Robert David : La racine de vie
Musique

Robert David : La racine de vie

Robert David correspond très précisément à l’idée qu’on se fait d’un musicien roots américain: casquette à l’effigie de Merle Haggard vissée sur la tête, et bonne humeur proverbiale. Mais il y a plus: le Montréalais s’amuse, tel un polytransfusé, à faire couler dans ses veines une multitude de styles d’une généalogie similaire.

Robert David correspond très précisément à l’idée qu’on se fait d’un musicien roots américain: casquette à l’effigie de Merle Haggard vissée sur la tête, et bonne humeur proverbiale. L’homme fait penser à un routier du Kentucky, terre promise de la musique bluegrass. Faut donc pas s’étonner qu’il fasse, à l’occasion, partie d’un duo de même acabit du nom des Merles (pour rendre hommage à Merle Travis) avec un autre maniaque, Pat Loiselle.
Mais il y a plus: le Montréalais Robert David s’amuse, tel un polytransfusé, à faire couler dans ses veines une multitude de styles d’une généalogie similaire: country-swing (il a endisqué avec Ray Condo et ses Hard Rock Goners), blues (deux albums avec le Stephen Barry Band), pop (sur le premier compact de Gogh Van Go), country-swing (deux disques avec les Crazy Rhythm Daddies), country-blues (sur On the Main de Ray Bonneville), etc.
C’est bien simple: David est un véritable propagandiste des musiques rurales: «Je ne sais pas pourquoi j’aime tant ces musiques. Parce que ça m’interpelle, je suppose. Si ça ne se joue pas entre amis dans une cuisine, oublie ça!, affirme tout de go notre hillbilly préféré. Mais plus que tout, je suis un auteur-compositeur. Comme dirait mon ami Michael Browne, ces choix musicaux sont de vieux formats dans de nouveaux contenants. Je recycle.»
Ce qu’il faut savoir, c’est que R.D. a mis sur un même premier disque ses trente années d’expérience et ses talents de multi-instrumentiste: clarinette, accordéon, harmonica, saxophone, piano, basse, et sa propre invention: le wak-a-matic. «Il s’agit, explique-t-il, de reproduire avec un système à pédales le son du frottoir utilisé pour la musique zydeco et cajun.» Et sa mouture campagnarde, sorte de synthèse de tous ces genres, il l’a appelée Chasing the Ghosts. L’un de mes albums préférés, paru l’année dernière.
«J’ai décidé de faire des shows solos pour tester mes nouvelles chansons. Pourquoi est-ce que je fais ça? Parce que je suis cinglé! Si je ne le fais pas our l’argent, alors ce ne peut être que pour le seul plaisir de jouer, point.» Précisons que sa résidence permanente tous les mardis au Barfly attire aussi les musiciens locaux: «La chanteuse Suzie Arioli, le guitariste Jordan Officer (celui-là, surveillez-le bien) et Stephen Barry se joignent à moi régulièrement. Lorsqu’ils sont là, on se donne un nom: les Mighty Mardis Gras. Chose certaine, on ne joue pas plus fort qu’il faut.»

Le 29 février et tous les mardis
Au Barfly, 4062a, boulevard Saint-Laurent
Voir calendrier Jazz, Blues, etc.