Unexpect : Jeux de rôles
Musique

Unexpect : Jeux de rôles

Dans le cas d’Unexpect, la patience est véritablement une vertu. Contrairement à la majorité des groupes qui lancent un album aussitôt formés, ils ont préféré attendre quelques années avant de se commettre avec leur premier disque intitulé Utopia.

Dans le cas d’Unexpect, la patience est véritablement une vertu. Contrairement à la majorité des groupes qui lancent un album aussitôt formés, ils ont préféré attendre quelques années avant de se commettre avec leur premier disque intitulé Utopia. D’une part, pour offrir un produit de qualité qui ne laisserait personne sur sa faim. «On ne voulait pas que les gens se disent: "On a hâte au prochain"», explique le chanteur et guitariste Syriak. Mais aussi parce que les sept personnes composant le groupe originaire de la Montérégie sont des perfectionnistes. «On ne compose pas rapidement: on travaille vraiment longtemps sur chaque morceau», précise-t-il. D’ailleurs, il compare l’écriture des pièces à une recette de bouillon: chaque membre ajoute dans la marmite les ingrédients (qui un riff, qui une mélodie) au fur et à mesure que naissent les idées. Éventuellement, une chanson en sortira.

Même s’ils affirment qu’ils ne font pas de black métal, les membres de la formation, composée des guitaristes-chanteurs Syriak et Artagoth, du bassiste Zircon, du batteur Lunorin, du claviériste Merzenya, de Le Bateleur au violon et de la chanteuse Elda, sont conscients que leur style chevauche le genre sombre et mélodique popularisé en Europe. Et si, d’une part, ils s’entendent pour dire que les mélodiques The Fall of Arthrone et Vespers Gold représentent leur future direction musicale, ils assurent du même souffle que ça ne veut rien dire parce qu’ils n’ont pas de plan de carrière. Unexpect tient d’ailleurs à préciser que leur musique a évolué en parallèle avec la vague européenne sans qu’ils en soient réellement conscients. «On a donné nos premiers spectacles, il y a deux ou trois ans, en première partie de groupes death comme Necromortis, bien plus brutaux que nous. On se demandait si les gens étaient prêts pour notre style plus imaginatif», dit Syriak. «Finalement, quand Utopia est sorti (fin 1999), on avait peur d’être dépassés», poursuit Zircon. «Parce que, entre-temps, des groupes comme Children of Bodom, Bal-Sagoth et Dimmu Borgir avaient fait la conquête du public montréalais», enchaîne Syriak. Parmi leurs influences, ils citent Dark Tranquility, In Flames, Dodheimsgard, etc.

Mais avant tout, Unexpect se nourrit de diversité. «À l’exception d’Artagoth, on a tous pris des cours de musique et on a évolué à travers nos découvertes, en classique, jazz et métal», expliquent Merzenya et Zircon. D’ailleurs, Merzenya, Lunorin, Le Bateleur et Syriak ont fait connaissance à l’école de musique qu’ils fréquentaient. Pour sa part, si elle a suivi des cours de chant et qu’elle écoutait du métal, Elda ne se doutait pas qu’elle aboutirait dans un groupe comme Unexpect. «C’est d’autant plus agréable que je ne l’ai pas vraiment cherché», lance celle qui est de moins en moins intimidée par les remarques qu’on lui fait parce qu’elle est présentement l’une des seules femmes à évoluer dans l’univers métal. L’imagerie fantastique et le monde onirique jouent également un grand rôle dans le style des membres, qui ont grandi en lisant Tolkien et Anne Rice (pour son style poétique), et en jouant à Dungeons & Dragons. «On veut que nos textes permettent aux gens de s’échapper de la réalité quotidienne et qu’ils les fassent voyager.» Pour les mêmes raisons, ils ont choisi de porter des pseudonymes afin d’ajouter à la dimension fantastique de la musique: «parce que c’est plus universel», affirme Syriak.

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