Moonspell : Tapas hurlantes
Musique

Moonspell : Tapas hurlantes

Dire que les membres de Moonspell vivent sur un nuage, en ce moment, n’est pas très éloigné de la réalité. Au cours des prochaines semaines, ils vont réaliser un grand rêve: donner des spectacles aux États-Unis et au Canada. «Quand on a commencé à vendre notre premier démo, Anno Satanae, en 1993, je me souviens de la surprise des gens, raconte le batteur Mike Gaspar. Qu’un groupe portugais tente de faire ses preuves à l’extérieur du pays, surtout en jouant du métal, semblait inconcevable puisqu’en général, les jeunes de notre âge passent la majeure partie de leur temps à se faire dorer au soleil, sur le bord de la plage. À l’époque, nous croyions que le succès n’était pas réservé seulement aux groupes américains ou européens. Il s’agit de vouloir, de travailler fort et de ne pas abandonner avant même d’avoir essayé. Aujourd’hui, on est récompensés de nos efforts en étant reconnus à travers le monde et en ayant l’opportunité d’aller rencontrer nos fans d’Amérique.»

À cette occasion, Moonspell, composé de Fernando Ribeiro, voix, Ricardo Amorim, guitare, Sérgio Crestana, basse, Pedro Paixao, claviers, et Mike, nous présentera son quatrième disque, intitulé The Butterfly Effect. Un album concept faisant référence à la théorie du météorologue Edward Lorenz et voulant que les battements d’ailes d’un papillon en Chine altèrent la météo aux États-Unis. «Je ne peux pas commenter les textes écrits par Fernando, qui sait ce qui se passe dans sa tête! déclare le batteur en riant. Mais je peux dire que le concept de Lorenz est ramené à l’échelle humaine sur l’album; les petites choses survenant dans le quotidien d’une personne peuvent avoir des conséquences désastreuses sur l’ensemble de sa vie.»

Transposée à l’échelle musicale, on peut affirmer que la théorie de Lorenz s’applique également au style musical du quintette. En effet, sur The Butterfly Effect, on entend les influences auxquelles le groupe a été sensible au cours des mois précédant l’enregistrement du disque: Nine Inch Nails, Rammstein et Rob Zombie. «On ne cherche pas absolument à enregistrer des albums différents les uns des autres, c’est plutôt une question d’évolution personnelle. On a des personnalités assez diverses et, au fil des ans, on découvre sans cesse de nouveaux groupes. On est également influencés par nos rencontres avec d’autres formations, lors des tournées.» Le meilleur exemple est certainement le son de l’album Irrelegious (1997). «À cette époque, on écoutait beaucoup Type O Negative. Par la suite, on a fait une tournée avec eux et, graduellement, on a voulu s’éloigner du son gothique», explique Mike. Cela dit, les gars n’ont pas peur d’être traités de vendus ou accusés de composer en fonction des modes. «Si l’on prête une trop grande attention à ce que les fans aiment, on ne satisfera pas nos propres besoins artistiques. Je crois qu’il faut d’abord composer en fonction de nos goûts. Si les fans aiment ça, c’est un plus. Toutefois, on respecte énormément ceux qui nous suivent depuis nos débuts. C’est pourquoi, lors des spectacles, on joue des morceaux de chacun de nos albums, question de plaire à tous.» Cela étant dit, The Butterfly Effect ne renie pas le passé de Moonspell; il est aussi agressif que les premiers (Under The Moonspell, 1994 et Wolfheart,1996), sans jeter aux oubliettes les sonorités modernes, industrielles et gothiques d’Irreligious, 2econd Skin (1997) ou Sin/Pecado (1998). Le 16 novembre aux Foufounes, avec In Flames.

Le 16 novembre
Avec In Flames
Au Foufs
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