Jacques Higelin : Carnet de voyage
Musique

Jacques Higelin : Carnet de voyage

Après avoir créé l’événement l’été dernier aux FrancoFolies, les concerts que vient cette fois proposer Jacques Higelin s’inscrivent presque comme deux bonus, la feuille de route du chanteur ne nous ayant jamais habitués à tant d’empressement. Le motif? Aucun. Du moins au point de vue marketing, puisque Paradis païen, le dernier compact de l’artiste, remonte déjà à deux bonnes années. Aussi bien le prendre pendant que ça passe.

Après avoir créé l’événement l’été dernier aux FrancoFolies, les concerts que vient cette fois proposer Jacques Higelin s’inscrivent presque comme deux bonus, la feuille de route du chanteur ne nous ayant jamais habitués à tant d’empressement. Le motif? Aucun. Du moins du point de vue marketing, puisque Paradis païen, le dernier compact de l’artiste, remonte déjà à deux bonnes années. Aussi bien le prendre pendant que ça passe.
Contrairement au spectacle précédent, où l’on retrouvait quatre personnes sur scène, Jacques Higelin se présentera en tandem, seul son fidèle complice et percussionniste de métier Dominique Mahut faisant le voyage. Pour un assoiffé de liberté, on supposera la formule particulièrement gagnante et attirante: «Bien sûr que c’est attrayant, répond-il de Paris. Mais attention, même avec mes deux autres complices, avec lesquels je travaille d’ailleurs toujours, ce peut être très libre. Je ne suis pas prisonnier. Nos deux petits copains sont aussi des oiseaux. Des migrateurs qui n’ont pas peur de l’espace. Non, si je voyage avec Mahut, c’est qu’on va aussi jouer aux touristes, et qu’on veut en profiter pour développer de nouvelles chansons. Partir pour glaner des idées à gauche et à droite et écrire en voyageant.»
Des idées, Higelin risque fort d’en rapporter plein sa besace puisque mis à part ses haltes montréalaises, notre homme s’arrêtera dans quelques pays africains, et à New York, San Francisco, Washington et Denver. Trente ans après Merveille Mathieu: Jacques Higelin… «Ça m’excite à fond, parce que je n’ai pas d’idées arrêtées sur les États-Unis. Oui, parfois je m’énerve, comme tout Français qui se respecte, contre l’hégémonie des gouvernants américains. Mais je ne pense pas qu’il faille mettre le peuple et les politiciens dans le même sac. Je sais qu’en Amérique, il y a aussi un paquet de gens qui luttent contre leur système. De toute manière, voyager avec des idées arrêtées est très mauvais, parce que dès qu’on arrive quelque part, pour peu qu’on soit disponile, on réalise qu’on a tout à apprendre.»
Qu’on se le dise, Higelin a la bougeotte. Au téléphone, il évoque de nombreux souvenirs de voyages, des anecdotes de tournées, dont son premier show montréalais au El Casino, ou sa collaboration avec Sydney Bechet, alors qu’il était encore ado. Pas surprenant qu’il n’ait donc pas envie de s’enfermer dans un studio pour enregistrer ce qui deviendra la suite de Paradis païen: «La réalité, c’est que j’ai envie de l’enregistrer dehors. Voilà. Dans des cafés, dans la rue, dans des maisons; partout où je me sentirai bien. Je voudrais que ce soit un chant très libre. Et puis on risque de profiter du voyage qui nous amène à Montréal pour roder de nouvelles pièces. Je veux apporter des textes, les lancer sur scène et me promener dedans. Faire vivre et voyager mes chansons à travers les différentes expériences que je vivrai. Je veux qu’on fasse un film sonore. Lorsque je suis dans le studio, j’ai un casque où la musique me passe par les oreilles. Mais moi, j’ai besoin qu’elle passe partout. Par les pieds, par les tripes, par le ventre, par le sexe, par les poumons, par la vie, quoi…» Si vous voulez mon avis, j’ai comme l’impression que notre ami a en tête deux concerts qu’on ne risque pas d’oublier de sitôt.

Les 14 et 15 avril
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