Retour sur Cégeps RockHaute Couture au cinémaLa Cage de bruitsX-FestLes Séquelles
Musique

Retour sur Cégeps RockHaute Couture au cinémaLa Cage de bruitsX-FestLes Séquelles

Retour sur Cégeps Rock

Changement d’endroit, et donc d’ambiance, pour la finale de Cégeps Rock qui se déroulait samedi dernier au Cabaret. Une atmosphère un peu moins party qu’à l’ex-Club Soda, mais une qualité d’écoute supérieure. À mon arrivée, c’était la formation belge Moonsoon qui ouvrait le bal, le concours collégial étant affilié à Verdur Rock de Namur. Une chanteuse aux intonations à la Beth Gibbons de Portishead et une musique rock en forme de crescendo jusqu’à saturation des rythmes et des guitares. Loin d’être inintéressant… Par la suite, les trois groupes ayant survécu à la demi-finale de jeudi: Dötch (Limoilou), Capitaine Révolte (St-Jean-sur-Richelieu) et Les Interdits (Sherbrooke). Le premier est monté sur scène avec son rock alternatif parfois planant, parfois intense, ses trois guitares s’assemblant pour faire monter la tension, et, malheureusement, avec un chanteur dont la voix n’arrivait pas à se frayer un chemin parmi les instruments. Sans parler de l’aspect très hermétique des présentations de chansons… Au dire de certains observateurs présents deux jours plus tôt, Dötch n’aurait pas été à la hauteur de la performance qui lui avait permis de se retrouver en finale. Dommage. Capitaine Révolte, qui suivait, avait toutes les raisons du monde pour venger sa défaite de l’an dernier, alors que Pierrick et les Zoopsies l’avaient empêché de remporter le concours. Une attitude ultra-relax, une ambiance de party et une assurance à toute épreuve ont fait en sorte que son punk-rock savamment épicé de violon a fait pencher la balance en sa faveur. Quant à la formation Les Interdits et sa chanson rock à la québécoise (lire Okoumé, Noir Silence et autres Chicane de notre belle industrie musicale passéiste…), elle ne faisait carrément pas le poids côté originalité, malgré une exécution très correcte. Si vous avez manqué cette soirée, il vous reste tout de même une option: le 5 mai, à la maison de la culture Ahuntsic-Cartierville (10300, rue Lajeunesse), Mara Tremblay (marraine e Cégeps Rock 2000) donnera un concert gratuit en compagnie de Capitaine Révolte et de Moonsoon. Info: 872-8749.

Haute Couture au cinéma
Si la musique électronique n’est à peu près pas diffusée à la radio, il reste qu’elle envahit les publicités, la télévision en général et le cinéma. D’ailleurs, plusieurs musiciens montréalais mettent du beurre sur leur pain grâce à ces contrats lucratifs. La semaine dernière, on apprenait que le dernier film de Denys Arcand, Stardom (qui clôturera le Festival de Cannes) allait être agrémenté de la musique du label Haute Couture du trio montréalais Les Jardiniers! Paraît qu’Arcand a flippé sur le morceau de Matéo qui apparaissait sur le CD Montreal Mix Session de DJ Lafèche, et qu’il a approché Martin DuMais de Haute Couture (et des Jardiniers), qui lui a envoyé tout de go une sélection de leur catalogue. Avec pour résultat qu’on entendra une dizaine d’extraits de pièces de Matéo, des Jardiniers et de Juicebox, durant ce film qui se déroule dans l’univers de la mode. Malgré le fait que en général, les films d’Arcand font le tour du monde, Martin DuMais ne semble pas se rendre compte des conséquences qu’une telle diffusion peut entraîner: «Honnêtement, comme c’est la première fois qu’on place de la musique dans un film, j’ai de la difficulté à imaginer les répercussions possibles. C’est sûr que c’est bien pour notre C.V., mais comme la musique sera surtout en background, je ne suis pas sûr que les gens y porteront attention. Quoique notre son corresponde parfaitement au milieu de la mode… L’idéal serait qu’il décide de sortir la bande sonore sur CD, ce qui n’est pas encore envisagé pour l’instant.»
Il n’y a pas de date précise pour la sortie de Stardom, mais chez Cinémaginaire, les producteurs du film, on parle de juin ou juillet.

