Notes : GangStarr
Musique

Notes : GangStarr

Quand parurent, en 1989, l’album No More Mister Nice Guy et son premier extrait Words I Manifest, on crut découvrir en GangStarr le chaînon manquant reliant la période de gloire de Blue Note, Miles, Bird et Monk au mouvement hip-hop qui déferlait depuis maintenant presque une décennie sur les métropoles américaines. Dix ans et six albums plus tard, incluant la toute récente anthologie Full Clip: A Decade of GangStarr, Guru (pour Gifted Unlimited Rhymes Universal) et DJ Premier se sont carrément imposés comme la voix, le son et la conscience d’une culture chaotique qui tente d’éviter tant bien que mal le contrôle et l’exploitation d’une industrie toute-puissante. Les deux finissants universitaires se rencontrèrent à New York et développèrent une philosophie basée sur la sagesse de la rue, l’intelligence et la spiritualité; ils sentirent la responsabilité de défendre cette forme d’expression née des ghettos comme une solution de rechange aux gangs, une occasion d’émancipation.

Au-delà de leur fameux répertoire, les membres de GangStarr ont collaboré à plusieurs projets extérieurs à leur mesure: alors que DJ Premier a apposé sa signature unique sur des productions de Rakim, KRS-ONE, Notorious B.I.G., Jay-Z, Nas, Jeru, Jermaine Dupri et M.O.P., Guru s’est également fait connaître avec la collection Jazzmatazz et a récemment collaboré à un album-hommage à Bob Marley avec Erykah Badu, Lauryn Hill, Lost Boyz et Outcast. Si ce dernier n’est pas des plus fiables pour les entrevues téléphoniques, on dit le plus grand bien des prestations scéniques de GangStarr; quand on a annoncé le groupe en spectacle au Spectrum, les fans de hip-hop ont tous eu un grand frisson collectif… Le must de l’année. Le 21 août, au Spectrum, avec Choclair. (Richard Lafrance)

Festi-Blues de Cartieville
Le Festi-Blues de Cartierville, au nord de l’île de Montréal, qui en est à sa deuxième édition seulement, a une vocation bénéfice. Vous en connaissez, vous, des festivals de blues organisés par des policiers, dans ce cas-ci ceux du poste de quartier 10? Dans le cadre de leurs fonctions sociocommunautaires (à Cartierville, le taux de criminalité et de mésadaptation sociale des jeunes a augmenté de façon draconienne depuis dix ans), les représentants de la loi se sont concertés avec le CLSC du coin, la Maison des jeunes, le service des sports, etc., afin d’offrir un défoulement sain et collectif dans un des plus beaux parcs de la ville.

Les trois jours de l’événement donnent aussi l’occasion aux jeunes groupes de blues du coin de monter sur scène avec la brochette locale à l’affiche: Bob Harrison (le parrain du festival), qui lancera son premier disque, en français, cet automne. On me confie entre les branches qu’il serait plus crooner que jamais. Mais comptez plutôt sur son répertoire habituel, en formation acoustique, puis avec le groupe au complet, pour cette soirée de fin d’été. Steve Hill, qui a un agenda hyper chargé ces jours-ci, a un nouveau bassiste originaire de Nashville, Tim Loftin. Hill, qui ne s’assoit pas sur ses lauriers, modifie peu à peu son répertoire et cherche continuellement de nouvelles combines. Également au programme: Rick L. Blues, Carl Tremblay et Wang Dang Doodle. Passeport trois jours: 10 $. Au parc Raimbault, les 20, 21 et 22 août. (Claude Côté)

I Mother Earth
Le changement de chanteur (Edwin faisant désormais une carrière solo) ne semble pas avoir ébranlé la solide base de fans de la formation canadienne I Mother Earth. En effet, son troisième album, Blue Green Orange, se serait déjà écoulé à plus de 50 000 exemplaires à travers le Canada, et ce, en moins d’un mois. I Mother Earth effectue cette semaine une petite tournée québécoise qui l’amènera à Trois-Rivières, Québec, et son seul spectacle dans la région montréalaise se déroulera le 31 août, au Café d’en face, à Saint-Jérôme, une salle qui peut accueillir autour de six cents personnes. À vous d’en profiter… (Laurent Saulnier)