Kevin Parent : Le repos du guerrier
Musique

Kevin Parent : Le repos du guerrier

Comment va Kevin? Chaque fois qu’on s’apprête à parler à Kevin Parent, c’est la première question qui nous vient à l’esprit. À force de caprices, de remises en question et de crisettes, le chanteur nous a habitués à jouer de prudence. Et pourtant, le Gaspésien est sans doute l’un des artistes les plus agréables à interviewer, parce qu’il est également l’un des plus francs.

Comment va Kevin? Chaque fois qu’on s’apprête à parler à Kevin Parent, c’est la première question qui nous vient à l’esprit. À force de caprices, de remises en question et de crisettes, le chanteur nous a habitués à jouer de prudence. Et pourtant, le Gaspésien est sans doute l’un des artistes les plus agréables à interviewer, parce qu’il est également l’un des plus francs. Alors, Kevin, il va comment? Bien. Vraiment bien, même.

Confortablement installé chez lui, à Nouvelle, en Gaspésie, l’auteur de Boomerang emmagasine quelques bouffées d’air pur, avant de reprendre la direction de la ville. Paisible: "Je savoure chaque journée avant le lancement, avoue-t-il. Ici en Gaspésie, ma qualité de vie et ma santé mentale sont nettement meilleures. C’est sûr que la pression qui entoure l’événement, le type d’accueil que je vais recevoir, c’est un petit coup à donner… Mais bon, il faut que ça sorte, ce disque-là. C’est correct, je me sens relax." Avec raison. Après tout, Kevin Parent ne s’est pas entouré de manchots avec les présences de Tony Levin à la basse, du guitariste Bill Dillon et du batteur Alain Bergé. De vieux pros au service d’un chapelet de chansons légères comme un champ de cosmos au grand vent. Et puis, force est d’admettre que le contexte entourant la sortie des Vents ont changé est beaucoup moins pesant. Pigeon d’argile, son premier disque avait été une telle bombe, qu’il était devenu virtuellement impossible de suivre avec un second compact satisfaisant, tant pour les fans et le label que pour Kevin lui même. Cette fois, personne ne sait trop à quoi s’attendre. "Je suis à un palier qui me plaît. Ni trop haut ni trop bas. Juste de me retirer, d’accepter qu’on me voie moins m’a fait du bien. Ç’a m’a fait un petit coup à l’orgueil, j’admets, mais je savais que c’était pour le mieux."

Peut-être rongé par le doute, Parent annonce tout de même la couleur: "Il n’y a pas de gros hits là-dessus. Pas de Seigneur. On y retrouve pas mal de chansons d’amour, les textes sont moins dramatiques qu’avant, et certains diront sans doute que c’est trop léger. Je m’en crisse, j’assume, j’ai eu du fun à les faire."

À bien y penser, il était peut-être là, le noeud du problème de Grand parleur, petit faiseur. Un disque trop réfléchi. Le présent corpus est nettement plus humble. Des pièces aux arrangements ambitieux côtoient de petites chansonnettes sans prétention, une reprise de Cohen, et même une parodie "grano-intello-Plateau". L’humeur et les sentiments mis de l’avant se croisent et se contredisent, Kevin jouant les machos, pour ensuite se faire nettement plus tendre. Oubliez les certitudes: "J’ai pas écrit ce disque-là en deux semaines explique-t-il. Il s’est passé pas mal de choses et des émotions, tu peux pas mettre ça en cage. Je veux garder la liberté, le droit, de ne pas être un seul type de gars. Si je "feel" téteux, j’écrirai une toune de gars téteux. That’s it. Certains ont dit de Caliente, en l’entendant à la radio, qu’elle ne faisait pas Kevin Parent. Désolé, mais oui, c’est moi. Avant, peut-être par orgueil, je refusais d’être léger. Mais, cibole, un peu de tendresse et d’amour, c’est correct aussi. En tout cas, au moment où je te parle, j’aime mieux être en amour et paisible que rebelle et torturé…"

Lancement public le 2 août à 18 h
Coin Sainte-Catherine et Jeanne-Mance