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Polliwog: Les finalistesRentrée rock localLes Marmottes mortesKarlof Quartet

Polliwog: Les finalistes

Mardi soir, au Petit Campus, c’était la fin de la dernière manche avant la grande finale du Polliwog. Les places de stationnement étant rares dans ce quartier général de la brochette, j’ai pu arriver juste à temps pour la fin de la performance de Miss Clito, remplaçant au pied levé la formation Divinity, qui avait annulé à la dernière minute pour des raisons personnelles. Pour le peu que j’en ai vu, laissez-moi vous dire que ça délirait fort sur la petite scène. Les gars de Miss Clito n’ont d’ailleurs pas raté l’occasion de se tailler une place en finale. Tout comme les deux groupes qui leur ont succédé, Witz et Gou-H, respectivement de Sainte-Thérèse et de Sept-îles, qui ont prouvé, chacun bien à sa façon, qu’ils savaient donner un bon show. Avec intensité, rage et conscience sociale chez Witz (un trio hardcore dans lequel tous les membres chantent); avec humour, énergie et entrain chez Gou-H (un quintette ayant plusieurs années d’expérience derrière la cravate et un leader fort sympathique). Les trois autres finalistes sont Blinded By Faith (black métal mélodique), Hypnos (alternatif) et Kaleidoscopik View (alternatif). Vous aurez tout le temps de vous préparer à cette déflagration sonore, puisque la finale aura lieu le 28 septembre, au Café Campus.

Rentrée rock local
Dans le merveilleux monde de la scène locale, il est plutôt difficile de savoir à l’avance quelles seront les parutions de disques ou les dates de spectacles. Les groupes sont tellement à la merci de considérations économiques qu’il n’est pas rare que l’on repousse fréquemment les dates de sortie prévues ou les concerts. Mais tentons tout de même cette énumération nécessairement limitée: du côté d’Indica et de son déserteur de fils Kerozen, on se concentre surtout sur les spectacles, avec Les Cowboys Fringants qui rempliront certainement le Cabaret, le 22 septembre; Les Vulgaires Machins tenteront de faire la même chose au Club Soda, le 13 octobre, avant de partir en Europe pour une dozaine de concerts; l’excellente formation ArseniQ33 envahira la nouvelle salle L’Alizé, sur la rue Ontario, le 28 octobre, dans le cadre d’un show d’Halloween tordu à souhait, accompagnée des groupes Capitaine Révolte et Fakir Légo, alors que la gang de Kerozen est à repenser son concept de Kabaret pour nous offrir une autre expérience collective inédite, le 15 octobre, au même endroit. La formation techno hardcore Khan Gourou proposera du nouveau matériel d’ici la fin de l’année, et son pendant punk-rock et plus délirant Kungfuckers lancera un album d’ici quelques semaines. Du côté de MPV, on nous promet un spectacle de Groovy Aardvark le 3 novembre, au Spectrum, pour célébrer la réédition sur CD d’un vieux démo de leurs débuts; ainsi qu’un troisième chapitre de la compilation-tournée Noël dans la rue, vers la fin de l’année, avec la participation de Quo Vadis, Minds, Rainmen, La Cage de bruits, Mental Disorder, et plusieurs autres. L’automne verra aussi la naissance d’une nouvelle étiquette de disques, L’Esprit tortue, qui célébrera le triple lancement, le 20 octobre, à la Brasserie GMT, des nouvelles parutions de Trémolo (Romantisme hermétique), Microcosme (The Days You Get Hurt by Light) et Ja.ne.fon.dorb (Second Tree), dans le cadre d’un événement multidisciplinaire baptisé Tortue sur toile. (Eric Parazelli)

