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Franco AmericanOne TonConcours

Franco American

Cette semaine, j’ai tenté d’élucider un mystère de la scène locale: le cas Franco American. La dernière fois que je les ai vus en spectacle, c’était au Jailhouse, en novembre dernier, et je dois avouer qu’ils m’avaient laissé plutôt perplexe. Surtout lorsque, en deuxième partie, ils se sont mis à présenter leurs pièces rock un brin rétro en anglais, et qu’ils en ont interprété une s’intitulant Going to Toronto. Peut-être était-ce dû à la mauvaise prise de son, mais il était assez difficile de saisir ce que les gars de Franco American essayaient de faire passer. Humour? Cynisme politique? Assimilation assumée? J’ai donc posé la question directement à Renaud Gauthier, un des deux chanteurs du groupe: «Notre approche est plutôt humoristique… La pièce Going to Toronto, par exemple, ça parle d’un gars qui décide de quitter Montréal parce qu’il trouve qu’il y a trop de francophones; c’est une comédie… Et si Dan parlait en anglais, c’est parce qu’on était au Jailhouse… Pour ce qui est de notre nom, sur le prochain album, on a une chanson qui s’intitule Franco American et qui va éclairer les gens. On est des Français qui vivent en Amérique, ce qui fait qu’on ne peut pas renier l’influence américaine. Mais si ça continue comme ça, il n’y en aura plus de francophones. Et un jour on va tous devenir des Franco-Américains. C’est quelque chose qu’il faut éviter parce qu’on va finir comme la Louisiane. Sur le prochain disque, on essaie d’aller vers des choses plus sérieuses tout en restant les rigolos qu’on est!»
Malgré tout, Franco American continuera à chanter des tounes en anglais, conscient de la contradiction… Et si vous voulez mon avis, c’est probablement cette contradiction qui stimule Franco American. Mais au-delà de «l’humour» et des «messages», il reste que Franco American possède quelques chansons très efficaces que vous pourrez apprécier trois fois plutôt qu’une: le 21 mai, au Quai des brumes, avec Volume 10 et Guy Pharand; le 23, au Club Soda, avec deux excllentes formations, Urbanauts et Loco Locass (deux de nos Nouveaux Visages 2000); et le 16 juin, au Cabaret, alors que Franco American s’occupera de la musique d’un tournoi de hockey sur table «postmoderne et interactif»!

One Ton
Une rumeur court à Québec depuis un certain temps: la Vieille Capitale hébergerait le groupe le plus exportable depuis Bran Van 3000! Son nom? One Ton. Nos collègues de Voir Québec les ont présentés en couverture à leurs lecteurs lors de leur édition des Nouveaux Visages, l’automne dernier, mais ce n’est que le 20 mai que les membres de One Ton feront leurs débuts montréalais, au Café Campus, en première partie de Liquid Soul. À l’écoute du démo de cinq pièces que m’a fait parvenir la formation, il faut bien avouer que le potentiel commercial est bel et bien au rendez-vous, ce qui n’empêche en rien One Ton de faire preuve d’un éclectisme et d’une modernité qui ne sont pas sans rappeler BV3 ou la formation canadienne Len. Pop, trip-hop, rock, hip-hop, techno, dance; le tout, passé à la moulinette One Ton, donne un résultat plus que convaincant. Les responsables de cette bombe à retardement? Un noyau créatif de base composé de deux musiciens, le Chilien d’origine Cristobal Tapia de Veer et Byron Mikaloff, débarqué de Colombie-Britannique il y a cinq ans, et d’une chanteuse, Zita Laverdière, qui a commencé sa carrière avec One Ton et dont on a pu entendre la voix sur le single Amalgame des Respectables (quoique ce soit loin d’être une référence…). À ces trois compères s’ajoute un autre musicien, Simon Gingras, un as des platines, DJ Nerve, et deux danseurs, Torpedo et Shadow Legs. Aux dernières nouvelles, One Ton serait sur le point de conclure une entente avec une compagnie de disques d’importance. Reste à voir si les deux parties seront sur la même longueur d’onde…

Concours
En attendant le début du concours Polliwog, dès le 20 juin, au Petit Campus (qui passera de trente à dix-huit groupes paricipants), deux autres concours ont franchi une nouvelle étape la semaine dernière. D’abord, le concours Envol et Macadam, dont l’enjeu principal est une participation à un spectacle du festival du même nom à Québec, a choisi ses représentants montréalais: la formation alterno-techno Hypnos. Elle fut préférée à Comatoze, ?Alice! et Carved in Stone. Le 3 juin, Hypnos se rendra donc au Kashmir, à Québec, pour y affronter les sept autres finalistes régionaux qui seront choisis d’ici la fin du mois.
Également, les organisateurs de la Virée Chaos Phonik du Café Chaos ont annoncé les noms des semi-finalistes du concours. Donc, le lundi 22 mai, on y entendra Tony Mess, Anick et Purge; le 29, ce sera au tour d’Influenza, Flying Society et Capitaine Révolte et les Missionnaires; et le 5 juin, les formations Mi Santa Sangre, MarionetX et Anne’s Bank tenteront de se tailler une place parmi les trois finalistes.

Voodoo Jazz
Démo (3 titres)
(Indépendant)
Vous vous souvenez peut-être de la formation Jazz Trash, qui s’était rendue jusqu’en finale du Polliwog en 1998. Elle n’avait pas gagné mais elle se démarquait passablement par son style… jazz et trash! Les quatre membres originaux de ce groupe (Alex Boissé aux percussions, Alex Daneau au sax, Larry Ménard à la trompette et Étienne Ostiguy à la basse) ont depuis recruté un nouveau guitariste, Jean-Sébastien Williams, ainsi qu’un M.C. hip-hop, Ralph François, et ont carrément délaissé le côté trash de leur musique pour se concentrer sur une forme d’acid jazz beaucoup plus ensoleillée. Par contre, sur ce démo de trois titres, aucune trace du M.C. en question, mais une musique bien ficelée, avec de joyeux solos de trompette et de sax, ainsi qu’une capacité d’improvisation indéniable. Ils partageront la scène du Club Zone avec la formation hip-hop Royal Hill, le 20 mai. ***1/2

à souligner
– Quelques lancements d’albums, en vrac: la formation de «intense & heavy dancng ska» The Gamblers lancera son album Gamblers’ Paradise, le 20 mai, à L’X, avec les groupes Brain for Sale, Little Faces, Two-Face et Lifestyles; la formation Caribou (qui offre un rock teinté de folklore et de chanson française) lance l’album Alambic, le 24 mai, au Café Chaos; le 19 mai, à la boutique de disques Noize du boulevard Saint-Laurent, DJ Element lance son album Fuse, et on célèbre également le lancement du site Web www.mtluniversal.com.
– En plus du spectacle du 21 mai (voir Franco American), la formation Volume 10 sera également au Quai des brumes le 20 mai, avec L’Agent Placard et Les Martiens.
– Quatre ans jour pour jour après le lancement de leur album Hit the Road, les membres de la formation punk Vagabonds ont décidé de se séparer pour prendre des directions différentes. Ils donneront un ultime concert au Jailhouse, le 20 mai.