Nuits d'Afrique : Chaudes nuits
Musique

Nuits d’Afrique : Chaudes nuits

Le festival Nuits d’Afrique est certainement un des événements estivaux les plus sous-estimés de la métropole. Méconnu parce qu’il ne peut compter sur une machine aussi énorme que celle qui gère et promeut le Festival de Jazz ou les FrancoFolies, il demeure l’un des rares festivals estivaux à durer et, annuellement, il nous fait découvrir des talents d’ici et d’ailleurs.
Cette année ne fait pas exception à la règle. Leur grand spectacle d’ouverture (le 16 juillet, au Medley), avec l’excellent Baaba Maal et son groupe Daande Lenol, risque fort d’être LE spectacle africain de la saison, même si la compétition est féroce avec l’Africa Fête du FIJM, qui réunira Salif Keita, Papa Wemba, Cheikh LO et Myriam Mursal. En fait, ce sera à vous de décider si vous préférez un marathon ou un bon quatre cents mètres.

Parce que, dans le genre, Baaba Maal est vraiment au top. Voix magnifique, groove irréprochable, le chanteur sénégalais a toujours fait fort, tant dans l’acoustique que dans l’électrique, même si j’avoue une préférence pour ses enregistrements acoustiques. Il se présentera à Nuits d’Afrique avec ses dix-sept musiciens. Ça va brasser.

Dès le lendemain, et toujours au Medley, on célébrera la jonction Haïti/Montréal avec Émeline Michel, Beethova Obas, Harold Faustin et The Revolutionary Pop Band. De la chanson, du groove, du jazz, du pop, toujours sous le signe d’Haïti, histoire de bien réfléter les différentes facettes de cette culture omniprésente à Montréal depuis plusieurs années.
C’est, bien évidemment, surtout au Balattou que se déroulera le gros de la programmation de la douzième édition de Nuits d’Afrique. Le 16, c’est l’Algérien Hamid Baroudi qui donnera le coup d’envoi des festivités dans le club du boulevard Saint-Laurent. S’y succéderont: Kampesh (formation montréalo-haïtienne), le 19; Likembé Géant, originaire du Congo, le 20; Afrik’ana Stars, également du Congo, le 21; Van Lévé, directement de la Guadeloupe, le 22; Fandji, qui regroupe des musiciens venus de la Guinée, de l’Angola, de la Martinique, du Curaçao et de la… Hollande!), le 23; et la série se terminera le 26 avec Baafila Bèn, groupe du percussionniste Oumar N’Diaye, formé au Ballet National de la République de Guinée. Comme c’est le dernier show, il faut, comme la tradition autant que le plaisir l’exigent, s’attendre à quelques surprises et invités de marque.

Trois spectacles auront également lieu au Café Campus, spectacles donnés sous le signe de la complicité et de l’échange culturel, les fers de lance de Nuits d’Afrique depuis sa fondation, il y a maintenant douze ans. Cela débutera donc le samedi 18 juillet avec le spectacle d’Assar Santana et sa complice guitariste et chanteuse, originaire de France mais habitant le Québec depuis des lustres, Geneviève Paris. Puis, le 20 juillet, Marie Denise Pelletier accueillera Les Frères Guissé et Dieuf Dieul, tous deux venant du Sénégal. A noter que la première rencontre entre Marie Denise et les Frères Guissé s’est déroulée lors du Festival de la Francophonie au Viêt-Nam, alors qu’ensemble ils ont fait une croisière dans la baie d’Along. Comme quoi la francophonie, parfois, ça marche pour vrai… Cette courte série se terminera le 22 juillet alors que l’auteure, compositrice, guitariste et interprète malienne Rokia Traoré (que certains comparent à Tracy Chapman) rencontrera l’Acadienne Marie-Jo Thério.

A noter qu’en plus de ces spectacles en salles, il y aura des festivités à l’extérieur (surveillez, entre autres, le méga-spectacle de clôture avec King Sunny Adé, présenté par HMV, le 26, au square Berri), d’autres spectacles dans les clubs, dont celui de Ricardo Lemvo et Makina Loca à La Playa, le 19 juillet, etc.

D’autre part, il existe également des forfaits (cinq spectacles au Balattou pour cinquante dollars…) et, dès que vous achetez pour cinquante dollars de billets, à la billetterie du Balattou, on vous remet le t-shirt officiel du Festival Nuits d’Afrique. Ne reste plus qu’à attendre la canicule et nous nous y croirons…

Du 16 au 26 juillet
Au Balattou, au Café Campus et au Medley