Lofofora : Accord de paix
Musique

Lofofora : Accord de paix

Séparera. Séparera pas. Les fans du groupe fusion français Lofofora ont retenu leur souffle, l’été dernier, à mesure que les nouvelles véhiculées par voie de communiqués nous arrivaient d’outre-mer. Et puis, paf! La dissolution. Fini, mort, kapout. Et puis, repaf! Au bout de quelques semaines, le quatuor a finalement remis la locomotive sur les rails, et ne voilà-t-il pas qu’il se repointe le bout du nez chez nous. En matière de suspense, difficile de faire mieux.

Séparera. Séparera pas. Les fans du groupe fusion français Lofofora ont retenu leur souffle, l’été dernier, à mesure que les nouvelles véhiculées par voie de communiqués nous arrivaient d’outre-mer. Et puis, paf! La dissolution. Fallait oublier leur présence attendue au Polliwog et probablement cesser d’espérer un nouveau compact. Fini, mort, kapout. Et puis, repaf! Au bout de quelques semaines, le quatuor a finalement remis la locomotive sur les rails, et ne voilà-t-il pas qu’il se repointe le bout du nez chez nous. En matière de suspense, difficile de faire mieux.
De son cellulaire, entre les sirènes de police et les klaxons des bagnoles, Phil, bassiste de formation, résume sommairement les raisons de cet arrêt de travail: «Il nous est tous arrivé un paquet de trucs l’année dernière, que ce soit dans nos vies privées ou dans le groupe. On a réussi à s’engueuler tout bêtement comme on le fait dans un couple, puis à se fermer la porte au nez. Comme on a annulé nos engagements au Québec en août dernier, on a eu le temps de prendre des vacances, et Farid, qui avait quitté la formation, est revenu nous voir, début septembre, pour qu’on discute. Et puis voilà, on est prêts pour la suite. Ce n’est rien d’alarmant, si ce n’est que la vie en communauté d’un groupe qui fait beaucoup de scène, amène son lot d’engueulades et de désaccords.»
Parmi les désaccords, et il est de taille, mentionnons la direction que doit emprunter le groupe face aux compagnies de disques. Important parce que ces foutues associations sont souvent le symbole même de l’esprit d’indépendance si cher aux groupes fusion. De la business, certes, mais qui, dans ce milieu et aux yeux des fans, permet souvent d’identifier qui sont les vrais de vrais: «Delabel, notre maison de disques, s’est séparée de nous parce que nous ne rapportions pas assez d’argent. Et on est trop irréductibles pour être à la botte de ces gens-là. Jusqu’à maintenant, on avait toujours pu assumer toute la direction artistique, mais le label ‘a plus eu envie de cautionner ça. Or, certains membres du groupe voudraient qu’on choisisse la voie de la totale indépendance et qu’on trouve l’autofinancement pour notre prochaine production; d’autres voudraient dénicher une nouvelle maison de disques pour avoir plus de moyens. L’idéal serait de rencontrer un mec qui nous dirait: "Moi, j’ai du blé, je sais pas quoi en foutre, j’adore Lofofora et j’ai envie de produire votre disque, qu’importe le moment où vous me rembourserez…"»
Pour l’instant, cependant, personne ne voit l’ombre d’un mécène dans les environs. Et les plans de Lofo semblent les mener vers la voie de la totale indépendance, puisqu’on prévoit d’abord la sortie d’un album live pour l’automne, entièrement appuyé par la structure mise de l’avant par le groupe. N’empêche, si vous avez les poches bourrées de fric, et que l’envie d’appuyer une vraie machine de rock vous prend, n’hésitez pas, la formation sera facile à joindre un peu partout en province au cours des deux prochaines semaines.

Le 6 avril
Au Spectrum
Avec Kabal, LT-NO et Akuma

Le 8 avril
Au d’Auteuil
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