Vent Du Mont Schärr : Les aschärrnés
Le Vent Du Mont Schärr n’a pas soufflé son dernier mot!
Dans quelques jours, un des groupes les plus importants et les plus sous-estimés de l’histoire de la musique underground québécoise va refaire surface, quelque 18 années après avoir donné son dernier concert.
Vent Du Mont Schärr est né le 31 décembre 1985 et s’est éteint en mai 90, après un dernier show aux Foufs, quand ce club était significatif. Entre ces deux dates: des concerts ici et deux tournées rocambolesques en Europe, un contrat avec le label Boucherie Productions, quelques jolis scandales, un album mythique et des chansons devenues carrément des classiques (Sophie Stiquée, Shirley, Tout’ allait ben, J’ai tout c’qui m’faut, Un Français de trop… la liste est longue).
Pourquoi ce groupe est-il important? Parce qu’il fut le premier, notamment grâce à sa victoire au défunt concours Rock Envol de Radio-Canada en 1986 (ex æquo avec Les Taches), à s’imposer – façon de parler – dans le triste paysage sonore québécois de l’époque. Alors que la quasi-totalité des groupes étaient coincés dans le son synthétique-plastique 80’s des groupes pop anglo, les VDMS débarquaient avec leur art-punk baveux, leur irrévérence, leur côté provocateur – gracieuseté du charismatique chanteur Jean-Luc Bonspiel – et surtout leurs textes cinglants, tous en français. Ils ont été, sans le savoir, le fer de lance de toute une scène rock alternative francophone qui ne demandait qu’à exister, qu’à s’émanciper. C’était la belle époque des Foufs, il y avait un vent de folie dans l’air. À cet instant précis, de l’autre côté de l’Atlantique, la même chose se produisait – mais à plus grande échelle – en France avec les Bérurier Noir et consorts.
"On a été le seul groupe à faire la première partie des Bérus en Europe et au Québec. On a aussi joué avec tous les autres comme la Mano Negra, Pigalle", se souvient Jean-Luc Bonspiel, aujourd’hui installé à Toronto. "On a signé avec Boucherie (le label de François Hadji-Lazaro des Garçons Bouchers) et ça nous a permis de nous faire connaître en Europe mais, curieusement, au Québec aussi. Eille, on a signé une licence en France avant d’en signer une au Québec!" s’exclame le chanteur réputé à l’époque pour ses légendaires frasques sur scène. "En rééditant l’album que nous avions fait paraître par nos propres moyens ici (celui avec la fameuse pochette de Valium), Boucherie nous a en quelque sorte donné la crédibilité et la visibilité qu’il nous manquait. Mais à vrai dire, ils ne savaient pas du tout quoi faire avec nous", rigole le chanteur au bout du fil.
De retour pour un concert que Jean-Luc Bonspiel dit sans lendemain – "on est juste là pour faire chier le monde encore une fois" -, c’est un VDMS au grand complet qu’on retrouvera puisque Jack V, Alan Lord et Jean-Martin Mignault ont tous répondu "présent". "On ne va pas emmerder les gens avec des chansons qu’ils ne connaissent pas, insiste Bonspiel. On va jouer un show comme dans l’temps, ni plus, ni moins!" Samedi prochain, peut-être verrez-vous Vent Du Mont Schärr une fois de plus (ou pour la première fois) dans toute son intégralité!
Le 19 avril
Au Petit Campus avec Les Prostiputes et Kid Sentiment
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À écouter si vous aimez /
Aut’Chose, le vieux Charlebois, Claude Péloquin