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Musique

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Polliwog: retour sur la finale

La rumeur courait depuis quelques semaines: l’édition 2000 du Polliwog n’était certainement pas la plus relevée de son histoire. Jeudi dernier, au Café Campus, on avait la nette impression d’avoir déjà assisté à des finales plus passionnantes. Était-ce strictement dû à la qualité moyenne des groupes? Au nombre un peu décevant de spectateurs pour une finale? À l’ambiance plutôt drabe dans laquelle baignait la soirée? Il faut dire que malgré les efforts constants et toute l’énergie que l’organisatrice Martyne Prévost met depuis des années dans le développement des scènes métal et alternative, ça ne fait pas d’elle la plus stimulante des M.C., surtout lorsqu’elle reste derrière la console de son pour parler à la foule plutôt que d’aller sur la scène. Bref, un peu d’animation (sans nécessairement tomber dans le style FM) n’aurait pas nui.

Lorsque Kaleidoscopik View est monté sur scène, vers 19 h, on ne sentait pas cette fébrilité qui annonce de grands moments. La formation a voulu en mettre plein la vue avec ses deux moniteurs télé, ses chandelles et ses six joueurs de tam-tam qui sont arrivés au milieu de la prestation (l’impact aurait sûrement été plus grand si on les avait placés à la fin), mais la responsabilité de donner un show semblait reposer uniquement sur les épaules de la chanteuse. Vrai qu’elle possède une voix puissante, parfois criarde, mais elle était trop souvent enterrée par son groupe.

Le trio Witz a suivi avec plus d’agressivité, mais un problème de corde de basse brisée dès la première pièce a fait monter la nervosité d’un cran. Ils étaient beaucoup plus à l’aise sur la scène du Petit Campus quelques semaines plus tôt.

Ce fut ensuite le tour de Miss Clito, un autre trio, qui se donne des airs rigolos avec ses déguisements délirants mais qui exécute une musique punk rock influencée par l’old school. Le groupe a un son bien défini mais un peu lourdaud et un tantinet redondant au bout du compte. Mais divertissant, ça oui.

Pls qu’Hypnos, en tout cas, qui se prend un peu trop au sérieux à mon goût. Il faut tout de même avouer que je n’ai jamais eu un fort penchant pour les ambiances gothiques. Par contre, Julie, la chanteuse de la formation, assure passablement sur le plan vocal, allant même jusqu’à pousser la note assez haut. L’atmosphère sombre et mystique a pris une tournure black métal mélodique avec Blinded By Faith, qui suivait. Le chanteur très expressif et presque théâtral agaçait avec sa voix de chat qu’on égorge, mais comme le groupe était très fort techniquement, on a fini par lui pardonner.

Le vrai party a finalement commencé avec la prestation de Gou-H, une formation de Sept-Îles qui a plusieurs années d’expérience derrière elle. Si les chansons du groupe ne visent qu’à divertir et défouler, sa force réside surtout dans son leader, le sympathique chanteur et guitariste Stéphane Bossé, une véritable bête de scène. La chimie du groupe est aussi palpable. Donnant dans le style chansonnier rock folklo-heavy, Gou-H n’était probablement pas la plus alternative des formations, mais la meilleure, certainement. C’est donc elle qui a remporté la totalité des prix remis aux gagnants. Une victoire amplement méritée.

Les Sexareenos
Décidément, le rock’n’roll montréalais s’exporte de mieux en mieux et Les Sexareenos n’ont pas attendu qu’on leur déroule le tapis rouge pour aller visiter d’autres contrées. Ils reviennent d’ailleurs d’une tournée panaméricaine qui les a menés de Memphis à Winnipeg, en passant par San Francisco et Las Vegas, où ils ont pu partager le contenu de leur récent album Live! In the Bed, enregistré à Detroit pour le compte de l’étiquette américaine Sympathy for the Record Industry. Au cours de leur périple, les trois gars et la fille des Sexareenos ont pu garnir leur dossier de presse de citations juteuses de toutes sortes comme: «Wow! This is absolutely brilliant! – The Continental Mag», ou «The organ guitars, drums, saxophone all come together in a beautiful rock’n’roll chef d’oeuvre. – Blank Generation», ou encore «Those songs make you want to fuck! Very Sexy. – Blackout! Espagne»

