Musique

Retour de son : Cheb Dino

Le 6 aoÜt, au parc Cartier-Brébeuf
Le 4e festival des Journées d’Afrique & Danses et rythmes du monde a débuté vendredi dernier à Limoilou avec, entre autres, la prestation du chanteur raï montréalais Cheb Dino. Disons tout de suite que, cette année, le jeune festival de musiques du monde s’est donné les moyens de ses ambitions. Il faut désormais se procurer un macaron au coût de 4 $ pour accéder aux sites où ont lieu les spectacles. A priori, l’idée n’est pas mauvaise; de nombreux événements agissent de la sorte afin d’atteindre un certain équilibre financier. La question qui se pose est la suivante: cette manifestation culturelle est-elle implantée à Québec depuis assez longtemps pour exiger un prix d’entrée, si minime soit-il?

Pour l’heure, l’interrogation demeure sans réponse. En raison du temps maussade, trop peu de gens s’étaient déplacés pour entendre Cheb Dino. Voilà qui est dommage, car le chanteur d’origine algérienne et ses musiciens avaient un riche bouquet de sonorités à offrir. Beaucoup moins pop que celles d’un Cheb Mami, les chansons du «roi du raï» de Montréal puisent volontiers dans les racines andalouses de la musique algérienne. En juxtaposant rythmes latins et envolées vocales typiquement arabes, Cheb Dino en arrive à une mixture colorée et entraînante. On regrette seulement que les musiciens se soient laissés abattre par la trop faible assistance; s’ils n’avaient pas eu l’air aussi découragés, leur musique aurait eu un réel impact.
La fête se poursuit cette semaine au parc Saint-Roch, tendez l’oreille_ (A.V.)

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The Undercovers
Le 10 aoÜt, au Kashmir
Lors de la parution, l’année dernière, du premier album des Undercovers, la critique avait été assez élogieuse pour susciter la curiosité envers ce jeune groupe de Montréal. Leur album Some People intriguait d’autant plus qu’il avait été produit par l’ex-Me Mom and Morgentaler Gus Van Go. C’est donc sur scène qu’on a pu constater ce qu’il en était vraiment et cette bonne impression se confirmait en partie dès les premières chansons, la musique ska étant presque toujours synonyme de musique de party, même si elle est souvent appliquée aujourd’hui comme une simple formule. Mais à l’évidence, les Undercovers, eux, en connaissent parfaitement la recette sans pour autant donner dans la facilité, car leur ska-rock réussit à étonner en spectacle. Chansons très mélodiques, refrains en forme d’hymnes qui conviennent on ne peut mieux à la scène, et certaines sonorités new wave pas déplaisantes et même bienvenues donnaient en plus aux Undercovers un attrait pas toujours présent chez ce genre de groupe. Par contre, malgré la qualité des compositions et l’énergie dépensée sur la maigre scène du Kashmir par la formation, l’ensemble ressemblait plus à une enfilade de chansons plaquées les unes derrière les autres, sans réelle unité. L’ambiance ne levait tout simplement pas et, dans ces cas-là, personne, et pas même le groupe, n’y peut rien… On attendra donc de les revoir dans une salle plus pleine la prochaine fois!(J.-F.D.)