Musique

Retour de son : Porcupine Tree

Le 23 mai, au d’Auteuil
Plus souvent qu’autrement, la musique de Porcupine Tree incite à l’envol. En plus d’être une leçon d’inventivité et d’efficacité, la prestation du groupe britannique fut une véritable invitation au voyage. Le spectacle a débuté une bonne dizaine de minutes avant l’entrée en scène des musiciens, avec la projection de motifs tournoyants et colorés sur un drap/écran qui faisait office de décor. Tout au long du concert, ce jeu de lumières hypnotique a judicieusement enrobé les musiciens et les musiques qu’ils projetaient dans l’espace. On pourrait s’extasier devant le génie du claviériste et «arrangeur en direct» Richard Barbieri, le jeu nuancé et enlevant de Steven Wilson ou l’extraordinaire cohésion de la section rythmique, mais le véritable mérite de ces musiciens, c’est de ne jamais en faire trop. Cette épargne minutieuse permet à leurs chansons amples de prendre l’allure d’équipées psychédélo-mélancoliques. Sans doute le concert le plus envoûtant de la saison. (A.V.)

Mujician

le 23 mai, à Victoriaville
Spectaculaires et inventifs, ils se sont démenés comme des diables durant plus d’une heure. Leur free jazz on ne peut plus libre s’apparentait à des montagnes russes, toujours de plus en plus élevées, où les quêtes de sommets, mouvements plus doux parsemés de sonorités étranges, se soldaient par des chaos de fusion sonore d’une frénésie et d’une énergie irrésistibles.

Keith Tippett au piano préparé faisait office de magicien, sortant inlassablement de nouveaux sons de sa caisse tels des lapins d’un chapeau. À ses côtés, un Paul Dunmall en grande forme, qui a su fondre son saxophone perçant _ et même une cornemuse étonnament appropriée _ aux autres instruments. Rodgers, pour sa part, s’est avéré une bête de scène d’une inventivité incroyable: il tournaillait autour de sa contrebasse, lui infligeant tous les traitements imaginables. Quant au batteur Tony Levin, il a brillé par sa finesse et sa subtilité.

Le public n’a manifestement pas été déçu par cette haute voltige musicale pourtant exigeante. Il a d’ailleurs eu droit à une seconde pièce, tout aussi spontanée. (N.H.)