Baby Mammoth : Histoire d'eau
Musique

Baby Mammoth : Histoire d’eau

De passage à Montréal cette semaine, Andrew Burdall et Mark Blissenden proposent un son bien particulier: un croisement entre l’ambient et le drum’n’bass, qui peut incorporer aussi bien des claviers Moog que des rythmes hip-hop.

Dans un magasin de disques de Hull, en Angleterre, s’est déroulée une rencontre capitale en 1994. C’est là qu’Andrew Burdall et Mark Blissenden se sont croisés pour la première fois et qu’ils ont fondé Baby Mammoth, un duo ambient signé par la prestigieuse étiquette Pork. Pourtant, tout les séparait: Andy était musicien (guitariste, pour être plus précis) dans un groupe indie rock très bruyant et Mark était D.J. Malgré tout, leur collaboration s’est avérée extrêmement fructueuse puisque Baby Mammoth a lancé cinq disques en trois ans. Et le sixième, presque terminé, devrait sortir en Angleterre au début de l’année prochaine.

Le duo anglais nous propose un son bien particulier: un croisement entre l’ambient et le drum’n’bass, qui peut incorporer aussi bien des claviers Moog que des rythmes hip-hop. «Nos nombreuses influences viennent automatiquement. C’est ce qu’on a dans la tête cette journée-là; ça peut être n’importe quoi», précise Andrew Burdall, joint à sa résidence en Angleterre. Par ailleurs, leur dernier album, Swimming, prend une tangente résolument jazz. Andrew explique que le groupe a travaillé avec le guitariste jazz Tom Harland et le batteur Sheik, ce qui a donné une nouvelle couleur à l’album. Planant et aquatique, le son de Swimming tient beaucoup à la guitare fluide de Harland. «Au départ, on travaillait séparément, mais on a décidé de tous ensemble. On a partagé plein de choses», souligne Andrew.

Ce qui ressort également de ce disque, c’est le côté live, une nouveauté pour le duo, plus habitué à triturer des sons dans son studio. Andrew et Mark veulent d’ailleurs pousser encore plus loin cette approche. Pour leur nouveau disque, Motion Without Pain, ils ont carrément «jammé» quelques pièces avec Tom Harland et le batteur Andy Dimmack. Justement, le duo veut partir en tournée avec les deux musiciens dès le début de l’année prochaine. Une expérience qui enchante Andrew, mais qui effraie un peu son collègue. «Je m’ennuie de la scène. J’adore être D.J., mais c’est intéressant aussi de pouvoir retravailler une chanson pour qu’elle sonne bien. Mark, lui, est moins excité parce qu’il est moins habitué.»

Même si Baby Mammoth est très prolifique, le duo est loin d’être épuisé. «On a toujours un contrôle de qualité!» rigole Andrew. Et les deux comparses possèdent encore plusieurs idées dans leur sac. Andrew Burdall parle d’ailleurs d’un projet avec un orchestre de cordes. «On veut juxtaposer des rythmes purement électroniques avec des cordes pour donner quelque chose de plus organique», lance-t-il avec enthousiasme.

Pour leur passage à Montréal, en attendant de les voir sur une vraie scène – Andrew promet de revenir à la fin de l’année prochaine -, Baby Mammoth nous offrira un set de DJ. Ils joueront évidemment des morceaux extraits de leurs cinq albums, tout en mélangeant à leur répertoire des pièces de différents styles. Entre autres, du hip-hop, du drum’n’bass, du house. Un beau melting-pot, à l’image de ce duo qui n’a pas peur de se mouiller.

Le 15 décembre
Au Jaï
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