Programmation extérieure : Va jouer dehors!
Musique

Programmation extérieure : Va jouer dehors!

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Festival international de Jazz commence le nouveau millénaire en beauté. Après avoir applaudi la variété et la qualité des spectacles en salle, on a été à nouveau comblés par l’annonce, la semaine dernière, des artistes présents sur les scènes extérieures. Sans vouloir faire les chauvins, on peut dire que notre ex-collègue Laurent Saulnier a fait du beau boulot pour sa première année à la succession de David  Jobin.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Festival international de Jazz commence le nouveau millénaire en beauté. Après avoir applaudi la variété et la qualité des spectacles en salle, on a été à nouveau comblés par l’annonce, la semaine dernière, des artistes présents sur les scènes extérieures. Sans vouloir faire les chauvins, on peut dire que notre ex-collègue Laurent Saulnier a fait du beau boulot pour sa première année à la succession de David Jobin.
On attendait depuis longtemps que le FIJM se penche sur le cas du Brésil, et c’est avec un certain sens de l’à-propos que les organisateurs ont choisi le 500e anniversaire du pays pour nous exaucer. La fête que nous réserve le groupe Timbalada lors du Grand Événement du 4 juillet promet d’être mémorable. On sait qu’au Brésil, certaines célébrations entourant cette date historique ont été troublées par des manifestations d’autochtones, pas nécessairement heureux de fêter l’arrivée des colons portugais sur leurs terres, mais le public montréalais risque d’être trop fasciné par les costumes et les rythmes endiablés du célèbre bloco brésilien pour discuter politique… Pour plus de détails, et pour en apprendre plus long sur les autres artistes lusophones présentés cette année, consultez notre très exhaustif texte de page couverture.
Les rythmes du reste du monde seront à nouveau à l’honneur, avec une nette prédominance latine, voire cubaine. La grande scène vibrera au son de la salsa avec Milton Esteban (le 30 juin); la sax soprano canadienne Jane Burnett, maniaque de sonorités cubaines, s’amènera avec son groupe Spirits of Havana (le 5 juillet), le (Porto)Ricain Nel Sublette se la jouera country latino (le 3), et les explosifs P18, menés par Thomas Darnal, ex-membre de la Mano Negra viendront foutre le feu avec la musique cubaine nouveau genre (les 6 et 7 juillet, on en reparlera…). Dans le même style, on attend impatiemment les Franco-Cubains d’Orishas, et leur hip-hop latino, le 29 juin.
L’ajout le plus marquant de cette nouvelle édition? Certainement la présence massive de groupes ska à l’extérieur. Le genre fut représenté de façon sporadique au fil des ans, mais il gagne cette année ses lettres de noblesse avec une série bien à lui. Et pas question de céder à la facilité avec des groupes ska-pop ou ska-punk en vogue: on a plutôt choisi des formations ayant des affinités avec le jazz, comme les excellents Yeska (voir notre article) ou le New York Ska-Jazz Ensemble (7 et 8 juillet), et des adeptes du style two-tone comme les Montréalais de Gangster Politics (les 1er et 2 juillet).
Du côté de la série blues (ou des séries blues, puisqu’il y en a deux), on retrouve un bel équilibre d’artistes locaux (avec les vétérans Bob Harrison, le 8 juillet, et Jim Zeller, le 4, ainsi que le jeune prodige Steve Hill, le 29 juin) et étrangers. On est curieux de découvrir la formation amérindienne Indigenous (le 7), et on ne manquera pas d’aller saluer le planant Kelly Joe Phelps, qui pourra peut-être enfin nous présenter ses chansons réconfortantes . On lui souhaite plus de chance que l’an dernier, alors que ses deux concerts avaient été annulés pour cause de pluie.
La série Groove présente fièrement l’excellent trompettiste Eric Truffaz (les 29 et 30 juin, voir article dans nos pages); la séduisante Ontarienne Ivana Santili, qui nous avait charmés lors de son dernier passage au Cabaret (les 5 et 6 juillet). On risque d’être abonnés à cette série, qui présente aussi la soul diva de Bran Van 3000 Stéphane Moraille (le 9 juillet), Gazelle (le 4), et Solar Sides (les 7 et 8).
Quoi d’autre? On en oublie tellement! L’incontournable série louisianaise, qui nous amène de la grande visite avec Coco Robicheaux, Rockie Charles et Geno Delafose? La curiosité: le groupe de Boston Jazz Mandolin Project, qui fera la part belle à un instrument peu présent dans ce genre d’événement (les 8 et 9 juillet). Les jazzmen d’ici (dont le pianiste Thüryn Von Pranke, le 30 juin), que l’on dit souvent sous-représentés? Chose certaine, sur papier, les chiffres sont impressionnants: avec ses 560 concerts répartis sur 25 scènes, l’édition 2000 (la vingt et unième) est certainement la plus colossale de l’histoire du Festival. Pour ce qui est du chiffre de un million et demi de spectateurs attendus lancé avec confiance par le big boss Alain Simard, il faudra attendre la fin du Festival, et prier les dieux de la météo…