Musique

Scène locale : À l’attaque!

Si vous ne l’avez pas déjà lu au début du journal, je vous l’apprends: je prends la relève de Laurent Saulnier à la tête de la section et, dans quelques jours, Nicolas Tittley viendra me prêter main-forte. Grosse commande! Et au risque de donner dans le cliché, je peux vous assurer que nous ferons tout ce qui est en notre possible pour vous transmettre notre vision particulière de l’activité scénique et discographique de la métropole, semaine après semaine. Quelques changements ont déjà eu lieu: vous aurez remarqué la disparition de la colonne Prise de son, l’expansion de la section Live à Montréal, et l’embauche d’une nouvelle pigiste, Rose-Laure Météllus, pour le hip-hop francophone. Je conserve la section Scène locale, tout en vous avertissant qu’avec ma promotion, celle-ci en profitera nécessairement. Bon, assez parlé! À l’attaque!

Retour sur Balthazar
Jeudi dernier, au Lion d’or, le trio Balthazar donnait un premier spectacle à Montréal en presque six mois, après avoir parcouru l’Europe à la recherche d’horizons nouveaux et de fans à conquérir. Et laissez-moi vous dire que s’ils ont assuré lors de chacun de leurs concerts comme ce fut le cas la semaine dernière, ce n’est pas surprenant qu’ils aient rapporté un dossier de presse aussi volumineux! Gonflés à bloc et beaucoup plus tight, ils ont donné une performance sous le signe de l’énergie délirante, appuyés par les acrobaties des membres du Cirque de Poche et par le doigté d’Hakim Hammadouche, joueur de luth pour Rachid Taha, qu’ils ont rencontré sur leur chemin en Europe. Hakim devrait d’ailleurs participer à l’enregistrement du prochain album, dont on pourra avoir un avant-goût d’ici la fin du mois, sous la forme d’un CD deux titres (une version de Mariana et The Fool, une chanson bilingue). Les membres de Balthazar retournent de l’autre côté de l’Atlantique à la fin novembre et ne reviendront pas avant le mois de mai 2000. D’ici là, ils auront parcouru encore quelques milliers de kilomètres et devraient avoir complété la préproduction du prochain disque, qu’ils enregistreront dès leur retour. Vous aurez tout de même une autre occasion de les revoir le 25 novembre, aux Bobards.

Xavier Caféïne au cinéma!
Durant le spectacle de Balthazar, Xavier, le chanteur de la formation Caféïne, est monté sur scène pour y interpréter une chanson de son cru, avec toute l’énergie qu’on lui connaît. Remarquez, il avait toutes les raisons d’être dans un bon mood, puisqu’il venait de terminer le tournage d’un long métrage, le premier de la réalisatrice Céline Baril, qui devrait s’intituler Toujours, jamais. Elle a fait confiance à Xavier pour y interpréter un premier rôle, celui de Léon, un homme passionné de musique, mais blasé dans la vie. Il m’avouait avoir tripé comme un petit fou… On y verra aussi les autres membres de la formation pop-garage, de même que Jérôme Minière, qui signera la bande sonore. Le film mettra aussi en vedette Karine Vanasse, Toby Pelletier, Andrée Lachapelle et André Brassard. J’ai bien hâte de voir ça…

Nosferatu
Le duo électro-acoustique Wetfish (James Duhamel et Sandro Forte) m’avait fait passer de bien bons moments, au printemps dernier, au Cinéma Impérial, avec leur projection-concert du film Metropolis. Une ambiance unique et une expérience assez concluante pour en tenter une autre. Le 5 novembre, toujours à l’Impérial, ils s’attaqueront donc à Nosferatu, un classique vampirique réalisé par F.W. Murnau, en 1922. Pour l’occasion, ils seront entourés de la violoncelliste Hélène Boissinot et du groupe vocal Les Globe-Glotters (Sébastien Croteau, Bernard Dubreuil et Evie Mark), qui se spécialise dans les chants de gorge.

