Steve Hill : À voir au Cabaret Eastman
Musique

Steve Hill : À voir au Cabaret Eastman

Les albums et les tournées «dépouillés/solo/retour à la base» pullulant ces dernières années ne sont pas toujours – excusez notre irrécupérable cynisme – les quêtes d’authenticité qu’on essaie de nous faire avaler. Nul besoin d’avoir terminé un baccalauréat en relations publiques pour voir se dessiner derrière ces exercices d’émondage l’ombre de préoccupations d’abord et avant tout financières (partir seul sur la route au volant de sa voiture coûte moins cher qu’à bord d’un dix roues rempli d’équipement, demandez-le aux humoristes). Des préoccupations au final plutôt compréhensibles – ça fera le cynisme! – compte tenu de la réalité économique des musiciens d’ici.

Que Steve Hill, virtuose célèbre pour ses concerts flirtant avec le hard rock, s’engage sur cette voie avait de quoi soulever quelques appréhensions, toutes tuées dans l’œuf par ce Solo Recordings Volume 1 paru l’an dernier.

Épaulé par sa collection de six cordes et ses deux pieds (dans le rôle de la section rythmique de fortune, l’un devant une grosse caisse, l’autre devant un hi-hat), Hill se montre tel qu’en lui-même sur ce septième chapitre, en nomination au prochain gala des prix Juno dans la catégorie de l’album blues de l’année, d’une discographie faisant flèche de tout bois. Quelque part entre les complaintes diaboliques de Robert Johnson et le country ensauvagé de Gram Parsons, l’auteur-compositeur s’y autorise une vulnérabilité que le mur de distorsion prévalant sur la plupart de ses précédents enregistrements avait souvent étouffé. Mais rassurez-vous: sur scène, rien n’empêche Hill de couler dans le rock quelques solos du feu de Dieu, surtout pas la solitude. Le 5 avril à 20h au Cabaret Eastman et le 4 mai à 21h au Boquébière.