Festival international de Duo-Piano du Québec : Jamais deux sans trois
Les amateurs de piano ne voudront pas manquer la troisième édition, entièrement renouvelée, du Festival international de Duo-Piano du Québec. L’événement s’offre la crème des duettistes. Petit tour d’horizon de la programmation avec la directrice, DOMINIQUE MOREL.
Nouveau répertoire, nouveaux interprètes, nouveau lieu: le Festival international de Duo-Piano du Québec se renouvelle pour sa troisième édition. Sa directrice, la pianiste Dominique Morel, se dit satisfaite des progrès accomplis par le Festival depuis ses débuts, en 1996. Seule ombre au tableau: si les acteurs de cet événement se dévouent corps et âme pour le rendre vivant et diversifié, les subventions, elles, ne suivent guère… «Par contre, il y a beaucoup de choses qui nous tombent du ciel, souligne Dominique Morel. Il y a eu un concours de pianistes duettistes juniors, aux États-Unis, et on a comme étudiants des gagnants de ce concours. C’est vraiment la crème de la prochaine génération!»
D’autre part, la musicienne et son acolyte, le pianiste Douglas Nemish ±- avec qui elle forme un duo depuis de longues années -, ont découvert des merveilles lors d’une tournée en Sibérie. «Là-bas, on s’est retrouvé dans un bassin de duos à faire rêver n’importe quel pianiste sur terre. On a trouvé des gens à faire venir en l’an 2000 et on a pu voir sur vidéo un duo extraordinaire, les Jeleznov, d’Ouzbékistan. Quand je les ai vus, je ne me suis pas posé de questions! Il fallait qu’ils viennent cette année.» Faire venir des artistes de l’extérieur n’est pas toujours facile. Mais les pianistes duettistes forment un réseau solide et efficace. «C’est avantageux pour eux et pour nous, commente Dominique Morel. Tous les duettistes voudraient venir jouer dans un festival de duo-piano, parce qu’on est fatigué de toujours se faire prendre pour des amuseurs publics. Pour nous, les organisateurs, c’est bien, parce qu’on peut inviter des gens qui, normalement, coûteraient beaucoup trop cher. Nous nous aidons réciproquement. Mais si les artistes n’étaient pas aussi généreux, nous ne pourrions pas fonctionner!»
Le Festival est fier également de présenter des ouvres qui seront jouées pour la première fois au Canada, soit la Symphonie concertante pour deux pianos et orchestre à cordes et les Trois Danses roumaines pour deux pianos de Dinu Lipatti. De plus, c’est Lory Wallfisch, une collègue de Dinu Lipatti à qui l’on doit la renaissance de la Symphonie concertante – créée en 1939 par Lipatti et Clara Haskil, mais oubliée par la suite -, qui interprétera l’ouvre en compagnie de Dominique Morel lors du concert d’ouverture du Festival. Une autre ouvre inusitée sera jouée lors du même concert, soit la Fantasy on George Gershwin’s «Porgy and Bess» de Gershwin-Grainger-Kochan, cette fois-ci par le duo américain Contiguglia, des habitués du Festival. La présence d’I Musici de Montréal à ce concert d’ouverture constitue également une première.
Rhapsodies et compagnie
Le second des trois concerts sera le récital d’Irina et Maxim Jeleznov, premiers prix du Concours international de duo-piano Dranoff 1991, l’un des plus prestigieux au monde. Les deux musiciens joueront Rachmaninov, Ravel, Lutoslawski et Stravinski. Le concert de clôture, varié comme lors des précédentes éditions, mettra en scène plusieurs duos. Le Duo Turgeon, premier prix du Dranoff 1997, cette fois, jouera une transcription pour deux pianos que fit Gershwin de son ouvre An American in Paris. Le Duo Jeleznov reviendra pour interpréter la Rhapsodie espagnole de Ravel, dans la transcription pour piano quatre mains du compositeur. Le Festival comprenant toujours un volet pédagogique, on pourra entendre lors du même concert le choix du public parmi les stagiaires entendus tout au long de la semaine. En seconde partie, les Contiguglia joueront la Rhapsodie hongroise no 4 de Liszt, et Josée et Martin Caron, la Rhapsody in Blue de Gershwin. Pour terminer l’événement de façon spectaculaire, le Duo Caron et le Duo Morel-Nemish s’associeront pour interpréter la toute dernière transcription de Martin Caron: Strike Up the Band de Gershwin, pour deux pianos, huit mains.
Le programme complet du Festival, qui se tiendra entièrement à la faculté de musique de l’Université de Montréal, du 9 au 16 août, comprend des conférences, des cours, des concerts «découvertes», des déjeuners communautaires et une rencontre de duettistes amateurs. Le Festival possède son site Internet, dont l’adresse est http://alize.ere.umontreal.ca/~rossigno/PianoDuo
Du 9 au 16 août
Faculté de musique de l’Université de Montréal
Concerts à la salle Claude-Champagne les 9, 14 et 16 août
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