La dernière fois, le seul point qui m’avait un peu agacé, c’était le côté chargé des improvisations musicales. Cette fois, Sandro m’a assuré qu’un effort avait été consenti pour ne pas faire de surenchère musicale: «L’expérience de Métropolis nous a permis d’apprendre de nos erreurs et de polir le tout. Ce sera moins calculé, et la communication avec Les Globe-Glotters se fera beaucoup mieux puisqu’on a pu pratiquer quelques fois ensemble. On a tissé un lien de confiance qui va certainement aider la performance à être plus vivante.» Autre aspect particulier à ce genre de performance: notre attention vacille constamment entre la trame narrative du film et son support musical. Lequel des deux y gagne au change? «Je te dirais que le grand gagnant de cette expérience, c’est le public. Parce qu’à l’époque, je crois que des gens comme Murnau auraient été intéressés à essayer ce genre de performances éclectiques s’ils avaient eu accès à ce genre de musique. Sauf que ceux qui en faisaient, on les considérait comme fous, et ils n’étaient pas enregistrés sur disque.»

Nouvelles de L’Empire Kerozen
Ce sous-label d’Indica fondé par Pat K, du magasin de disques et du fanzine du même nom, se prépare à lancer plusieurs albums d’ici les prochaines semaines. Celui de la formation rock’n’roll Les Morts (qui était au Jailhouse, mardi dernier), intitulé Du rock pour Satan, dont la parution a été reportée à la semaine du 15 novembre suite à «un fuck d’usine». La compilation de ska francophone 2 Tongues: Le Québec en montre une, sera en magasin à compter du 16 novembre, quelques jours après sa soirée de lancement, le 13, au Medley, dans le cadre de Coup de coeur francophone. On s’en reparle la semaine prochaine. Une vieille cassette de la légendaire (sur la scène locale, s’entend…) formation punk Les Flokons Givrés subira un remixage en règle pour une réédition sur CD. Intitulé Vedgis vedgis revedgis, l’album sera en magasin le 23 novembre. La formation ArseniQ 33., quant à elle, lancera son album Y’a des limites à faire dur, le 4 décembre, au Jailhouse, en compagnie des Cynical Czardas qui lanceront également un CD coproduit par L’Empire Kerozen. Finalement, les excellents Cowboys Fringants ont conclue une entente avec Kerozen pour un album à paraître au printemps 2000.

X-Horde
Méchante Différence
(Akademia)
Ce qui frappe d’abord sur ce premier CD-démo de trois titres de ce trio issu du rap underground montréalais, c’est la qualité de leurs textures vocales et l’ambiance hypnotique de leurs trames musicales concoctées par Nas Brock et DJ Ray Ray. Les voix de Slinky, Profane et Narrateur s’entrelacent avec une habileté certaine pour livrer leurs messages. Des thèmes s’inspirant du quotidien qui mériteraient d’ailleurs d’être exploités de façon moins chargée, de sorte qu’on pige mieux le sens de leurs paroles. Mais, dans l’ensemble, il s’agit d’un démo de qualité supérieure. Le 5 novembre, au Cabaret, avec Muzion, Royal Hill, DJ Ray Ray et Miss P.G. ***1/2

à souligner
– Au Petit Campus, le 9 novembre, la neuvième semaine des préliminaires du Polliwog nous propose les formations Merry Go Round, Gwenwed et Suspicious Looking Waiters.

– Le 8 novembre, au Zest (2100, rue Bennett), on donne le coup d’envoi du concours Les Francouvertes avec Volume 10, Ian Fournier et Veruschka.

– Un nouveau magasin de vêtements et de disques hip-hop ouvrira ses portes au Mail Champlain, à Brossard, le 6 novembre. Sans Pression, DJ Blast et A-Trak y seront pour performer durant la journée.

– La formation Naked’n’Happy lancera son album We Strongly Failed, le 5 novembre, à L’X, en compagnie des Undercovers, M.A.P. et Self Made Man.

– Pour du punk en vrac, c’est au Café Chaos qu’il faut aller: le 4 novembre, avec Lifestyles, Orange Fix et Presto Pak; le 6, avec Walter et Spy 66; et le 11, avec Capitaine Révolte et les Missionnaires et Third Fall.

Yvon Krevé donnait une performance au Spectrum, vendredi dernier, en première partie de Sans Pression et du Français Fabe.