Subb : Sous-Chefs
Musique

Subb : Sous-Chefs

Première parution de la nouvelle étiquette The Union Local 2112 – née de la fusion du label ska Stomp et de la maison punk 2112 – Until the Party Ends marque un grand pas en avant pour Subb, qui se trouve maintenant à bénéficier du réseau de Moon Records, le plus grand distributeur de ska aux  États-Unis.

«Le ska n’est qu’un point de départ: c’est un genre simple comme tout, mais dont les variations sont infinies.» Ce n’est pas par hasard si cette citation de Jerry Dammers, des légendaires Specials, se retrouve à l’intérieur de la pochette du tout nouvel album de Subb, Until the Party Ends.
Le band originaire de Saint-Jean travaille depuis 1992 à sa propre version – très punk – du genre originaire de la Jamaïque. En fait, c’est plus de punk-ska que de ska-punk qu’il s’agit. «Lorsqu’on a commencé, on jouait pour des publics composés à majorité de punks. Le ska n’avait pas la popularité dont il jouit aujourd’hui, et plusieurs personnes du public ne savaient pas trop quoi faire de ce son», explique Martin, guitariste de la formation.
Première parution de la nouvelle étiquette The Union Local 2112 – née de la fusion du label ska Stomp et de la maison punk 2112 – Until the Party Ends marque un grand pas en avant pour le groupe, qui se trouve maintenant à bénéficier du réseau de Moon Records, le plus grand distributeur de ska aux États-Unis. «Évidemment, c’est excitant d’être associé à Moon, mais le seul fait d’être avec Stomp est pour nous une réussite en soi. Au départ, c’était un label qui se spécialisait surtout dans le ska plus pur, du genre two-tone, et on pensait qu’un groupe aux tendances punk comme le nôtre n’y avait pas sa place.»
Bien qu’ils se disent fiers de leur héritage québécois, les membres de Subb n’ont jamais caché leurs penchants californiens. S’ils ont découvert le ska après avoir ingéré des doses massives de punk, c’est pars l’entremise de groupes à cheval entre les deux genres, comme Operation Ivy (qui allait devenir plus tard Rancid). Dès la deuxième chanson, L.A. Beach Bum, on peut sentir le tiraillement entre leurs origines nordiques et leurs désirs de plages ensoleillées («Montreal’s O.K., but it ain’t sublime as Long Beach», peut-on y entendre). «C’est notre bassiste, Stéphane, qui a écrit cette chanson à son retour d’un voyage en Caifornie, explique Martin. C’était au mois de janvier, et tout ce qu’il pouvait nous dire à son retour c’était: renvoyez-moi là-bas!» L’épithète choisie pour décrire Long Beach dans cette chanson n’a rien d’innocent; dans le morceau suivant, la très univoque Brad Nowell, le groupe rend un hommage noir sur blanc au regretté chanteur du groupe Sublime. «Pour Jeff, notre chanteur, Brad était une véritable référence», ajoute Martin.
Contrairement à celle de leur idole, interrompue brusquement, la carrière de Subb semble tout juste démarrer. Après plusieurs enregistrements et des premières parties de groupes majeurs comme Ten Foot Pole et NOFX, ils sont prêts à passer à l’étape suivante. Très terre à terre, les gars ont décidé d’attendre le mois de juin avant de partir en tournée (étant âgés de 20 à 25 ans, certains d’entre eux sont encore aux études). Cet été, ils comptent bien commencer par leur arrière-cour avant de s’attaquer au Canada, puis, qui sait, aux States. «On veut aller partout au Québec, jusque dans les plus petits bleds», lance Martin. Et, bien que ce lancement-spectacle ambitieux vienne couronner des années de dur labeur, on sent tout de même une certaine nervosité chez les membres du groupe. «Ouais, on est pas mal stressés à l’idée de s’attaquer au Spectrum. On n’est pas sûrs de notre shot, mais le producteur nous a convaincus que ça irait bien. Si on ne remplit pas la place mais qu’on réussisse à attirer six cents personnes, on va être ben contents. On n’a rien préparé de bien compliqué, on va garder ça simple: pas de trucs flashants ou de mise en scène. Mais tu peux être sûr qu’on va se donner à fond.» _

Le 3 mars
Au Spectrum
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