Heroes and Villains : Accords en groupe
Musique

Heroes and Villains : Accords en groupe

La formation Heroes and Villains s’abreuve de post-punk britannique et de rock garage new-yorkais dans sa quête pour la parfaite chanson pop. Et aussi pour trouver sa propre identité.

Formé en 2003 par Raphaël Parent (voix, guitare), Charif-Pierre Megarbane (guitare, clavier, voix), Jeremy Proville (basse) et Dominique Salameh (batterie), le quatuor montréalais Heroes and Villains faisait paraître en 2005 un premier EP intitulé All the Giants Are Buried at Sea (Indépendant), comprenant sept titres enregistrés au studio Hotel 2 Tango avec Howard Bilerman (Arcade Fire, Godspeed You! Black Emperor, The Dears). Si les critiques se montrèrent des plus favorables, certains furent agacés par les références parfois trop évidentes, allant des Smiths à Joy Division, en passant par les Strokes et Interpol. La plupart y virent toutefois une saine macédoine d’influences. "C’est sûr que c’est un peu une lame à double tranchant, admet Raphaël Parent, tout juste arrivé à Toronto pour deux concerts. Si on te reconnaît des similitudes avec des gens que t’admires, c’est cool. Mais en même temps, c’est pas vraiment ça qu’on veut; on souhaite trouver notre propre identité. Et je pense qu’avec le nouvel album, on l’a trouvée."

Quatorze nouvelles pièces viennent en effet d’être immortalisées, toujours avec l’aide de Bilerman. Après une séance de mixage prévue à la fin août, le disque devrait paraître en septembre. "Il sera assez différent; les comparaisons devraient s’atténuer, estime Raphaël. Les chansons vont être plus épiques, mais plus courtes en même temps. On a essayé de trouver les moments qui étaient à notre avis grandioses, mais sans non plus surutiliser la recette. Alors les pièces seront moins longues et plus punchées. Je crois vraiment qu’on a réussi à trouver notre propre son. Et je pense que les critiques vont être surpris…"

La troupe ne s’en cache pas: un de ses objectifs demeure de mettre en forme la meilleure chanson pop imaginable. Et avec des morceaux tels Loveline, Esa-2000 ou Firstname.Lastname, force est d’admettre qu’elle est sur la bonne piste. "Ça prend quelque chose qui vient d’en dedans, qui vient du coeur, avance Raphaël quant aux ingrédients essentiels à un bon morceau. Idéalement, ça prendrait une mélodie qui plaise universellement à tout le monde en même temps, qui devienne dès la première écoute ta chanson préférée, avec des paroles qui touchent. Mais je ne pense pas qu’elle existe, cette chanson-là, même si tout le monde essaie de la trouver."

Un des attraits de la musique de Heroes and Villains, c’est la manière dont chacun apporte sa touche afin d’engendrer des accords aux harmonies singulières. "On en parlait justement Pierre et moi l’autre fois; souvent, quand on prend séparément les parties jouées par chaque musicien, ça donne des notes qui n’ont pas nécessairement de lien. Mais quand on les met ensemble, ça fait comme une autre note, jouée par une espèce de gros instrument… Je pense que c’est une des particularités de notre musique; ça apporte bien souvent le mood, le ton qu’on cherche à atteindre. C’est vraiment tripant!"

Le 17 août
Au Main Hall
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