les deux oreilles. C’est maintenant chose faite, et je dois dire que N.S.F. possède des qualités musicales indéniables, sachant construire des structures de chansons intéressantes et tout à fait accessibles, sans toutefois être faciles. Par contre, même si on sent une recherche au niveau des textes, leur rendu mélodique est parfois laborieux, comme c’est trop souvent le cas dans le rock francophone. Les mots ont une rythmique naturelle que l’on devrait davantage respecter pour que le tout coule mieux. Ceci dit, N.S.F. vaut vraiment le détour. Les 3 et 4 juin au Saint-Sulpice.

La nouvelle chanson cubaine de Carlos Placeres
C’est avec un C.V. très garni (expériences musicales avec de multiples formations et récipiendaire de plusieurs prix) que l’auteur-compositeur-interprète cubain Carlos Placeres a débarqué à Montréal, en 1996. Il est de ces trovador (troubadour) qui explorent ce qu’on appelle la novísima trova (nouvelle chanson cubaine), c’est-à-dire un heureux métissage de rythmes et de mélodies traditionnels et contemporains, où s’entrecroisent poésie sociale et humour. Dans sa musique enivrante (où il manie la guitare et le piano), on retrouve des influences des rythmes de rumba (musique de fête), de son (base de la salsa), de danzón (base du cha-cha-cha) et de canción (chanson d’amour ou sociale). Pour le spectacle qu’il donnera au Zest, le 29 mai, il sera accompagné du percusionniste André Martin.

à souligner
– La formation Indiscipline croyait avoir la scène du Bleu est noir à eux tous seuls, le 31 mai, question de lancer leur album intitulé Vixit; ils devront la partager avec la formation française Mass Hysteria, qui accompagne Grim Skunk dans sa tournée québécoise.
– Le trio Katjar présentera les pièces de leur nouvelle album intitulé Ciel de lune, les 28, 29 et 30 mai, à L’Air du Temps.
– Deux soirées-bénéfice au Jaihouse pour les Productions Revolu Son: le 28 mai, avec Porno Coma, Embom, Face First et Dissidence; et le 29, avec Kiéko et Such a Fake.
– La formation Guérilla de Sherbrooke se cherche un batteur. Parlez-en avec Janick Lavoie au (819) 562-1578, ou par e-mail à [email protected].