Antoine Bélanger : Faust, de père en fils
Musique

Antoine Bélanger : Faust, de père en fils

Antoine Bélanger sera le jeune Faust dans la nouvelle production du chef-d’oeuvre de Charles Gounod: une première dans l’histoire de l’Opéra de Montréal.

Faust, bien sûr, c’est l’histoire de cet homme devenu vieux qui souhaite retrouver la jeunesse et qui n’hésite pas à signer un pacte avec le diable pour y parvenir. Dans les productions habituelles de l’oeuvre, un peu de maquillage fait l’affaire et c’est le même ténor que l’on voit d’abord en vieux, puis en jeune. Pas cette fois. Sur scène: Guy Bélanger, un ténor qui chantait déjà le rôle en 1969, et Antoine Bélanger, son fils, aussi ténor, que l’on a déjà vu à quelques reprises à la compagnie (la dernière fois en Rodolfo dans La bohème en 2011). Pas de doute, on connaît la musique chez les Bélanger. Antoine décrit l’arbre généalogique: "Il y a d’abord Omer Létourneau, mon arrière-grand-père, pianiste et compositeur, dont je chante souvent le Notre Père, qui est magnifique, puis il y a mon grand-père Edwin Bélanger, violoniste et chef d’orchestre, qui est le père de Marc (violoniste et l’un des fondateurs de l’Orchestre Métropolitain en 1981) et de Guy (qui fut le premier directeur artistique de l’Opéra de Québec en 1984)!"

Ayant sous la main ce doublé d’exception, le metteur en scène Alain Gauthier a aussi modifié la mise en scène traditionnelle de l’opéra pour laisser plus de place au personnage du vieux Faust, qui donne la réplique au diable (la basse Alexander Vinogradov) tout au long de l’oeuvre, tandis que le jeune Faust interagit avec Marguerite (la soprano Mary Dunleavy). Une idée novatrice qui rendra le propos très clair. "Elle est de ma mère qui nous l’avait soufflée dès que j’ai commencé à chanter! explique Antoine Bélanger. Puis mon père l’a suggérée à Michel Beaulac, le directeur artistique de l’OdM, et voilà!" Guy Bélanger pourra donc, en quelque sorte, revoir sa jeunesse en observant le travail de son fils, et en plus, dans la fosse, le chef sera Emmanuel Plasson, le fils de Michel Plasson que l’on a vu souvent devant l’OSM. Antoine Bélanger poursuit: "La scénographie d’Olivier Landreville forme un décor intemporel fait de grandes colonnes amovibles, ce sera sans doute assez impressionnant. Je me sens particulièrement privilégié de participer à ma troisième production ici et que ce soit encore une fois une nouvelle production. C’est très valorisant." Et encore un beau coup de l’Opéra de Montréal, qui clôt sa saison avec une production reposant sur une majorité d’artistes d’ici.