La Volée d'castors : Tir de barrage
Musique

La Volée d’castors : Tir de barrage

La Volée d’castors, sextette dont les membres sont presque tous dans la jeune vingtaine, fait partie de la relève qui perpétue avec respect, mais aussi une pointe d’audace, les musiques de nos ancêtres.

On le sait, la région de Lanaudière (en particulier dans les environs immédiats de Joliette) a toujours été un terreau fertile pour la musique d’allégeance traditionnelle. Non seulement y dénombre-t-on une pléiade de vétérans (La Bottine en tête), mais aussi toute une nouvelle génération d’adeptes d’airs et de reels d’antan. La Volée d’castors, sextette dont les membres sont presque tous dans la jeune vingtaine, fait partie de cette relève qui perpétue avec respect, mais aussi une pointe d’audace, les musiques de nos ancêtres.

«J’ai été bercé par la musique traditionnelle, surtout parce que j’ai fait partie d’une troupe de danse pendant dix ans, mais j’ai aussi tripé sur Pink Floyd et U2 et je pense que ça se sent dans nos arrangements», explique Nicolas Froment, chanteur, guitariste et mandoliniste de la formation. Son expérience de danse, Nicolas l’a acquise chez Les Petits Pas jacadiens, une troupe qui a accueilli presque tous les membres de La Volée à un moment ou un autre. C’est au sein de ce groupe que Nicolas a rencontré Robert Jourdain, du groupe Chasse-Galerie (longtemps musiciens attitrés des Petits Pas, voir texte en page 18) et les futurs membres de la Volée. «Dans la région, il n’y a pas vraiment de bar ou de salle de spectacles qui se concentre exclusivement sur la musique traditionnelle, mais il y a souvent des jams entre musiciens, explique Nicolas. La grosse différence entre Joliette et Montréal, par exemple, c’est que les gens de Joliette sont habitués à entendre cette musique-là; ils sont plus ouverts, mais en même temps plus exigeants et plus critiques.»

Si, dans Lanaudière, la musique traditionnelle est un style de vie, dans la métropole, elle demeure encore trop souvent confinée à la seule période des Fêtes. «C’est de valeur, mais on en profite quand même: Noël, c’est la manne pour les groupes de notre genre, confirme Nicolas. Cela dit, on ne chôme pas le reste du temps: La Volée joue à longueur d’année en région.»

En région et ailleurs, puisque le groupe devrait donner plusieurs concerts dans l’Ouest canadien l’an prochain. Suivant l’exemple de La Bottine, les groupes traditionnels s’exportent de plus en plus, comme en témoigne ce récent passage au Vermont, où le groupe en a impressionné plus d’un. Les choses vont donc très bien pour La Volée d’castors, dont le plus récent disque, Par monts et par vaux, leur a valu le prix Marcel-Ducharme, qui récompense chaque année des artistes du milieu traditionnel. Mais qu’est-ce qui les différencie des autres formations du même genre? «Toutes les pièces instrumentales, les reels et autres, sont composées par le groupe, alors on a toujours du matériel original. Pour ce qui est des chansons traditionnelles, elles varient selon l’interprète, et on essaie de leur donner une touche typiquement Volée d’castors. Depuis leur création, ces chansons ont connu des dizaines et des dizaines de variations. Tu pourrais mettre trois groupes côte à côte avec la même chanson et tu aurais trois résultats différents.»

Ni puristes, ni avant-gardistes, Nicolas et ses partenaires cherchent donc à trouver leur propre place sur la scène traditionnelle. «Certains musiciens essaient de préserver la musique telle qu’elle a déjà été, mais ce n’est pas notre but. Ce qu’on veut faire, c’est amener la musique traditionnelle à un autre niveau, de manière à la rendre vivante et contemporaine. On aime donner des spectacles qui brassent.»

Les 17 et 18 décembre

Au Cabaret

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