Live à Montréal : Frank Black
Musique

Live à Montréal : Frank Black

La dernière fois qu’on avait vu Frank Black et ses Catholics, on ne s’attendait à rien, et on avait eu droit à une sacrée bonne dose de rock’n’roll. C’est donc avec ce souvenir en tête qu’on s’est rendu au Campus, histoire d’entendre la dernière mouture de ce vieux routier du rock alternatif. À la surprise (et à l’exaltation) générale, c’est avec une version considérablement ralentie de Wave of Mutilation que Frank Black a entamé son concert. Les fans des Pixies (au vu de la réaction de la salle, je crois que le terme s’applique à tous ceux présents) ont atteint l’orgasme après seulement quelques riffs de guitare. L’énergie de la salle n’avait pas baissé d’un cran lorsqu’à la moitié du parcours, Black allait à nouveau puiser dans le répertoire des Pixies, nous gratifiant d’une excellente et très puissante version de Holiday Song à nous faire oublier la récente reprise ska du groupe The Siren Six sur la compil Where Is My Mind?. Un peu moins énergique que lors de son dernier concert, au Cabaret, le gros Frank a compensé par une meilleure technique, laissant briller son nouveau guitariste, Rich Gilbert, qui dégage à lui seul plus d’électricité que les trois autres membres du groupe réunis. On a beau le trouver toujours aussi sympathique à chacun de ses passages montréalais, un constat s’impose: pas un seul des morceaux de ses deux disques avec les Catholics (surtout ceux, moins connus, du récent Pistolero) n’arrive à la cheville de ses pièces solos comme Los Angeles, Headache et Abstract Plain, heureusement toutes au programme ce soir-là. (Nicolas Tittley)

Jamiroquai
Le 16 juillet au Métropolis
La popularité indéfectible de Jamiroquai a pris une nouvelle tournure vendredi dernier. Pendant l’heure et demie qu’a duré cette procession dansante, les deux mille spectateurs – qui ont attendu six ans avant de revoir Jay Kay et sa bande – ont semblé envahis de la même folie. Une onde de choc qui s’est facilement rendue jusqu’au fond d’une salle où chaque centimètre carré était habité. Le délire dans la sueur. Rarement vu autant de monde sur la même longueur d’onde, approuver collectivement et promptement tout ce qui émanait de la scène: l’enchaînement des tubes, le regard visiblement ébahi du chanteur au chapeau noir, la sono impeccable, etc. Une véritable frénésie. Avec de rares pauses, Jamiroquai a joué presque sans arrêt comme si un D.J. mixait tous ses succès. Sans relâche, les chansons atteignant rarement leur fin pour en relancer une autre, ce qui provoqua un effet continu d’étonnement, au plus grand plaisir d’une foule déstabilisée. Nommez-les toutes, elles y ont passé: de Virtual Insanity à celles du nouvel album, Synkronized. On a pu tester la cote d’amour des Montréalais pour Jamiroquai lorsque le groupe a interprété Black Capricorn Day, de ce même album. Visiblement, tout le monde la connaissait déjà: «Hé! Hé! Hé!», a-t-on scandé avec Jay Kay. Le party, je vous dis. Puis, une version inattendue de Miss You des Stones, jouée et chantée de façon très ordinaire, mais qui a ravi l’auditoire qui en redemandait. Fallait être là, comme ils disent… Une seule et compréhensible déception: When You Gonna Learn n’était pas au répertoire. Après une fin techno-trash où les effets de stroboscopes et de lumières triomphantes ont achevé la séance d’aérobie, Jamiroquai est revenu, plus disco que jamais, avec Canned Heat. Chaleur en boîte. Jay Kay: «See you in november!» (Claude Côté)y

La chanson de la semaine
Ricky Martin Livin’ La Vida Loca (Columbia/Sony)
Ça fait des semaines que cette Vida Loca ultra-efficace nous gruge le cerveau, mais, avouons-le, on n’osait quand même pas la consacrer Chanson de la semaine. Il vient simplement un moment où il faut se rendre à l’évidence… Allez, tout le monde ensemble: Upside inside out / She’s livin’ la vida loca…! (Laurent Saulnier)