Musique

Sloan : Mal du pays

On ne peut pas dire que Sloan ait chômé au cours de l’année qui vient de se terminer. Après avoir sorti Navy Blues et l’album live 4 Nights at the Palais Royal, le groupe reviennt avec Between the Bridges, un cinquième disque qui marque un retour au rock  mélodique.

On ne peut pas dire que Sloan ait chômé au cours de l’année qui vient de se terminer. Après avoir sorti Navy Blues et l’album live 4 Nights at the Palais Royal, le groupe reviennt avec Between the Bridges, un cinquième disque qui marque un retour au rock mélodique. «C’est notre album le plus démocratique», s’exclame Jay Ferguson, guitariste et chanteur du quartette d’Halifax. En effet, tous les membres ont écrit trois chansons sur Between the Bridges, lancé en septembre dernier. «On ne fonctionne pas d’une façon traditionnelle. Au lieu d’arriver en studio et de préparer des chansons, on les écrit d’abord chacun de son côté et ensuite on les enregistre.»

Lors du partage de leurs nouvelles compositions pour Between the Bridges, les quatre gars se sont aperçus que les thèmes qu’ils avaient abordés individuellement étaient sensiblement les mêmes. Sans se consulter, ils ont écrit des chansons qui parlent d’amitié, de désillusion et, surtout, de leur ville natale. «Tout le monde s’ennuie d’Halifax», lance Jay, en spécifiant qu’ils habitent maintenant tous à Toronto. Devant cette étonnante similitude, les membres du groupe ont alors créé un faux concept autour de ces chansons, en les reliant entre elles. «Ça avait du sens, même si ce n’était pas prévu au départ», précise le guitariste.

Malgré les conseils de plusieurs personnes, Sloan a décidé de faire à sa tête et de ne pas attendre pour lancer Between the Bridges. Il faut que les gars gèrent maintenant eux-mêmes leur carrière, puisqu’ils ont quitté la compagnie de disques Geffen en 1995. En mettant sur pied leur propre étiquette, Murderecords, ils jouissent d’une plus grande liberté. «Désormais, personne ne nous dit quoi faire, souligne avec fierté Jay Ferguson. On a le contrôle sur tout: la pochette, les vidéos, les tournées… On paie pour tout, alors le risque est très élevé.»

Depuis le lancement de Navy Blues, en 1998, les choses semblent débloquer au Japon pour Sloan. C’est pour cette raison que le groupe a lancé Between the Bridges cet automne, histoire de profiter de l’engouement manifesté de l’autre côté du Pacifique. D’ailleurs, en octobre, Sloan a donné quelques spectacles là-bas (en Australie également) et la réponse s’est avérée très positive. Jay Ferguson explique: «Les Japonais aiment beaucoup le rock mélodique. On est populaire dans ce coin du monde comme on ne l’a jamais été aux États-Unis.»

Ironiquement, si Sloan jouit d’une certaine notoriété au pays du Soleil levant, il a bien du mal à se faire connaître au Québec. Comme plusieurs formations canadiennes, le groupe néo-écossais s’est buté à la barrière linguistique. «Je souhaiterais qu’on soit plus populaires au Québec», a même lancé Jay Ferguson au cours de l’entrevue. Le guitariste ne comprend tout simplement pas pourquoi les Québécois boudent leurs disques. Il concède que la Belle Province affiche une culture totalement différente. «Pourtant, les Québécois ont la réputation d’aimer des choses différentes. Mais on adore quand même jouer à Montréal.»

Après leur tournée canadienne, Sloan reprendra le circuit des festivals d’été. Parallèlement à cela, et simultanément, les membres du groupe commenceront à travailler sur un nouvel album. Selon Jay Ferguson, des démos sont déjà enregistrés et ils entendent pousser plus loin l’expérience de Between the Bridges: «On veut encore relier les chansons en ajoutant des petites pièces d’une minute. On veut créer un vrai concept cette fois-ci.»

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