Les Marmottes mortes
Les feuilles d’automne n’ont même pas commencé à rougir, et encore moins à tomber, que déjà, les groupes tombent comme des mouches; après Putrid, c’est maintenant au tour des Marmottes aplaties d’annoncer leur séparation. Une décision pour le moins surprenante compte tenu du fait que le trio élargissait son cercle de fans de spectacle en spectacle et qu’il avait un appui solide de la part de MusiquePlus depuis quelques années. Mais bon, qui peut les blâmer de vouloir continuer d’évoluer? Lorsque j’ai joint Bruno Lamoureux, chanteur de nos petites bêtes écrapouties, pour savoir ce qui avait motivé leur décision il a nécessairement commencé par le déconnage. «Ce qu’on dit à tout l’monde, c’est qu’avec l’argent qu’on a fait avec les ventes astronomiques de l’album, on a fait des placements en Bourse pour s’acheter une franchise de Valentine, et là on a besoin de temps pour gérer notre nouvelle entreprise… Mais la raison officielle, c’est que musicalement, depuis quelques mois, les trois membres s’en vont dans des directions différentes et on n’avait pas vraiment envie de faire des compromis. On a donc décidé de prendre chacun des routes séparées… Mais on n’est pas en chicane ni tristes; je crois même que chacun se sent un peu plus libre…»

Des projets? Bruno est en train de monter un groupe bilingue avec, entre autres, Vince Podovski, un ex-Secrétaires volantes; Martin travaille aussi de son côté. Il pourra exploiter sa sensibilité pop et tâtera même de la guitare sèche; quant à Sébastien, il déménage à Trois-Rivières pour réorienter ses études. La formation termine sa carrière au Café Chaos, les 8 et 9 septembre, l’endroit même où le groupe a fait ses premiers pas bordéliques sur scène; et une supplémentaire a été ajoutée à L’X, pour permettre à leurs plus jeunes fans de délirer une dernière fois avec eux. Le spectacle à L’X débute à 14 h, et la première partie sera assurée par Les Ordures ioniques.

Karlof Quartet
Vous l’avez peut-être remarqué (après quatre ans, je l’espère…), j’aime avant tout être surpris. J’aime, quand je vais voir un groupe pour la énième fois, ne pas savoir à quoi m’attendre, me demander ce qu’il a préparé pour varier le plaisir. C’est pourquoi j’admire des showmen comme Alex Jones (WD-40), Xavier (Caféïne), Dan Foley (de feu QRN) ou Les Abdigradationnistes. Même s’ils ne sont pas nécessairement des virtuoses et même s’ils n’ont pas nécessairement de points en commun sinon celui de savoir surprendre. Un trait de personnalité artistique qu’ils partagent avec Karlof Galovsky du Karlof Quartet. Attentio, je ne dis pas que le Karlof Quartet possède un répertoire ou une expérience aussi substantiels que les trois autres. C’est simplement que Karlof essaie, lui aussi, de se construire un univers parallèle en constante évolution, le plus éloigné possible de la poutine commerciale habituelle. «Souvent, explique Karlof, on m’accuse de faire de la musique d’adolescents et de pondre des textes pipi-caca… Mais je ne fais que refléter le stade d’évolution de la société dans laquelle on vit! J’écris aussi des textes plus matures mais je ne veux pas que le Karlof Quartet soit juste un band sérieux. Moi, j’aime ça quand il y a un enrobage, un crémage. J’ai de la difficulté à me prendre au sérieux dans quoi que ce soit, et surtout dans le rock’n’roll; de toute façon, toi t’écris dans le journal, moi je fais des shows et on va tous mourir pis il ne restera plus rien de tout ça… Alors aussi bien en rire!» Le 13 septembre, au Café Chaos, il offrira en compagnie de ses deux acolytes (car le Karlof Quartet est en fait un trio…) un spectacle en «Marijuan-o-scope»! «C’est un spectacle qui s’adressera d’abord aux fumeux de pote. Ceux qui en consommeront, avant, pendant ou après le concert, pourront capter une dimension qui leur sera exclusive… Et au travers de tout ça, on va avoir des invités et on va mélanger une sorte d’hommage à Frank Zappa: ça va être marijuan-o-scopesque!» Une bonne préparation à leur projet de tournée dans les bars de danseuses…

À souligner
– La formation Raid, maintenant compagne de label de Redcore, tourne un clip ce samedi pour la chanson Capitaine Vodka, que l’on retrouvera sur l’album Blitz, en magasin le 14 septembre. Un lancement aura lieu en octobre.
5 Line Legacy (formation issue des cendres de Slowly Going Deaf) lancera son premier mini-album de sept titres, Switch, le 8 septembre au Club Soda, en compagnie d’Akuma et de Minus 8.
La formation Insurgent lance elle aussi un album, le 14 septembre,au Bleu est noir, alors qu’Electrik BBQ, Wendigo et Franco American seront au même endroit, le 10 septembre.