Les Nuits du Beat Dry : Le blues me guette
Musique

Les Nuits du Beat Dry : Le blues me guette

Au rythme où vont les choses, le festival jazz de Québec n’aura de jazz que le nom. Coup d’oil sur la programmation des nouvelles Nuits du Beat Dry.

Il y a du nouveau du côté du «festival de jazz» de Québec. L’événement autrefois connu sous le nom des Nuits Black s’appellera dorénavant Les Nuits du Beat Dry. La brasserie Molson, principal bailleur de fonds du festival, a tout simplement décidé de mettre de l’avant une autre marque de bière. Mais il y a plus: la programmation de cette «première édition» des Nuits du Beat Dry, qui se tiendra du 26 juin au 5 juillet, témoigne d’une légère réorientation musicale.

Confirmant le virage amorcé il y a quelques années, l’édition 1998 offre moins de jazz, plus de blues et plus de ces entre-deux qui plaisent autant aux amateurs de rock qu’aux fervents de blues ou de jazz. Aussi, le festival sort des salles conventionnelles pour s’installer dans les bars aux alentours de la Place d’Youville. Finis les concerts à la salle Octave-Crémazie; cette année, il faudra s’attabler au Pub Saint-Alexandre, au Kashmir, au d’Auteuil ou au Clarendon. Cependant, on retrouvera l’habituelle scène principale à la Place d’Youville et les concerts-événements à l’Agora du Vieux-Port.

Du jazz
Parmi les séries de cette année, trois seulement sont consacrées au jazz. La série Québec Salue le Jazz, présentée à la Place d’Youville, propose d’entendre Funk-A-Fones, le David Parker Trio, le François Carrier Trio, le Edith Fay Quintet et les excellents Philosopher Kings. Autre haut lieu du jazz pendant le festival, le Pub Saint-Alexandre recevra Ravi Coltrane, fils du légendaire saxophoniste, qui amorce tout juste une véritable carrière solo. Toujours au Pub, on pourra entendre le duo Catoul-Loos, chaleureusement accueilli l’an dernier, et le duo Longsworth-Johnson.

Dans l’ambiance feutrée du Clarendon, on pourra entendre certains des ensembles parmi les plus éclatés. Dans le cadre de la série Jazz Nouvel Age, Nakï proposera son jazz ethnique-progressif, tandis que la fanfare Ceux qui marchent debout brassera l’endroit avec son amalgame de ska, de reggæ, de rap et de funk. Parmi les autres formations intrigantes, notons le groupe Zebda (raï-rock-rap-reggæ) et les inclassables Motocross et Interférence Sardines, qui se produiront à la Place d’Youville.

Du blues
Les amateurs de blues sont vraiment choyés cette année car deux doublés fort prometteurs leur sont offerts à l’Agora du Vieux-Port. Le premier réunira le Canadien Colin James et l’un de ses modèles, Jimmie Vaughan, ex-Fabulous Thunderbird et frère du regretté Stevie Ray Vaughan. Lors du second, Coco Montoya réchauffera l’assistance avant la prestation du grand Johnny Winter. Dans le cadre de sa série blues, le Kashmir accueille Steve Hill, un habitué de la ville de Québec, Brian Lee et Frank Marino. Notez que le California Guitar Trio sera également de retour.

Et du progressif…
Nouveauté cette année: le ProgEst s’associe aux Nuits du Beat Dry. Se succéderont sur la scène du d’Auteuil la formation britannique IQ, les Suédois émules de King Crimson d’Anekdoten et l’Américain Timothy Pure. Le prog québécois sera également représenté avec Visible Wind, Indiscipline et Däghmar. Cependant, la grosse surprise du ProgEst 98 est sans contredit la visite du mythique groupe italien Le Orme, qui se produira à deux reprises au cabaret de la rue d’Auteuil.
Bon festival!