Retour de son : Pit Baccardi & cie
Musique

Retour de son : Pit Baccardi & cie

On pensait assister à l’événement hip-hop de l’année. On croyait que le passage de Ghostface Killah, Cappadonna et Pit Baccardi, appuyés par les étoiles montantes du rap d’ici, allait marquer profondément la scène québécoise. Était-ce trop beau pour être vrai? Avait-on trop d’attentes? Au lieu du mégaconcert qu’on espérait, on a eu droit à une soirée tiède, brouillonne et pleine de longueurs…
Première déception, Ghostface et Cappadonna, membres actifs du Wu-Tang Clan, n’ont pas foulé les planches du Capitole. En fait, ils n’ont même pas mis les pieds au Québec. Tout le monde savait que Ghostface sortait de prison et qu’il était en probation. La première version officielle veut qu’il ait brisé sa probation, ce qui lui enlevait le droit de quitter les États-Unis.
Selon la seconde version officielle, Ghostface avait tous les papiers nécessaires à son entrée au pays. C’est en raison de leur comportement que les New-Yorkais ont été refoulés aux douanes. D’abord, leur chauffeur aurait été pris en état d’ébriété et sans permis. Ensuite, Ghostface et son gérant auraient nargué les douaniers en plus de menacer les producteurs montréalais venus les accueillir. Résultat? Ils sont désormais interdits de séjour au Canada.
L’absence des deux têtes d’affiche a pesé lourd sur tout le concert. Une partie des fans se sont fait rembourser et ceux qui sont restés se sont révélés difficiles à faire bouger. Il faut dire que le spectacle qu’on leur a offert n’était pas toujours très excitant. Malgré la durée de leur prestation – la plus longue de la soirée – Fra K, Shoody (Black Beretta) et Boogat (Andromaïck) ont eu du mal à briser la glace. Le calibre était bon, mais du côté du public, le coeur n’y était pas. Arrivé sans être annoncé, le tandem Latitude nord a eu un peu plus de chance: son échappée freestyle a su réveiller un public endormi. Quant à Yvon Krevé, son flow manque tellement de tranchant qu’il ne fut rien de plus qu’efficace.
Pit Bccardi demeurait le seul espoir. Il a mis toute la gomme, en effet. Sa prestation fut à l’image de son album: percutante et impeccable. Il possède le charisme et l’étoffe des grands. Le hic, c’est qu’il s’est tiré au bout de cinq ou six chansons… Déçus, les fans? Et comment! D’autant plus qu’on les a fait poireauter environ 30 minutes entre chaque groupe. Malgré les prouesses de D.J. Nerve, qui mixait et scratchait entre les sets, les spectateurs ont fini par s’emmerder. Et on ne peut pas les blâmer…
LE 12 MARS, AU CAPITOLE