An Acoustic Sin : Pêche miraculeuse
Musique

An Acoustic Sin : Pêche miraculeuse

Si vous habitez le Nouveau-Brunswick, il y a de fortes chances que vous ayez entendu parler de la formation An Acoustic Sin, probablement les ressortissants les plus célèbres de la petite ville de Memramcook. De retour de leur séjour aux East Coast Music Awards, il y a trois ans, les collègues Saulnier et Marsolais avaient d’ailleurs souligné l’efficacité de ce groupe rock dont la particularité, comme son nom l’indique, est de jouer sur des instruments entièrement acoustiques. Quant à la notion de péché, évoquée par l’autre moitié de leur nom, c’est que les jeunes musiciens ont eu l’idée de débrancher leurs guitares à une époque où le rock se jouait plutôt pesant.

Après avoir conquis le Nouveau-Brunswick, An Acoustic Sin s’est mis à déborder vers le Québec, où il semble trouver de plus en plus d’oreilles attentives. Il n’y a pas là de quoi s’étonner: avec des racines qui puisent à la fois dans le folk, le rock progressif et le bon vieux corporate rock des années 80, le groupe semble taillé sur mesure pour le marché local. «On est vraiment heureux de la réaction qu’on a eue au Québec jusqu’à présent, lance le guitariste Stephan Leblanc. Je pense qu’en plus des éléments que tu as mentionnés, il y a aussi le fait qu’on sent nos racines acadiennes dans notre musique, même si on chante en anglais et qu’on intègre des éléments d’un peu partout.»

Avec un deuxième album sous le bras (Of Four Corners), et une tournée qui les mènera aux quatre coins de la province, dans les bars et les maisons des jeunes, les gars d’An Acoustic Sin se sentent prêts à transcender le petit buzz dont ils ont joui jusqu’à présent pour passer à la vitesse supérieure. «Avant de commencer à tourner pour Of Four Corners, on a passé deux semaines à répéter dans un bar d’Edmundston, explique Stephan. On a aussi travaillé avec une chorégraphe, qui nous a expliqué comment nous placer sur scène, et on a même eu la visite d’un professeur de musique qui nous a montré des petits trucs sur la façon de réchauffer notre voix et de placer notre équipement sur scène. On est passés d’un bon show à un show professionnel.» Ajoutez à cette récente formation une solide expérience de près de trois cents concerts, et vous avez un groupe qui sait habiter une scène.

Il n’y a pas que sur scène que le groupe aIT évolué. Sur Of Four Corners, An Acoustic Sin a même fait appel à des synthétiseurs, un geste qui aurait été considéré comme une véritable hérésie à leurs débuts. «Quand on a commencé, c’était une bonne chose de se limiter seulement à l’acoustique, parce que ça nous a permis de trouver notre son, explique Stephan. Maintenant qu’on est à l’aise avec ce qu’on fait et que notre identité est bien établie, ça serait bête de ne pas essayer des nouvelles choses. Prends le prochain single, Like That Like This, par exemple: il est basé sur une boucle rythmique, qui était assez discrète sur l’album, mais on l’a mixée plus en avant pour les radios. On a compris qu’on ne pouvait pas se dire ouverts à tout, et, en même temps, se fermer aux possibilités que nous offre la technologie.» Que les puristes se rassurent: le groupe n’a encore pas commis l’ultime péché de se convertir au techno, et la guitare acoustique demeure l’élément dominant. Finalement, ils sont bien sages, ces pécheurs…

Le 16 juin
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