Musique

Retour de son : Kiss

Maquillage, costumes délirants avec bottes à plates-formes, déhanchements de jeunes loups et grimaces caricaturales, pour sa dernière visite à «kouébecq sitteeee!» – on l’a entendu au moins 100 fois dans la soirée – Kiss a sorti l’attirail des grands soirs. Les rockeurs superhéros sont arrivés par les airs, avant d’entonner Detroit Rock City sous une pluie d’explosions. Pendant les deux heures suivantes, on a eu droit à un peu de tout: des gros pétards, des geysers de flammes, des guitares qui boucanent, des musiciens qui volent, qui crachent du feu ou du sang. Le rock d’aréna dans toute sa splendeur et ses excès, mis en valeur par trois écrans géants judicieusement utilisés. Et la musique? Un accessoire. Un prétexte pour se réunir, se défouler… et voir des filles se trémousser en souriant. De façon plus ou moins convaincante, Kiss a livré ses titres les plus connus dont Lick It Up, Love It Loud, Black Diamond, Beth et Rock’n’roll All Nite. I Was Made (for Loving You Baby), jouée en rappel, a été copieusement massacrée. Il faut dire qu’on avait affaire à un demi-groupe. Gene Simmons et, surtout, Paul Stanley ont mis le paquet, du point de vue musical et théâtral. On ne peut pas en dire autant de Peter Criss et d’Ace Frehley, tous deux complètement dans les vapes. Le batteur était d’une molesse exemplaire, tandis que Space Ace semblait se demander ce qu’il foutait encore là. Kiss n’est plus ce qu’il était, c’est évident; mais ce pur divertissement venu d’une autre époque avait quelque chose de charmant. Un sommet dans l’art de la légèreté.