Concert de l’Isle : Baroque intime

La soprano Anne L’Espérance et la claveciniste Johanne Couture forment le duo Le Concert de l’Isle, dont la deuxième saison débute avec un concert tout entier consacré à la musique de Haendel. Johanne Couture explique: "Nous avons joué ensemble il y a deux ou trois ans et ça a été formidable, alors nous nous sommes dit qu’il faudrait renouveler l’expérience. Ça s’est développé petit à petit, mais pour bien faire les choses, nous avons décidé d’offrir une série de concerts intimes à la Chapelle Saint-Louis et c’est de là qu’est venu le nom du duo. Le but premier de ces concerts, c’est de partager le plaisir que nous avons à faire de la musique."

Le duo est en fait un noyau auquel se greffent d’autres interprètes selon les projets. Ainsi, Christiane Laflamme (flûte baroque) et Laura Jones (violoncelle baroque) seront aussi du prochain concert. "C’est habituellement une gambiste qui se joint à nous, explique la claveciniste, mais pour Haendel, il était préférable d’avoir un violoncelle, c’est pourquoi nous avons fait appel à Laura Jones, de Toronto." Fait exceptionnel, Johanne Couture étant à son septième mois de grossesse, elle devra se faire remplacer pour le concert à venir et c’est donc Rona Nadler qui sera au clavecin.

C’est l’amour de la musique baroque qui a amené Johanne Couture au clavecin: "J’étudiais le piano, puis j’ai rencontré des gens qui jouaient du clavecin au Conservatoire de Chicoutimi et je me suis dit que ce serait un rêve de pouvoir accéder à cet instrument et de pouvoir enfin jouer uniquement de la musique baroque! Deux semaines après, j’étais au Conservatoire." Mais le répertoire du clavecin n’est-il pas un peu restreint? "Au contraire! J’ai l’impression que je n’aurais pas assez de ma vie et d’une autre pour faire le tour, ne serait-ce que du répertoire solo! J’aime justement l’instrument parce qu’il se prête à tous les types de formations, du solo à l’orchestre. C’est une conception moderne de croire que le répertoire baroque est très uniforme, mais lorsque l’on plonge dedans, on trouve de grandes différences entre, par exemple, les répertoires français et italien, ou celui des virginalistes anglais, qui est une autre planète en soi. Je me demande même si le répertoire baroque n’est pas plus diversifié que le répertoire romantique, ou même contemporain, puisque la facilité que l’on a aujourd’hui à communiquer peut amener une certaine standardisation de la musique."

Le concert du 9 fera entendre essentiellement des cantates pour voix, flûte et continuo. "Haendel a écrit dans plusieurs styles, nous voulons donc tracer le portrait d’un compositeur diversifié. Extraits d’opéras, cantates en allemand ou en italien, bref, Haendel sous toutes ses formes!"

Le samedi 9 octobre
À la Chapelle Saint-Louis de l’Église Saint-Jean-Baptiste
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