La Cage de bruits
Franchement, la première fois où j’ai vu La Cage de bruits, il y a au moins trois ans, jamais je n’aurais parié que la formation de la chanteuse Danielle Rchard s’améliorerait à ce point. C’était d’autant plus frappant lors du dernier concours Polliwog, alors qu’ils ont gravi les échelons jusqu’en finale. Depuis cet exploit, je me demandais ce qui avait bien pu se passer dans l’évolution du groupe pour qu’ils atteignent un tel niveau de cohésion: «C’est tout simplement à force de jouer ensemble, explique candidement Danielle à l’autre bout du fil. On pratique deux ou trois fois par semaine et, sinon, on se voit pratiquement tous les jours. Les quatre membres du groupe se connaissent depuis le cégep; on est comme une famille. Et comme on est des spécialistes de la remise en question et du facelift musical, on aime beaucoup faire des shows pour tester le monde et voir comment ça se passe dans la salle. Après, on retourne dans notre local et on revire tout à l’envers. C’est ce qui fait que notre musique change continuellement. Quand on est sur un stage, c’est pas pour se masturber, c’est pour baiser avec le monde; ce qui fait que quand le public commence à se tanner, on change l’angle et tout le monde jouit mieux!» En attendant un premier album complet que le groupe espère sortir à l’automne, il vous sera possible de vérifier par vous-même le chemin accompli par La Cage de bruits, le 8 mai aux Foufounes, avec les New-Yorkais Perseverance en première partie.

X-Fest
Il n’y a aucun doute, la salle de L’X est certainement LA place à Montréal pour l’expression sans limites des musiques punk, hardcore, métal et autres styles qui dérangent. Afin de célébrer son deuxième anniversaire, le Centre d’expression, de création et de diffusion punk et underground de L’X organise deux week-ends de débauche sonore qui débute le 4 mai avec une soirée punk-rock mettant en vedette les Américains H20, Saves the Day et Grade, ainsi que les formations locales Concret Fungus, Cartoon et New Lease. Le lendemain, place au crust-core, avec Xplicit Noize, Legion d’Ontario, Up Agains Groan, Vile Existence, Inepsy et A Look at Today (band hommage à Dischords). Le 6, on nage en plein techno hardcore et drum’n’bass avec Khan Gourou, Insecurité, DJ Mutante, The Backstabber, DJ Earthquake et DJ Dominik. L’événement se poursuit le 11 mai, avec une soirée «éclectique» mélangeant le «rap kébécoa» de Loco Locass, le «post-hardcore germano-brésilien» de Line Three, le «rock romantique arménien» de De la Caucase, le «reggae polonais» de Another Kultur Klash et le «rock latino» de Mi Santa Sangre. La semaine prochaine, je vous parlerai des soirées des 12, 13 et 14 mai.

Les Séquelles
Démo (trois titres)
(Indépendant)
L’illusion est presque parfaite: un quarante-cinq tours bleu transparent, une pochette à l’esthétique rétro au max, quatre chansons enregistrées selon les critères de qualité du début des années soixante et quelques crépitements de vinyles. Les Séquelles ne vivent certainement pas au 21e siècle, et semblent assumer totalement leur anachronisme. Leur rock’n’roll yé-yé tient la route et devrait plaire aux amateurs du genre, encore assez nombreux à ne pas se reconnaître dans les nouvelles tendances urbaines et alternatives. Au programme: Il m’arrive souvent de penser à toi, Au secours, aidez-moi, Roller Girl (de Serge Gainsbourg) et Oh oui! (My Babe). Pour une petite séance de flash-back musical, rendez-vous au Petit Campus, le 5 mai, alors que Les Séquelles et Les Sexareenos (qui en profiteront pour lancer un album intitulé Live! In The Bed avant d’aller se produire au Las Vegas Grind à la fin août) seront réunis pour célébrer une certaine folie rock’n’roll perdue… ***

à souligner
– Avant-dernière Virée Chaos Phonik au Café Chaos, le 8 mai, avec les formations Les Accros Furieux (rock alternatif), A.D. (techno-punk-métal) et MarionetX (rap-core-death).
– La formaion Pervers Polymorphe donnera un concert dans le cadre du lancement de la revue Lapsurde du groupe de création littéraire du Vieux-Montréal, le 7 mai, au Petit Campus.