Après leur concert du 8 octobre au Bleu est noir, ils se rendront à New York pour participer au festival Cavestomp, et même en Espagne, à la fin décembre, pour une tournée de quelques semaines! Pour cette escale montréalaise, ils seront accompagnés par les Del-Gators, une formation montréalaise comptant deux membres des Spaceshits, un des Daylight Lovers et un autre des Scat Rag Boosters. Les Del-Gators ont également signé un contrat avec l’étiquette Sympathy for the Record Industry, et iront enregistrer un premier album à Detroit en novembre.

Headscan
Vous avez bien failli avoir droit à un règlement de comptes en bonne et due forme dans cette page cette semaine. En effet, à la suite de l’article sur Insurgent, la semaine dernière, où je reproduisais un extrait d’un communiqué émis par le groupe pour expliquer le remplacement de leur ex-chanteur Christian Pomerleau (maintenant avec Headscan), et dans lequel la réputation de ce dernier se faisait passablement malmener, sa réaction ne s’est pas fait attendre. Vingt-quatre heures après avoir tenté de s’expliquer avec passion (dans le sens de «en tabarnak») sur les vraies raisons de son départ (et non de son congédiement, selon Pomerleau), il s’est présenté au journal, son plus récent CD en main. «Je n’ai plus envie de brasser de la marde, m’a-t-il expliqué. J’aime mieux laisser parler ma musique. Laisse Luis (guitariste et chanteur d’Insurgent) dire ce qu’il veut, c’est son problème.»

Je garderai donc toutes ces confidences juteuses pour moi, mais je veux bien vous faire partager le plaisir que m’a procuré l’écoute de ce maxi de quatre titres intitulé High-Orbit Pionneers. Pomerleau et Claude Charnier (également un ex-Insurgent) se sont lancés tête première dans une musique électronique d’allégeance hard-trance aux sonorités industrielles. Si les premirs morceaux (Zenith, Orbit Shift et Body of Memory) donnent tous dans des rythmiques hard-trance assez standard avec les nappes de claviers appropriées et des pistes vocales trafiquées, c’est surtout la quatrième pièce (Inject Us) qui se démarque grâce à son agressivité hypnotique incorporant une bonne dose de bruits abrasifs et une rythmique plus complexe. Bref, pour peu qu’on soit sensible à ce style musical, voilà de quoi décaper vos murs et partir en orbite. Le maxi est offert en magasins, mais aussi par le biais de leur site Web à www.dive.to/headscan

Pandora
Les amants d’indie rock à l’américaine auront maintenant un nouveau girls band local à se mettre sous la dent. Pandora est un quartette exclusivement féminin formé d’Anick Dufresne (basse et voix), Noriko Matsuda (guitare, choeurs), Michelle Bouchard (batterie) et Julie Filion (guitare). Elles ont décidé d’unir leurs forces pour accoucher d’un maxi de quatre chansons qui expriment leur goût prononcé pour les mélodies fortes et les guitares post-grunge. Trois des pièces sont en anglais alors que J’vais l’regretter est chantée en français; un bon effort, mais qui ne fait que souligner l’aspect un peu cliché de leur écriture. Par contre, la cohérence musicale semble au rendez-vous malgré les faiblesses de cette réalisation maison; et la voix d’Anick sait se faire douce ou agressive au besoin, sans trop de fausses notes. Le potentiel est là, c’est indéniable. Les curieux pourront voir de quel bois elles se chauffent lors de leur spectacle au Bleu est noir, le 11 octobre, en compagnie de Guy Pharand et son groupe Les Cromagnons; ces derniers nous présenteront plusieurs nouvelles pièces qui se retrouveront sur leur prochain album, actuellement au stade du mixage.

À souligner
– Les formations Perséphone et Elektrik BBQ seront au Petit Campus le 5 octore.
– Du côté des anglos, les groupes Glo et The Capones partageront la scène du Café Campus le 12 octobre.