The Donnas : Filles de fer
Musique

The Donnas : Filles de fer

C’est le rêve de tout jeune rocker: monter sur scène sous une pluie de sous-vêtements lancés par des fans en délire. Si vous êtes un gars de dix-huit ans, ça peut ressembler au paradis, mais si vous jouez dans un groupe entièrement féminin, c’est une autre histoire. «Lors de nos concerts, ce sont des sous-vêtements de gars qu’on nous balance, et disons que je ne trouve pas ça très excitant_ ni très hygiénique!» lance Allison Robertson, connue sous le sobriquet de Donna R. au sein du groupe The Donnas.

Malgré ses vingt ans, Allison possède déjà une solide expérience dans le monde du rock, et elle a pu constater quelques autres différences marquantes entre les sexes lors de ses nombreuses tournées. «Quand des gars sortent de scène, ils se foutent bien d’être dégoulinants de sueur, car les groupies sont après eux de toute façon. Mais quand t’es une fille, personne ne veut te parler si t’es collante, alors tu dois traîner un tas de vêtements de rechange.»

N’allez pas croire que les Donnas sont de petites minettes. Émules des Runaways, des Ramones et d’AC/DC, fans dévouées de Mötley Crüe (dont elles reprennent Too Fast for Love) et de Ratt (!), ces quatre Californiennes (outre Donna R., on retrouve Donna A. à la voix, Donna F. à la basse et Donna C. à la guitare) sont ce que le punk rock a produit de plus réjouissant ces derniers temps. Get Skintight, leur troisième album, marque une étape importante dans la carrière des Donnas, qui n’étaient à l’origine qu’un simple projet en marge de leur formation principale, un groupe plus heavy appelé The Electrocutes.

C’est sous l’égide du producteur Darin Raffaelli, qui a composé et réalisé le gros de leurs deux premiers albums, que les quatre filles sont devenues les Donnas, mais c’est avec Get Skintight qu’elles sont devenues des auteures-compositrices à part entière. «Mais on a toujours été impliquées, Darin n’était pas notre Kim Fowell (l’architecte des Runaways)», lance Allison.

En attendant une tournée européenne marquée par une apparition au légendaire Festival de Reading (où elles partageront la même scène que les Chemical Brothers!), les Donnas sillonneront les routes d’Amérique, s’arrêtant à Montréal pour la première fois. «On a vraiment hâte de venir à Montréal, surtout qu’on pourra boire légalement!» lance Allison avec enthousiasme. Si l’on en croit leurs chansons, les quatre Donnas n’ont pas attendu l’âge légal pour s’amuser. Dans Hotboxin’ et Hook It Up, on fait l’apologie d’une certaine herbe, mais le gros des chansons (comme Well Done ou Skintight) parle de faire la fête avec des gars qu’on traite comme de la «viande fraîche». Bref, un monde typiquement adolescent dans lequel, pour citer l’une de leurs influences principales, on «rock’n’roll all nite and party every day». «On ne se prend pas la tête, on parle de choses personnelles, mais ce n’est jamais pour se plaindre ou pour prêcher quoi que ce soit. Bien sûr, on embellit un peu les choses, mais on n’est pas aussi délinquantes que les gens le pensent en lisant nos chansons. Les médias ont tendance à exagérer notre image de filles pas sages, mais au risque d’en décevoir quelques-uns, je peux te dire que nous n’étions pas les filles cool qui portaient des pantalons de cuir et qui fumaient des cigarettes dans les toilettes des gars. On était même un peu nerds, et les autres se moquaient de nous.» Aujourd’hui, plus personne ne se moque des Donnas, elles font même l’objet d’un certain culte. Mais de grâce, trouvez un autre moyen de leur prouver votre affection qu’en leur lançant votre paire de boxers…

Le 25 juillet
Au Jailhouse
Voir calendrier Rock