Elektra : Courant alternatif
Musique

Elektra : Courant alternatif

Lorsqu’on évoque le statut de Montréal sur la scène électronique internationale, on en vient immanquablement à parler de la scène house. Et pourtant, depuis quelques années, notre ville est en train de s’imposer comme un lieu de convergence pour les nouvelles formes d’art électronique. On l’a vu avec le Media Lounge, puis, cette année, avec MUTEK. Dans cet univers, on ne peut plus compter sans l’événement Elektra, dont la vocation est d’orchestrer la rencontre de l’électroacoustique, de la techno et du multimédia.

Lorsqu’on évoque le statut de Montréal sur la scène électronique internationale, on en vient immanquablement à parler de la scène house. Et pourtant, depuis quelques années, notre ville est en train de s’imposer comme un lieu de convergence pour les nouvelles formes d’art électronique. On l’a vu avec le Media Lounge, puis, cette année, avec MUTEK. Dans cet univers, on ne peut plus compter sans l’événement Elektra, dont la vocation est d’orchestrer la rencontre de l’électroacoustique, de la techno et du multimédia.

Pour Alain Thibault, directeur artistique de l’événement, «Montréal est la porte d’entrée des arts électroniques en Amérique; il n’y a pas vraiment de manifestations organisées de l’avant-garde ailleurs. Malheureusement, il n’y a pas d’argent à faire ici, mais les gens semblent avoir l’ouverture d’esprit nécessaire.» L’association, cette année, avec le festival Cream semble représenter l’extension logique de cette démarche d’ouverture vers le public jeune qu’a toujours privilégiée Thibault, qui dirige aussi l’ACREQ (Association de création et de recherche électroacoustiques du Québec), en plus d’oeuvrer comme D.J. «Notre référence, c’est le festival SONAR de Barcelone. C’est un événement qui a été lancé par des promoteurs de raves, mais qui a tissé des liens avec les milieux de l’avant-garde artistique, comme le Musée d’art contemporain de Barcelone. Je connaissais les gens de 514 (producteurs du Cream) depuis un bout de temps, et on s’est entendus sur un genre d’échange de promotion. D’un côté, ça apporte un élément plus "culturel" à Cream, et de l’autre, ça nous permet de faire venir quelqu’un comme Richie Hawtin à l’Usine C.»
Là où Elektra 1999 offrait une sorte de rétrospective du siècle passé (avec, entre autres, ses clins d’oeil à Pierre Henry), la présente édition est tournée vers l’avenir. «L’ACREQ n’a jamais été un musée, précise Thibault. Ça fait des années que je me bats auprès de subventionneurs pour leur dire qu’il faut se pencher sur la jeunesse, regarder vers l’aveir. La devise d’Elektra 2000, c’est "The future is bright and beautiful", et la performance FausTechnology que je présenterai avec Yan Breuleux (V.J.), le 1er septembre, est basée là-dessus: le pouvoir de séduction de la technologie.»

On a beau être ouverts, chez Elektra, on fait aussi preuve d’un certain esprit de continuité. Ainsi, des habitués de l’événement, comme Monty Cantsin et Granular Synthesis, reviennent nous rendre visite. Ces derniers, qui avaient fait un tabac l’an dernier, présenteront deux spectacles: une reprise de Motion Control Model5, une pièce déjà présentée à l’Usine C en 1997, et une nouveauté, intitulée Areal. Les performances multimédia de ce duo viennois, qui découpe et remonte de manière kaléidoscopique le son et l’image, sont toujours fortement déconseillées aux personnes souffrant d’épilepsie ou de troubles cardiaques. Plus soft, le travail subtil du Japonais Ryogi Ikeda, présenté en conjonction avec une performance visuelle du collectif dumbtype, n’en sera pas moins étonnant. Adepte du minimalisme, Ikeda est un sculpteur sonore plus qu’un musicien.
Comme chaque soirée se termine par des sets de D.J., on en aura aussi bien pour la tête que pour le corps. «Chaque soirée a deux volets: de neuf à onze, on est dans l’aspect plus culturel, alors qu’après onze heures, c’est vraiment festif. Je voulais que ce soit clair: au départ, le spectateur est passif, réceptif, et par la suite, il devient interactif, se fond dans les rythmes des D.J. aux sonorités futuristes.» Alors, on pense et on danse?

Du 30 août au 16 septembre
Au Sona et à l’Usine C

Voir calendrier D.J.