Scène locale : Retour sur Hip Replacement
Musique

Scène locale : Retour sur Hip Replacement

Après le show de Leloup, vendredi dernier (voir Live à Montréal), j’ai tenté ma chance au Quartier latin, pour y découvrir la formation Hip Replacement. Et je ne l’ai pas regretté une seule seconde: l’intensité et la dextérité des musiciens en présence ont confirmé les rumeurs que j’entendais depuis quelque temps. Formé d’Olivier Lagacé (ex-Trioxyde) au stick, Richard Legendre (ex-Barbershop Funk, ex-Orange Étrange, et membre de Trancemission) à la contrebasse, et Pete Santiago à la batterie (à cause de son rôle de bassiste au sein de la formation Bullfrog, il était remplacé, ce soir-là, par Jahanzaib «Bitou» Mirza), Hip Replacement dit donner dans le «teknojaz», le dance et le drum’n’bass. Pourtant, aucun attirail électronique n’est utilisé, à l’exception du stick branché sur des effets (très impressionnant d’ailleurs). Et l’apport du «techno griot» Sylla (ex-Balthazar), sur le plan vocal, accentue d’autant plus le groove sombre et jamais facile de Hip Replacement. Tellement efficace comme expérience qu’il est à peu près certain que si le groupe s’était produit devant un parterre rempli de danseurs (au lieu de tables et de chaises), il aurait sûrement fait très chaud… Hip Replacement sera de retour au Quartier latin, le 28 mai.

Docteur Placebö
Les deux fois où j’ai pu profiter d’une performance de la formation hardcore Docteur Placebö (ex-Placebö et Placebo222), j’ai été carrément blowé par l’énergie brute et la puissante voix du screamer Bertrand. Une musique musclée, faite avec les tripes, mais qui n’excluait pas une recherche d’originalité provoquée par la rencontre de deux bassistes (Lali et Anso), un batteur (Trache) et un claviériste (Thierry). Il faut aussi dire que Bertrand ne sort pas de nulle part: au début des années 90, il était chanteur de la légendaire formation punk hardcore Les Flocons givrés, un des premiers groupes à faire du hardcore en français. «Moi, j’ai souvent dit qu’on avait été les Sex Pistols du Québec! raconte Bertrand en riant. Je l’sais pas pourquoi ça a pogné de même; on a fait un seul démo sur cassette enregistré tout croche et on en a vendu un paquet… Y a encore tellement de demandes que Kerozen veut le rééditer sur CD prochainement. C’est d’ailleurs avec Les Flocons que j’ai trouvé ma voix; j’aimais ben les voix de groupes comme Ministry ou Neurosis, sauf qu’eux autres, ils y arrivaient en ajoutant des effets. Pis comme j’avais pas l’argent pour m’acheter ces machines-là, j’ai essayé de développer ma voix de façon naturelle, sans effet. C’est pas si dur que ça sur les cordes vocales; j’ai déjà été capable de faire 27 shows en 30 jours sans trop les maganer…» C’est que Bertrand l’exerce, sa voix. Il fait aussi partie de Murta Mertsi, une chorale d’influence bulgare et hongroise (!) dirigée par André Pappathomas, qui donnera d’ailleurs un concert le 29 mai, à l’église Saint-Jean Uni (110, rue Sainte-Catherine Est). Pour ce qui est de Docteur Placebö, ils seront au Jailhouse, le 22 mai, avec les formations The Tabernaks et De La Caucase, pour un concert au bénéfice de la Biblioteca Social Reconstruir, une bibliothèque anarchiste et autonome de Mexico.

Cité du rap `99
Depuis plusieurs semaines, au Cirque, on préparait la sélection des groupes rap qui auront la chance de participer au Festival de la culture hip-hop Cité du rap `99, qui se tiendra au Centre Pierre-Charbonneau (3000, boulevard Viau, métro Viau), le 22 mai. L’événement, s’échelonnant sur douze heures (à partir de midi), réunira près de soixante (!) groupes de rap (mais aussi reggae, r’n’b et gospel), de la danse (breakdance, step, danse africaine), du graffiti, et du scratch. Cinq cents participants au total! L’idée, c’est surtout de permettre aux jeunes d’exprimer librement leurs opinions et d’expliquer le regard qu’ils posent sur la société dans laquelle ils évoluent, par le biais de la culture hip-hop. Côté musique, parmi les formations les plus en vue, on retrouve Sans Pression (les porte-parole de l’événement), Rainmen, Royal Hill, Vice Verset, Mizery, Grandmaster Gundie, R.D.P.izeurs, Traumaturges, Starboubek, Bascketcase et South Squad. Il sera donc possible de découvrir une tonne de nouveaux talents et l’occasion sera belle d’évaluer l’ampleur du phénomène à Montréal. Et le coût d’entrée n’est que de trois dollars, alors…

