La Presse de ce matin rapporte que dès la rentrée prochaine, les élèves de secondaire 1, 2 et 3 du Collège Jean-Eudes à Montréal devront tous posséder un ipad.
Je trouve assez savoureux de rapprocher cela d’une information rapportée dans le New York Times l’automne dernier. On y apprenait que bien des bonzes de la Silicon Valley envoyaient leur progéniture dans une école Waldorf, laquelle n’utilise comme haute technologie que le livre, le cahier et le crayon.
Pour résumer les propos de tout ce beau monde: l’idée que la technologie, les ordinateurs ou le ipad soient d’une grande utilité pour apprendre à lire, écrire ou compter est décidément bien mauvaise.
Effectivement, le principal but de la mise en marché de ces gadgets n’est pas l’efficacité ou l’amélioration des conditions d’apprentissage (ou de vie, ou de la recherche du « bonheur » selon la bébelle), mais bien le profit. Grâce au marketing qui permet d’offrir un produit qui répond (artificiellement) à un « besoin » créé artificiellement.
De même que les gestionnaires de McDo ne mangent que dans des restos ultra-luxueux (où le prix d’une entrée pourrait presque nourrir une famille « normale » pendant une semaine).
Je suis assez d’accord avec ce que vous avancez. L’automne dernier, en tant qu’administrateur dans une université, je me suis retrouvé invité par les représentants d’Apple Canada (alors en tournée d’«un continent à l’autre») à un séminaire destiné à nous faire la démonstration du potentiel de l’Ipad pour des fins dites «éducatives». On nous a fait, bien entendu, une démonstration brillante du potentiel de consommation de contenus de cet appareil sans toutefois parvenir à être convaincant en ce qui concerne un usage de «travail». En effet, écrire sur un document word ou excell etc. demeure possible, mais par l’utilisation d’outils de conversions que seuls des techniciens chevronnés peuvent effectuées. Aussi, nous avions l’impression d’être en face d’un appareil de divertissement très loin encore des performances d’un ordinateur. Bien entendu, tout cela est sans compter avec la dépendance à une recharge de l’appareil, l’achat de contenus en ligne centralisés (que dire du respect de la diversité culturelle ici?) et, en ce qui concerne le livre, souvent fondés sur de négociations discutables relativement au respect des droit d’auteurs. Non, un crayon et un livre restent selon moi idéals (et j’adore les produits Apple). Je résiste encore à la tentation d’un Ipad et m’en procurerai un sans doute le jour où il se rapprochera des possibilités d’un ordinateur. Ceci dit, j’aimerai toujours mon crayon et mon livre… bien davantage. La mémoire n’est pas un outil virtuel, surtout lorsqu’elle peut être aussi un bien beau meuble (une bibliothèque).
Depuis mon retour à l’université en janvier, je trouve incroyablement élevé le nombre d’étudiants ne pouvant prendre des notes qu’avec un ordinateur portable. Personnellement, je préfère le crayon et le cahier. Beaucoup moins de distraction.
Je vous comprends, vous approuve et vous admire!
JSB
Les «maîtres du monde» et leurs sbires ne cessent de proposer au «brave peuple», dont on présume qu’il est naïf, niais et benêt, une gamme, toujours renouvelée, de gadgets électroniques dont l’obsolescence est systématiquement et «systémiquement» planifiée.
D’ici 25 ou 50 ans, la planète sera devenue, dans une certaine mesure et dans une mesure pas mal certaine, un gigantesque dépotoir d’ordinateurs et de «merdes informatiques» qui vont créer de l’emploi mal payé pour les pauvres qui vont attraper plein de maladies, des maladies enfin «modernes», donc honorables et méritoires.
MERDRE! Le père Ubu et Big Brother sont enfin partout, grâce à la mondialisation, pour créer une nouvelle civilisation, moderne et informatique.
JSB
C’est facile de dire qu’uniquement le papier, le crayon et le livre peuvent permettre aux élèves d’apprendre. À l’université, les cours magistraux, comme c’est si bien le faire M. Baillargeon, sont de véritables conférences certes. Mais combien de ses étudiants gribouillent, texte sur leur cellulaire, on la tête ailleurs ? Au secondaire, les cours magistraux ne passent plus. Le iPad permet aux élèves de s’impliquer dans leur apprentissage. En publiant des écrits sur la toile, en se responsabilisant face à leur contenu, ils réalisent l’importance de bien écrire et de s’exprimer. Cela a beau contredire les « Fondements de l’éducation » qu’enseigne avec brio M. Baillargeon, sur le terrain, la situation est toute autre. L’élève doit être actif dans ses apprentissages. On apprend pas à jouer au soccer en regardant et dessinant le ballon.
tu écris la même chose que mario asselin sur son blogue: http://tinyurl.com/88lled7; tu utilises comme lui l’histoire du soccer, là, et des dessins de ballons, pour nous aider à comprendre.
mais tu es surement quelqu’un d’autre puisque tu es anonyme. mario, lui, m’avait vertement semoncé, l’autre jour, parce que j’utilise un pseudo (http://tinyurl.com/73kyky8).
bon, concernant ton commentaire, maintenant…
tu as raison, le ipad devrait faire partie du programme d’enseignement au secondaire, et même au primaire. en effet, ce qui serait bien, c’est d’enseigner aux élèves à boycotter le ipad et tous les gugusses fabriqués par des enfants chinois. ça, ça serait une leçon digne.
p.s. « …comme c’est si bien le faire M. Baillargeon… », ouch! est-ce qu’il y a une application pour démêler les homonymes, sur ton ipad?
Je me suis dis la même chose en lisant l’article hier… depuis quand un cahier et un crayon ne sont plus des bons outils pédagogiques? Personnellement, tout comme Valérie, je prends mes notes à l’université avec un cahier et un crayon, tout simplement, et ça fonctionne parfaitement
J’ai eu un échange assez animé à ce sujet avec des collègues l’autre jour. Parce que je remets en question la surenchère de l’enthousiasme général envers tout ce qui vient d’Apple, et le bien fondé de l’utilisation obligatoire d’un iPad comme outil d’apprentissage principal à l’école, ils m’ont traitée de technophobe. J’ai un ordinateur, un portable, un téléphone cellulaire, j’utilise les réseaux sociaux et j’ai deux blogues. Technophobe? Parfois j’ai l’impression qu’on s’en va vers la pensée unique où la technologie est vue comme une panacée à tous les problèmes au lieu d’être un simple outil. Mais le simple fait de dire cela me fait passer pour subversive et rétrograde. C’est là que nous sommes rendus.
Ne jamais oublié que le créateur d’apple disait » Je crée un besoin » pour moi ça dit tout. Depuis, je suis encore plus sur que crayon et papier sont préférable.