Notes : Sharon Riley & Faith Chorale
Musique

Notes : Sharon Riley & Faith Chorale

Depuis une dizaine d’années, le chant gospel a choisi la voie «contemporaine», au grand dam des traditionalistes. Que ceux qui aiment Mahalia Jackson, Shirley Ceasar ou les a cappella Fairfield Four sortent les gravols en écoutant la Canadienne d’origine jamaïcaine Sharon Riley. Par contre, ceux qui aiment le hip-hop (Mike E dans ce cas-ci), Whitney Houston ou Brandy seront ravis. Sharon Riley est la seule Canadienne parmi les artistes gospel à avoir été signée par une multinationale, EMI Gospel. Oubliez les moments de transe propres au genre, on en est maintenant à la superproduction, on s’adapte au goût du jour (ce qu’on ose encore appeler le r’n’b), et on orchestre le tout au maximum, comme en témoigne Life Is (gagnant du Juno 1999), le deuxième album de madame Riley. Un album aux ingrédients de base: multiformat, radio friendly, avec son lot de ballades sucrées et d’interventions à la poppin’ bass. La recette Go$$$$$pel.

«We’re on a mission from God», répétaient les Blues Brothers à qui voulait les entendre. Sharon Riley aussi, puisque c’est elle, et «sa chorale de la foi» de trente-cinq choristes, qu’on entend sur la trame sonore du film Blues Brothers 2000. Avec James Brown et Sam Moore, et, à notre grand plaisir, sur l’intemporelle John The Revelator que chante Taj Mahal en intro: «Le tournage se faisait essentiellement à Toronto, et le cinéaste John Landis se cherchait une chorale gospel…»

«Nous sommes en tournée depuis avril, et c’est sensiblement le même concert que nous présentons. Tout est axé sur l’énergie. Pour nous, la participation de l’auditoire est essentielle. La musique gospel contemporaine a connu une croissance exceptionnelle en très peu de temps. Ceux, comme Kirk Franklin, qui l’ont mise sur la carte, ont la même bonne nouvelle à propager: la venue de Jésus le Christ. Mais avec des thèmes différents. C’est pourquoi la musique se propage bien au-delà de l’Église. Et en modifiant sa facture, le gospel a attiré la jeune génération. Ce qu’on en fait de cette musique est personnel à chacun, c’est une expérience de vie.»

C’est un accident de la route survenu en 1990 qui aura donné toute la motivation à Riley pour fonder, à Toronto, son impressionnante chorale: «Je crois qu’il y a plein de gens qui aiment le gospel mais qui ne sont pas pratiquants, donc ne vont pas à l’église.» Le 18 septembre, à la salle Pierre-Mercure. (Claude Côté)

Musafir – Gitans du rajasthan
Il y a au moins deux façons de parler des musiques du monde. D’abord la manière savante: je pourrais, par exemple, vous dire que Musafir, groupe de Gitans du Rajasthan, est largement influencé par le qawwali, que certaines chansons ont des Manghaniyar bhajans (genre de berceuses à Krishna), que ses membres jouent du saarangi, du kartals, de l’allogoza, du dhol, du pungi, du gunguru, du dholak et de l’hamonium. Je pourrais vous dire tout ça, et ça ne vous dirait pas grand-chose.

La deuxième façon, c’est l’expérience. À l’été 98, au Paléo, en Suisse, peu de temps après le concert de Lhasa, j’ai assisté à un concert des Gitans du Rajasthan. Je ne sais honnêtement pas s’il s’agit du même regroupement de musiciens. Chose certaine, c’est que cette musique, faite pour être entendue en concert, est vraiment fascinante, conçue sur mesure pour la transe, pleine de progressions mélodiques et de rythmiques répétitives. De plus, l’aspect visuel et spectaculaire n’est jamais négligé, puisque nous aurons aussi droit à un véritable petit cirque avec numéro de fakir, danseuses, drag queen à la mode indienne, etc. Dépaysement garanti. Vous sortirez de là bouche bée. Le 17 septembre, à la salle Pierre-Mercure. (Laurent Saulnier)

GZA
Ce n’est pas que nous ne voulons pas parler aux rappeurs. C’est que ceux-ci sont incapables de respecter un horaire et de téléphoner au moment où ils le doivent pour ainsi s’entretenir avec les journalistes. On devait donc parler avec GZA, éminence du Wu-Tang Clan, vendredi dernier. On n’a jamais eu de ses nouvelles. Mais cela ne nous empêche pas de vous dire qu’il sera au Kola Note (ancien local du Club Soda), le 17 septembre, avec Mister Phayze en première partie. Quant à savoir s’il sera réellement là… (Laurent Saulnier)