Concours hip-hop
Le 22 juin prochain, l’étiquette de disques Radisson sortira une compilation hip-hop intitulée Révélation `99. Il reste une place sur la compil, et, pour la combler, un concours est organisé. Pour y participer, il s’agit d’envoyer une chanson originale (sur CD ou cassette), accompagnée d’un document de présentation incluant vos coordonnées, le texte de l’ouvre et un chèque ou mandat-poste de dix dollars pour les frais d’inscription, à l’adresse suivante: Radisson Productions Inc., Concours Révélation, 990, rue Amherst, bureau 400, Montréal (Québec), H2L 3K5. Vous avez jusqu’au 30 mai pour envoyer votre track. Par la suite, au Sona, le 2 juin, les concurrents sélectionnés interpréteront leurs pièces devant un jury qui choisie les meilleures. Celle qui décrochera la première position sera enregistrée en studio et se retrouvera sur la compil; la deuxième position donnera droit à trois jours de studio pour l’enregistrement d’une pièce; et la troisième position se verra offrir une prestation dans le cadre des mercredis hip-hop du Sona durant l’été. Allez, à vos mics!

The Cartel
The Cartel est un groupe ska issu de la Rive-Sud, qu’on avait découvert sur disque par le biais de la compilation Québec en marge, et sur scène avec des premières parties pour The Kingpins, The Planet Smashers ou Mustard Plug. Le 22 mai, au Club Soda, les neuf membres du groupe (dont la moyenne d’âge atteint à peine la vingtaine) lanceront finalement un maxi de quatre chansons intitulé Starving for More. C’est que cette bande de joyeux lurons semble avoir une obsession pour la bouffe, avec des titres de pièces comme Eat Your Vegetables et The Whole World Smells Like Peanut Butter. Côté musique, ça oscille entre le ska traditionnel, le ska-jazz, le 2-Tone et le ska-punk, et la voix de la chanteuse Elani Gogas est pour beaucoup dans la personnalité singulière du groupe. Les vétérans Lorraine Muller (Kingpins) et Rob Denton (Cheesecake Circus) se sont respectivement occupés de la réalisation et de l’enregistrement du CD. Entourés de cette façon, et avec l’appui de l’étiquette Stomp, il y a de fortes chances qu’on entende de plus en plus parler des Cartel.

Brunch de la SOPREF
Un autre brunch de la SOPREF, pour aiguiller les indépendants de la scène locale, aura lieu le 22 mai, toujours au Café Chaos. Cette fois, c’est François Nadeau, le webmaster de NetMusik (www.netmusik.com), qui prodiguera ses conseils sur la fabrication d’un site Internet ainsi que sur l’usage des fichiers MP3 et l’avenir de cette technologie. De midi à quinze heures, dix dollars pour les non-membres, huit pour les membres. Réservez en téléphonant au (514) 845-9994. En soirée, la formation punk hardcore Mohawk Barbie prendra la scène du Chaos d’assaut.

à souligner
– Cette semaine sur Scène Sonik (www.voir.ca), visionnez en RealVidéo le vidéoclip de la formation QRN pour la pièce DD Cool.

– La finale du concours Keep Frozen, avec les formations Pusher, Mojo et La Cage de bruits, se tiendra au Cabaret, le 27 mai.

– Les formations Putrid (dont deux membres sur quatre ont quitté Québec pour déménager à Montréal) et Minds seront au Bleu est Noir, le 23 mai.

– Le 20 mai, au Petit Campus, Guy Pharand, Santeria et Délirium Circus se disputeront une place au festival extérieur Envol et Macadam, qui se tiendra fin juillet à Québec.