?Alice! : Conte de fées
Musique

?Alice! : Conte de fées

Il fallait du flair pour appeler son groupe ?Alice!. Pourtant, jamais un nom n’aura paru aussi pertinent: la jeune formation montréalaise, dont le noyau est formé par le couple Esther Teman (journaliste à CIBL et ex-gérante de Balthazar) et Vladimir Garand (ex-Balthazar), vit en ce moment un véritable conte de fées.

Il fallait du flair pour appeler son groupe ?Alice!. Pourtant, jamais un nom n’aura paru aussi pertinent: la jeune formation montréalaise, dont le noyau est formé par le couple Esther Teman (journaliste à CIBL et ex-gérante de Balthazar) et Vladimir Garand (ex-Balthazar), vit en ce moment un véritable conte de fées. Il y a tout juste un an, elle montait pour la première fois sur scène et lançait un démo; et, à partir de là, tout a déboulé à la vitesse de la lumière: deuxième place à l’édition 2001 des Francouvertes, participation aux FrancoFolies, couverture médiatique à faire fantasmer n’importe quel groupe de la scène locale…

"Le secret le mieux gardé" lors de la remise des MIMI, en mars, semble de moins en moins préservé justement. En juillet dernier, le groupe a sorti son premier disque, Divagation douce, un titre fort approprié pour décrire la musique d’?Alice!. Entre pop, rock garage, électronique et délire psychédélique, le quatuor (complété par Denis Lelièvre et Philippe Delorme) ratisse large et a réussi à se forger une personnalité bien à lui. "On ne veut pas se limiter. Des fois, notre musique est difficile à catégoriser, mais on ne veut pas laisser tomber des idées même si elles ne cadrent pas nécessairement avec le reste", a souligné Vladimir, le bidouilleur en chef, au cours de l’entretien.

L’arrivée d’Esther a également tempéré les ardeurs rock bizarroïde de Vladimir, elle a apporté une douceur que le groupe n’avait pas au départ. "J’ai composé des chansons plus pop pour Esther, des pièces que je n’aurais jamais écrites pour moi-même, qui apprécie plus les choses fuckées. Cela a créé un équilibre naturel, que j’ai exploité par la suite", explique Vladimir. D’ailleurs, l’album est beaucoup plus tranquille que ce que le groupe peut offrir sur scène. Le meilleur exemple demeure cette reprise mélancolique de Poupée de cire, poupée de son, où l’on a complètement évacué le côté yé-yé. Esther est éberluée par l’accueil réservé à cette chanson: "J’ai même reçu un appel d’un auditeur de Maniwaki de la radio de Radio-Canada, qui m’a félicitée pour mon interprétation. Imagine, je ne chantais même pas il y a un an et là, on me remercie pour la façon dont je rends un texte. C’est hallucinant."

À ce sujet, la chanteuse "rousse bonbon" (comme elle se décrit dans Polyester) ne croyait pas du tout se retrouver du jour au lendemain à la tête d’un groupe. En fait, c’est à cause de l’insistance de Vladimir, qui avait écrit Haschischin et qui recherchait un effet à la Gainsbourg: il a alors imploré sa tendre moitié de chanter avec lui. L’expérience s’est avérée tellement concluante qu’Esther a finalement rejoint les rangs d’?Alice!. "Il n’y a pas que le groupe qui n’ait pas beaucoup d’expérience; moi également, je n’en ai qu’une année. De plus, je me suis retrouvée à apprendre à jouer du clavier, de la guitare", lance-t-elle en riant.

Si ?Alice! prépare actuellement le lancement officiel de son premier disque, Vladimir pense déjà à la suite. Dans sa tête trottent les idées pour le deuxième et même le troisième album de son groupe: "On entend un avant-goût du prochain disque sur la dernière pièce de Divagation douce. Il sera inspiré par l’Halloween, car ça me tente de produire un album-concept relativement simple; et comme j’ai écrit trois pièces sur ce sujet, ça a du sens. En tout cas, c’est moins quétaine qu’un disque de Noël…"

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