Musique

Retour de son : Jean-Louis MuratChloé Sainte-Marie

Jean-Louis Murat

LE 22 MARS, À LA MAISON DE LA CHANSON
La venue de Murat au Québec aura eu le mérite de briser l’illusion de la conversion américanophile du chanteur. Si Murat a sans doute donné une couleur plus américaine que française à certaines plages de Mustango, ses spectacles prouvent qu’il n’est pas du genre à s’enliser dans une formule et qu’il demeure avant tout fidèle à lui-même.
Sur scène, Murat était accompagné de trois musiciens, dont son collaborateur de toujours Denis Clavaizolle, et d’un arsenal technologique surprenant mais pas toujours indispensable. Le chanteur a ainsi offert deux facettes de sa musique, l’une d’un enrobage sonore d’une richesse infinie (ambiance bucolique et échantillonnages hétéroclites) qui donnait un nouveau visage aux chansons de Mustango tout en permettant parfois de belles montées paroxysmiques. Par contre, vu la beauté naturelle de certaines chansons, un tel maquillage masquait par moment l’essentiel.
À l’opposé, c’est seul au piano ou à la guitare que Murat convainquait le plus, nous touchant par la fragilité de ses mots autant que de sa musique, à l’exemple de la magnifique Le New Yorker. C’est ce qui nous faisait apprécier la versatilité d’un grand chanteur. (J.-F.D.)

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Chloé Sainte-Marie

LE 24 MARS, À L’ANGLICANE
L’un des cauchemars de Chloé Sainte-Marie s’est sans doute réalisé à son soir de première: elle a amorcé son spectacle en entonnant To be or not to be la vie a cappella, comme il se doit, or elle l’a fait dans la mauvaise tonalité. Après deux faux départs, tout est entré dans l’ordre, mais l’incident a laissé des séquelles: une nervosité extrême, voire une insécurité tant au sein de son ensemble acoustique de six musiciens et choristes que chez elle, qui enchaînait ses chansons un peu trop rapidement ou qui jetait, de temps à autre, un oeil à ses textes. Malgré cela, les très belles pièces de Je pleure tu pleures étaient bien livrées, surtout durant a seconde partie où une part de la tension avait été évacuée. La petite voix douce et élégante de la chanteuse portait bien, les nouveaux arrangements étaient réussis et les chansons qui complétaient son répertoire étaient savoureuses. Tous les ingrédients étaient présents pour faire de cette soirée une réussite, seulement Chloé et ses acolytes n’étaient pas tout à fait mûrs pour les planches. Soir de première n’est pas soir de répétition, aussi bonne soit-elle. (N.Houle)