Nathalie Deschamps : Des hommes inutiles
Musique

Nathalie Deschamps : Des hommes inutiles

Des hommes inutiles, c’est le titre de l’opéra de chambre de Francis Caron sur un livret de Joseph-Sylvain Poudrier, une coproduction de Codes d’accès et de l’Ensemble contemporain de Montréal. La mise en scène est signée Nathalie Deschamps, une jeune artiste qui s’impose de plus en plus.

L’opéra de chambre serait-il en train de se développer à Montréal? Souhaitons-le. En tous les cas, l’Ensemble contemporain de Montréal et la société Codes d’accès, deux organismes qui se dévouent pour la cause de la jeune création québécoise, se mettent de la partie pour présenter un opéra de Francis Caron sur un livret de Joseph-Sylvain Poudrier, Des hommes inutiles. La mise en scène en a été confiée à une jeune metteure en scène d’opéra qui fait décidément beaucoup parler d’elle ces temps-ci. Après une vingtaine de mises en scène, notamment au Centre d’Arts Orford, à l’Opéra de Montréal et à l’Université de Montréal, Nathalie Deschamps travaille pour la première fois sur une création. «C’est plus difficile, confie-t-elle, quand on part de ce qui nous est contemporain. Il faut avoir une vision à soi. Avec Mozart, il y a des références, des gens qui ont pensé à des mises en scène avant nous, plusieurs influences sont possibles. Mais là, vraiment, ça part de rien. Je trouve que le travail est immense.»

Comment la metteure en scène, qui possède également une formation musicale, a-t-elle abordé l’œuvre? «J’y suis allée par étapes, explique Nathalie Deschamps. J’ai d’abord pris connaissance du texte, à l’égard duquel j’avais certaines réticences. Puis, j’ai entendu la musique, qui m’a inspirée. Elle a de la fougue, beaucoup de "dramatisme". Je me suis dit: bon, mon interprétation sera donc assez dramatique.» Est-ce à dire que la metteure en scène a été plus influencée par la musique que par le texte de l’opéra Des hommes inutiles? «Oui, mais aussi par ce que je vis. Le texte parle beaucoup de violence. Je me suis demandé si je devais présenter la violence pour la violence, ou prendre position. Et j’ai décidé de prendre position. Je voulais que les gens reçoivent une émotion, qu’ils soient dérangés, touchés. C’était mon but.»

En mouvement
Le compositeur Francis Caron a accepté sans rechigner l’interprétation de Nathalie Deschamps. «Il est très ouvert, concède la metteure en scène. Il est très conscient que je fais partie intégrante de la création, car s’il n’y avait pas de metteur en scène, il n’y aurait pas d’opéra. Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, il parlait de flûte, de violon, et moi, d’images! Alors, à chacun son métier…» Le voyage, qui constitue le principal défi de la mise en scène de cet opéra, est devenu un élément de création pour Nathalie Deschamps. «Avec le budget qu’on avait, il fallait que j’utilise mon imagination au maximum. Il fallait faire voyager les personnages dans un tout petit espace, celui du Théâtre La Chapelle. Les échafaudages sont devenus la solution.» Avec son équipe de conception, la metteure en scène a élaboré un système qui permet également d’intégrer les musiciens de l’Ensemble contemporain de Montréal sur la petite scène du Théâtre.

Pascal Mondieig, dans le rôle du Sphinx; Bernard Levasseur, dans celui de l’étranger; Patrick Mallette, dans celui du Guide; et Chantal Dionne, dans ceux de Lancolie et de la patronne du bordel, sont les quatre interprètes de cet opéra de chambre présenté les 3 et 4 décembre au Théâtre La Chapelle. Des hommes inutiles inclut la création d’une œuvre pour orchestre de chambre et quatuor de saxophones du compositeur allemand Henry Koch, avec le Nouveau Quatuor de saxophones du Québec. L’ensemble sera sous la direction de Véronique Lacroix. La scénographie est signée Natalie Burman; la direction technique et les éclairages sont assumés par Claire Lamarre; les costumes sont l’œuvre de Sophie Boivin.

Concert-Gala à l’occasion des 50 ans des Jeunesses musicales du Canada
Le dernier événement annoncé dans le programme d’activités entourant le 50e anniversaire de fondation des Jeunesses musicales du Canada se trouve légèrement modifié. Le Concert-Gala en hommage à Gilles Lefebvre, le fondateur des JMC, est devenu le Concert Gala à l’occasion des 50 ans des JMC. De plus, la date et le lieu où il devait être présenté ont été changés. Le concert, réunissant l’Orchestre-réseau, le Chœur et des comédiens provenant du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec, ainsi que les solistes Christina Tannous, soprano, Marc Hervieux, ténor et Joseph Rouleau, basse, sous la direction de Franz-Paul Decker, aura donc lieu le 6 décembre à la basilique Notre-Dame, à 20 h, plutôt que le 29 novembre à l’église Saint-Jean-Baptiste. Au programme, comme prévu, la Messe solennelle de Sainte-Cécile de Charles Gounod, un quatuor en version orchestrale de Brahms-Schoenberg, et une création de Clermont Pépin, Prélude et Passacaille sur le nom de Gilles Lefebvre. Le concert sera retransmis en direct par la Chaîne culturelle de Radio-Canada dans le cadre de l’émission Radio-Concerts.

Concert commémoratif annuel de la Fondation des victimes du 6 décembre contre la violence
Le concert de la Fondation des victimes du 6 décembre contre la violence aura lieu cette année le 5 décembre, à 21 h, à la basilique Notre-Dame – la soirée du 6 étant occupée par le Concert-Gala des JMC. Agnès Grossmann, de retour à Montréal, dirigera pour la première fois l’Orchestre symphonique de Montréal dans le Requiem de Mozart, avec le Chœur Saint-Laurent et les solistes Kathleen Brett, soprano, Lynn Comtois, mezzo, Benjamin Butterfield, ténor et Gary Relyea, basse.

Société de musique contemporaine du Québec
Triplé, c’est le titre du prochain concert de la Société de musique contemporaine du Québec. Une triple naissance se produira effectivement à l’occasion de cette soirée du 9 décembre, puisqu’on assistera à la création de trois concertos écrits par des compositeurs québécois: Volando, pour violon et grand ensemble, d’Isabelle Panneton; Concerto «Lucky Luke», pour trombone et grand ensemble, de Vincent Collard; et Inside Passage, pour piano et grand ensemble, de Sean Ferguson. Des œuvres d’André Ristic, Luc Marcel et Michael Oesterle compléteront ce concert dirigé par Walter Boudreau, avec l’Ensemble de la SMCQ et les solistes Julie-Anne Derome au violon, Marc Couroux au piano et Alain Trudel au trombone.

Rien à voir
Rien à voir se déplace à Ex-Centris pour sa sixième édition. L’événement de musique électroacoustique, organisé par Réseaux, reçoit les compositeurs Marc Tremblay du Québec, Jens Hedman et Paulina Sundin de Suède, Denis Smalley de Nouvelle-Zélande et l’n de ses fondateurs, Robert Normandeau. Les 8, 9, 10 et 11 décembre.

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