Paul Piché : Le long périple
Musique

Paul Piché : Le long périple

Attablé dans un café de l’avenue du Mont-Royal, Paul Piché confirme que Le Voyage, son sixième album, a déjà été présenté sur scène douze fois depuis sa sortie, et que le show est au point. Rick Haworth, son complice de toujours, y sera, tout comme Mario Légaré, Pierre Hébert et Jean-Sébastien Fournier.

Paul Piché

, surpris d’être à guichets fermés? «Moi? non. Je le sens, je le sais, ce que je peux tirer, parce que les ventes d’albums vont très bien en ce moment. On n’est pas rendus à cinquante mille copies vendues, mais la croissance est la même que lorsque j’en ai écoulé cent mille avec Sur le chemin des incendies. Mais j’ai tout de même eu une inquiétude juste avant sa sortie; le propos est tellement lourd, il y a tellement de préoccupations psychologico-socio-philosophico-politiques que je me disais: ça va-tu passer? Je me suis encore compliqué la vie: l’écriture, la réalisation; si ça marche pas, je suis fait en…»

Attablé dans un café de l’avenue du Mont-Royal, Paul Piché confirme que Le Voyage, son sixième album, a déjà été présenté sur scène douze fois depuis sa sortie. Le show est au point: Rick Haworth, son complice de toujours, y sera, avec son ingénieuse panoplie de textures guitaristiques; Mario Légaré aussi, à la basse, ainsi que l’excellent Pierre Hébert pour le seconder aux cadences. Jean-Sébastien Fournier, aux claviers, complète le quintette. Yves Archambault a concocté un environnement scénique qui se moulera aux éclairages de Gatien Ouellet. Le Voyage sera joué dans son intégralité, entrecoupé de ses meilleures chansons. «Je suis particulièrement fier du pacing, d’avouer Piché; on veut vraiment créer une atmosphère, transporter les gens. Une chose est sûre: avec ce show-là, on s’en va vers quelque chose de beaucoup plus organique.»

Piché a ficelé de saprées belles chansons. Qu’on pense à Rien ne m’apaise, toute en douceur, ou à Qu’est-ce que tu vas faire?, véritable hymne fédérateur; mais rien qui se compare en termes de longueur avec la pièce-titre, placée en ouverture. «En fait, j’ai écrit la pièce d’ouverture, Le Voyage (qui fait tout de même huit minutes quarante-sept secondes), en mosaïque, j’ai mis bout à bout plusieurs idées; la chanson devait durer au départ quinze minutes. Tous les textes ont été mis en place comme des molécules qui se promènent d’une chanson à l’autre, d’expliquer Piché. Le personnage du Voyage s’inspire du début de la civilisation, il cherche des réponses, il cherche un endroit où déposer sa peine. Le thème "grandir" est très important sur cet album-là. En tout cas, dans le contexte actuel de la mondialisation, être soi-même, c’est un combat.»

Paul Piché, à quarante-six ans, est-il toujours aussi engagé? «Il y a des sujets plus dangereux que d’autres; l’environnement, c’est pas dangereux, y’a personne qui va t’haïr pour ça. Les seuls sujets délicats, c’est les Autochtones et la souveraineté; là, tu coupes ton marché en deux, c’est le cas de le dire. Faut être honnête: ça peut te nuire comme ça peut t’aider. Si tu chiales, faut que tu t’attendes à déranger. J’ai fait des albums plus sociaux, d’autres plus intimistes; là, avec Le Voyage, j’ai l’impression d’intégrer les deux.»

Paul Piché serait-il un artiste pour les trente ans et plus? «Tu serais surpris de voir les jeunes qui embarquent, qui sont au pied de la scène et qui connaissent les paroles. Je le sais parce que de la scène, je les aperçois. Ceux qui étaient là il y a cinq ans se sont fait remplacer par d’autres jeunes du même âge. J’ai l’impression que mon noyau fort, c’est les jeunes. On dirait qu’il y a juste le chanteur qui vieillit…»

Les 4, 5 et 6 mai
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