Yeska : Bouille à baise
Musique

Yeska : Bouille à baise

Juste au moment où les puristes et autres esprits obtus se questionnaient quant à la pertinence d’une série ska pendant le Festival de Jazz, apparut Yeska, formation californienne dont le sobriquet Les Malaxeurs aurait tout aussi bien pu faire l’affaire. Par ici les genres, le groupe ratisse large, comme il obéit aux approches multiples, de l’improvisation à la structure bien définie. Un seul leitmotiv: vous faire  danser.

Juste au moment où les puristes et autres esprits obtus se questionnaient quant à la pertinence d’une série ska pendant le Festival de Jazz, apparut Yeska, formation californienne dont le sobriquet Les Malaxeurs aurait tout aussi bien pu faire l’affaire. Par ici les genres, le groupe ratisse large, comme il obéit aux approches multiples, de l’improvisation à la structure bien définie. Un seul leitmotiv: vous faire danser.
Si Desmond Decker et Tito Puente s’amusent comme larrons en foire, tout là-haut, le party doit bien ressembler à ce que concoctent le saxo de vingt-trois ans David Urquidi et sa bande: "En fait, au départ, nous étions carrément orientés vers le ska, mais après avoir intégré un percussionniste, nous avons tranquillement évolué vers un son plus métissé. J’aime l’énergie du ska, son groove. Quand tu vois les Skatallites en show, t’as tout de suite envie de danser. En ce qui concerne la musique latine, je suis attiré par sa profondeur rythmique. Voir à quel point tous les instruments sont essentiels les uns aux autres me fascine également. J’ai toutefois l’impression qu’on glisse de plus en plus en terrain latin…"
Ce qui est tout de même surprenant, puisqu’en 1994, alors qu’il affichait à peine dix-sept printemps, David Urquidi prenait son sax en main avec la ferme intention de former un band de pur ska. À l’époque, la Californie commençait à ressentir les premières secousses de ce qui deviendra la troisième vague, et rien ne paraît plus naturel que de créer son propre véhicule musical: "Sauf que nous n’avions aucune idée de ce que deviendrait notre son. Les influences latines étaient lointaines, même si nous étions déjà de grands fans de jazz. Notre musique a évolué naturellement, ce qui est une bonne chose puisque le ska est en perte de vitesse dans l’Ouest. Et puis cette facture nous a permis de voyager énormément que ce soit au Festival de Montreux, en Finlande ou partout en Amérique. Avec tous les bands de ska, je ne suis pas convaincu qu’on aurait pu faire de même en restant fidèles à nos premières amours…"

Les 3 et 4 juillet
Scène du Maurier, 20 h
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