Musique

Retour de son

Swervedriver
Le 1er juin, au Ballroom
Il est extrêmement rare qu’un groupe pop de l’envergure de Swervedriver s’arrête à Québec. La plupart du temps, ces bands jouent à Montréal et mettent ensuite le cap sur Toronto, New York ou Boston. Vu sous cet angle, le passage du quatuor britannique Swervedriver au Ballroom était un événement. Flairant la bonne affaire, près d’une centaine de personnes se sont pointées au bar de la Grande Allée, tout à fait disposées à se laisser bercer par Adam Franklin et ses compères.

Réglons tout de suite la question: le concert n’avait rien de très dynamique. Les guitaristes et le bassiste ont joué sans trop bouger, fixant le vide, le plancher ou le manche de leur instrument. Mais tout cela n’avait que peu d’importance car un concert de Swervedriver, c’est avant tout une expérience sonore, un voyage sensoriel. On doit se laisser porter par les subtiles vagues mélodiques, accepter de se perdre dans un nuage d’effets sonores. Pendant un peu plus d’une heure, le Ballroom a été envahi par une sorte de spleen que les quelques pièces up tempo ont à peine dérangé. Et c’était très bien ainsi.

En entrevue, Jez, le batteur, m’affirmait que le groupe était en grande forme et qu’il jouait bien. Force est d’admettre que ce n’était pas de la prétention. Mises en valeur par une sono quasi impeccable, les berceuses expérimentales et désenchantées de Swervedriver nous ont rappelé ce qu’on a perdu lorsque le balayage Oasis a nivelé la pop anglaise…