Yuli Turovsky
Musique

Yuli Turovsky

Yuli Turovsky, violoncelliste et chef d’orchestre, est directeur artistique d’I Musici de Montréal et du Centre d’Arts  d’Orford.

Son livre de l’été
«J’ai trouvé un ouvrage d’un Russe très brillant, Dovlatov, mort il y a quelques années déjà. C’est quelqu’un qui a quitté la Russie à peu près en même temps que moi, pour les mêmes raisons. Il raconte sa vie en URSS et sa vie d’immigrant aux États-Unis. Il y a beaucoup d’humour, c’est très drôle parce que tous les immigrants vivent un peu les mêmes problèmes avec la langue, avec les mentalités, ces choses-là. C’est vraiment très joli, très sympathique. Il y a trois volumes, et j’ai lu seulement le premier. J’aimerais avoir le temps de lire les deux autres. J’aimerais aussi lire le dernier Kundera, qui est un autre de mes auteurs favoris.»

Son ouvre musicale de l’été
«Quand on me demande quels sont mon ouvre ou mon compositeur préférés, je réponds toujours la même chose: c’est ce que je travaille en ce moment. Cet été, je vais diriger Richard Strauss, alors je suis plongé dans sa musique, j’en écoute beaucoup. Je vais aussi diriger Mahler – l’Adagietto de la Cinquième Symphonie -, qui est peut-être un des compositeurs les plus importants, les plus passionnants pour moi. Mais si je dis vraiment la vérité, je suis obligé d’avouer que je n’ai pas de musique de saison!»

Son film de l’été
«I Musici vient de finir de travailler sur l’accompagnement musical live des Lumières de la ville, de Chaplin. Mais quand j’accompagne, je ne peux pas voir le film de la même façon! J’aimerais pouvoir le voir, assis tranquillement dans la salle… C’est drôle, mais je n’ai jamais vu Le Dictateur, de Chaplin également. S’il passait en salle, j’irais sans doute le voir.»

Son plus beau souvenir d’été
«C’est dans mon enfance, évidemment, mais ce n’est pas un événement. Quand j’étais petit garçon, nous passions nos étés pas très loin de Moscou, à la campagne. Un jour qu’il faisait très très très chaud, j’étais assis les jambes enfoncées dans le sable. C’était le silence complet, sauf le bruit d’un avion. Pas le bruit d’un avion moderne, qui vrombit, non, plutôt quelque chose de très paresseux, de très lent, un peu comme une musique de fond. Je me souviens de cette sensation, de la chaleur, du silence, de ce son. Ça paraît très abstrait, mais en même temps, c’est très concret. Je me revois, je revois la plage, je peux ressentir cette sensation physique, le bruit qui souligne le silence. C’est vraiment un moment très heureux.»

Son drink de l’été
«De l’eau!»

Son lieu estival préféré
«J’ai développé une habitude, c’est d’aller au café Second Cup quand j’ai une minute. Ce n’est pas seulement pour manger ou boire du café, ça devient plutôt comme un lieu de rencontre, où beaucoup de gens différents se côtoient. C’est très cosmopolite, il y a des étudiants qui travaillent, qui discutent, ça parle français, hongrois, anglais…, architecture, musique, théâtre. Les gens qui sont là viennent pour se rencontrer, l’atmosphère est très détendue, très amicale.»

Ce qu’il aime le plus de l’été
«J’aime les moments où ça change… entre la nuit et le jour, entre le jour et la nuit. Quand la température, la lumière changent. Particulièrement les matins des jours très chauds, quand il y a encore de la fraîcheur. Depuis trois ans, pour moi, l’été, c’est Orford, et ce travail vingt-quatre heures par jour. Souvent je ne sais même pas quel temps il fait! Mais avant ça, j’adorais la promenade de très bonne heure dans les rues avec mon chien, Marousha.»

Ce qu’il déteste le plus
«Je déteste quand il fait trop chaud et humide, je ne peux pas fonctionner normalement!»

Sa gourmandise de l’été
«La nourriture, ce n’est pas vraiment très important pour moi, je mange n’importe quoi! Mais peut-être la crème glacée, ce n’est pas mal…»